La NUPES défie la majorité présidentielle dans la 21ème
Au fil de l’accord national entre les 5 formations politiques de gauche (LFI,PCF, PS, EELV, et Génération S), baptisé Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale, les binômes se dévoilent dans les circonscriptions. Pour la 21ème, Luce Troadec (LFI), la titulaire, et Patrick Kolebacki (LFI), le suppléant, seront les représentants de la NUPES. C’est un momemtum unique pour la gauche écologique au niveau territorial.
Luce Troadec : « J’attendais cette clarification idéologique depuis des années »
Evidemment, sur la ville de Valenciennes, l’union de la gauche a (déjà) un sens depuis les municipales 2020. En effet, l’union de la gauche (liste Valenciennes Verte et Solidaire) fut presque totale, seul le PCF resta au bord du chemin. Comme toujours, le premier pas fut le plus difficile afin d’abattre la muraille de l’habitude d’une pratique politique en mode dispersé. « Chacun dans son camp politique, nous n’avions pas l’ombre d’une chance dans cette circonscription taillée pour la droite (Jean-Louis Borloo notamment) », commente Luce Troadec.
Et puis l’improbable est arrivé où en 13 jours et 13 nuits un accord souhaité depuis des lustres a été gravé dans le marbre de la NUPES. « Je n’ai jamais changé d’idées, j’attendais cette clarification idéologique depuis des années. Il faut savourer ce moment, c’est un laboratoire des bonnes volontés. Je suis fière, avec Patrick, d’être la candidate de la NUPES. Je veux mener une campagne de convictions et d’échanges. Je remercie Virginie Melki et Grégory Psychala (duo PCF) pour leur retrait », ajoute-t-elle. « Nous n’avons pas hésité à nous retirer. Nous serons avec la NUPES durant cette campagne législative », commente Virginie Melki.
De plus, les élections régionales avec une union encore plus large que la NUPES, et un accord sur le Valenciennois pour les Départementales, positionne véritablement le Valenciennois comme un espace avant-gardiste dans l’union de la Gauche. Cette force politique se traduit dans la 21ème où sur la forme, et c’est important, l’ensemble des forces politiques étaient présentes pour cette présentation officielle : Virginie Melki (élue Marly/PCF), Michelle Greaume (sénatrice/PCF), Xavier Jouanin (maire d’Onnaing/PCF), Nathalie Lorette (élue Valenciennes/PCF), Christine Laurent ( responsable section P.S Valenciennes), Quentin Omont (élu EELV ville de Valenciennes et Valenciennes Métropole), Jeanine Lecaille (EELV), et Evissi Kouva Okiemy (Génération S), mais aussi l’équipe de campagne.
« Face à cette urgence sociale et écologique, Mme Descamps (Députée sortante) et ses amis Macronistes n’ont pas apporté de solutions, ils sont de droite ». Donc, un premier « bloc de droite, puis celui bicéphale de l’extrême droite, et celui de la gauche avec, certes une part de vote utile au second tour, mais aussi un engouement de la jeunesse pour la France Insoumise qui ne peut être nié », poursuit Luce Troadec.
« Notre motivation, c’est changé la vie de nos concitoyens », Patrick Kolebacki
Pour sa part, Patrick Kolebacki commence par la base… encore en politique française. « Dès l’annonce de Luce comme titulaire, je n’ai pas émis le moindre regret. Luce est la bonne candidate de la NUPES pour représenter la 21ème circonscription à l’Assemblée nationale ». Même si la député sortante est également une femme, Quentin Omont (EELV) claque une vérité « la parité, c’est d’abord l’affaire des hommes. Il y a trop d’hommes en politique ».
L’élu de Quievrechain rappelle la portée de cet accord historique : « J’étais dans la salle samedi dernier, c’était un moment emprunt de sincérité. Notre motivation, c’est changé la vie de nos concitoyens ».
