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Une « école dans les arbres » à Marly

Le conseil municipal à Marly fut très copieux ce mardi soir où le budget fut âprement débattu, une présentation du futur Groupe scolaire via le projet retenu, mais également de multiples sujets au fil de l’ordre du jour (Visuel Isabelle Dupont, adjointe à l’Etat civil, relations publiques, Yves Floquet, adjoint aux finances, Céline Plateel-Thuin, 1ère adjointe aux travaux).

Elections : Vote pour Emmanuel Macron et pas candidat aux législatives

Hors conseil, il est difficile pour un maire, un Conseil départemental, un vice-président à Valenciennes Métropole et autres fonctions de choix de passer sous silence ces échéances majeures de notre vie démocratique. Actuellement, carté au Parti radical et référent Hauts-de-France pour ledit parti, il évoque le 1er tour de la Présidentielle sans faux fuyant : « Je voterai au 1er tour pour Emmanuel Macron. C’est la force politique modérée dont nous avons besoin dans la situation actuelle », explique-t-il. Selon le maire, il est le plus apte, en phase avec ses convictions européennes même s’il « n’est pas de droite », mais il concède également « que c’est par défaut. Valérie Pécresse est une bonne candidate, mais pas au bon moment. Historiquement, je suis de droite libérale. J’ai une sympathie pour l’initiative d’Edouard Philippe, et je serai partant pour la création d’une nouvelle force politique de droite », précise-t-il. Toutefois, il dénonce les candidat.e.s avec des promesses intenables, sans oublier « qui va payer le quoi qu’il en coûte ? Sans aucune ambition nationale, je pourrai me permettre de monter au créneau si l’Etat voulait réduire les dotations aux collectivités locales ».

Sur le volet des législatives, il éteint toute rumeur d’une candidature à la législative dans la 21ème circonscription. « Je n’ai aucune intention de me présenter à cette législative au mois de juin 2022. Je suis très attaché à mes mandats de proximité, maire, Conseiller départemental… », conclut-il.

Toutefois, sur ce volet durant le Conseil municipal, le maire exhorte ses administrés à venir « voter les dimanches 10 et 24 avril, c’est un moment important de notre démocratie ». A l’heure où une autocratie démontre toute sa violence, profitez des vertus d’une démocratie où votre bulletin de vote est libre, sans contrainte, et anonyme. Quel luxe !

L’Ukraine toujours dans les pensées

Les Marlysiennes et Marlysiens, comme de nombreuses communes du Valenciennois, ont fait preuve d’une grande générosité. « Plus de 200 personnes, particuliers, associations, entreprises, ont effectué des dons. Un semi-remorque est parti ce mardi en direction de notre ville jumelle en Pologne, puis de Pologne vers sa ville jumelle en Ukraine », commente Jean-Noël Verfaillie.

Un Groupe scolaire perché… !

Jean-Noël Verfaillie

A l’occasion de ce Conseil municipal de Marly, le maire a présenté le projet du futur Groupe scolaire sur la Briquette. « Sur 90 candidatures, 3 cabinets ont été choisis pour présenter un dossier, le projet du cabinet « ARCHI 5 PROD » a été retenu pour sa qualité et adopté à l’unanimité en commission. Nous l’appelons « Ecole dans les arbres », car elle sera entourée d’un parc public avec des modes doux de mobilité. Nous pouvons conserver des sujets remarquables dans le parc. Ensuite, cette école accueillera 18 classes, 6 maternelles et 12 élémentaires, avec deux amphi extérieurs, des classes en rez-de-chaussée et au premier étage avec des terrasses accessibles », indique le maire.

Durant le Conseil municipal, Christian Chatelain pose une question centrale sur l’accès à l’école compte tenu d’un axe routier particulièrement dense. « Nous avons réalisé un énorme travail sur ce sujet, car cet axe est déjà très accidentogène. Nous sécuriserons les accès, notamment avec un grand parvis faisant office de dépose minute ». Ensuite, autre question de l’élu de l’opposition sur le statut de REP pour cette école permettant un dédoublement des classes dont l’efficacité pédagogique n’est pas à démontrer. « Nous avons contacté l’Académie, nous conserverons le statut de REP au démarrage. Puis, nous verrons les résultats, mais au final ne plus avoir le statut REP à terme, synonyme d’une difficulté sociale, c’est mieux ! », conclut-il sur ce sujet.

Ensuite, cette réalisation s’inscrit dans une étude paysagère globale des mobilités douces à travers le prochain Parc Urbain (23 hectares), le Grand Cavin sur 150 hectares « et 50 hectares dédiés au golf, il reste 100 hectares à aménager », précise Jean-Noël Verfaillie.

Pour rappel, ce projet mobilise les finances publiques à hauteur de 12 millions d’euros environ avec une date de livraison en septembre 2024. A ce stade, la démolition du Château Paul Vaillant Couturier est programmée durant cet été 2022.

Le compte administratif 2021

Yves Floquet, l’adjoint aux finances, présente un compte administratif 2021 encore impacté par la crise sanitaire, comme en 2020. Cela se traduit par un excédent de fonctionnement significatif, compte tenu d’une absence de dépenses (suppression des manifestations…), à hauteur de 3 323 535 euros et un déficit d’investissement 648 132 euros (retard de chantier). Il en découle un résultat net excédentaire de 1 921 636 euros.

Pour l’opposition, ce résultat souligne que « hors crise sanitaire, rien n’a été fait sauf sur une réduction massive du personnel, une coupe sombre dans les subventions des associations faisant dire aux Marlysiens que vous êtes éloigné des réalités du terrain », commente Jerome Leman.

« Evidemment, ce compte administratif reflète une crise sanitaire, mais il y a des éléments conjoncturelles (Covid) et structurelles dans la maîtrise de nos charges de fonctionnement tout au long de ce mandat. C’est le seul moyen de mettre en oeuvre notre projet ambitieux pour les Marlysiens », répond le maire.

Baisse de la taxe foncière

Comme annoncé dans le programme électoral, la taxe foncière bâtie baisse d’un point, comme en 2021, tout comme la taxe foncière non bâtie