Bien sûr, cette candidature s’appuie sur une synthèse d’un programme, largement essaimé dans tous les médias, entre les partis politiques signataires. Patrick Kolebacki met le doigt sur un aspect moins médiatisé avec notamment « la création d’un service public de la dépendance. Nous devons humaniser le grand âge ». Ensuite, la défense du service public constitue également un pilier de ce programme « nous avons trop de DSP (Délégation de Service Public)».
« Enfin, nous avons UNE seule affiche (à gauche) », Christine Laurent
Ravie par cet accord devant rassembler le plus largement possible, Christine Laurent souligne le bon sens, mais tout sauf une évidence politique depuis des lustres. « On ne pouvait pas continuer comme cela avec cette division à gauche. A travers un programme ambitieux, salaire minimum, retraite à 60 ans, blocage des prix, ISF, la culture… Je suis à côté de Luce. Enfin, nous avons UNE seule affiche (à gauche) pour ces législatives ».
Ensuite, l’accord du PS et le chemin important effectué par Olivier Faure n’a pas rassemblé tous les suffrages au sein de l’ancien parti de gouvernement « ceux qui se reconnaissent dans nos valeurs du P.S resteront, les autres iront ailleurs », ajoute-t-elle. « Nous sommes à gauche contre le programme de casse sociale d’Emmanuel Macron et la tromperie d’un programme social de Marine le Pen », conclut-elle.
« un accord inédit », Michelle Greaume
Pour la sénatrice, Michelle Greaume, le moment est historique avec « un accord inédit, c’est le 3ème tour des Présidentielles. Dans l’hémicycle, chaque composante de la NUPES aura son groupe parlementaire, son autonomie, mais il y aura également un intergroupe pour échanger sur chaque décision ». L’ex maire d’Onnaing met en exergue de nouveau les chefs de file PCF dans la 21ème pour leur retrait et leur appui affiché naturellement dans la 21ème, plus compliqué dans la 19ème sans oublier la 20ème avec une candidature dissidente.
Pour un bloc d’opposition massif à gauche ou pour une majorité parlementaire, quel que soit le résultat final, la démarche constitue déjà une révolution dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. On notera que les deux derniers nés en terme politique, LFI et LREM, modifient structurellement la politique française à travers la NUPES et le Groupe Ensemble (Modem, Horizons, et Renaissance). Le bouleversement du paysage politique français n’était pas en 2017, mais bel et bien en 2022.
« Nous avons déjà construit quelque chose en 3 ans », Quentin Omont
Le responsable de la section EELV, Quentin Omont, appuie sur un travail déjà existant dans l’unité à gauche. « Au sein de Valenciennes Verte et Solidaire, nous avons déjà construit quelque chose en 3 ans. Nous n’avons jamais eu un désaccord sur un sujet, tout juste une distinction même pas une division sur tel ou tel sujet. Nous nous rejoignons notamment sur l’extension du Golf de Marly. Luce est pugnace, précise, travaille ses dossiers. Nous avons besoin d’elle à l’Assemblée nationale ».
En terme de Marly, le tacle est très sévère sur la politique locale et intercommunale « elle est en deçà des obligations légales nationales et régionales. Il y a clairement des blocage locaux et intercommunaux sous un habillage de verdissement ici et là » avec une illustration cocasse « la loi indique clairement qu’un terrain de Golf est considéré comme du bitume », précise Luce Troadec. Pour rappel, un sujet sur le Golf avec la venue de Laurent Degallaix au Conseil municipal de Marly, savoureux dans les interventions (https://www.va-infos.fr/2019/04/05/extension-du-golf-de-valenciennes-sur-la-commune-de-marly-la-grande-explication/).
Les deux mots de la fin pour la titulaire pointant cette joie affichée d’une union de la gauche « la NUPES, c’est Noël en ce moment », mais aussi Nathalie Lorette avec un message porteur « nous sommes partis pour les Jours Heureux… ensemble ».
Le programme de terrain, outre le porte à porte, sera une série « de soirée Nupesiales » chaque vendredi, 13 mai avec la participation de Julien Poix et Ugo Bernalicis, et le 10 juin au Parc Jacques Chirac à Valenciennes, 20 mai à Condé, 27 mai à Wallers, 03 juin à Marly.
Daniel Carlier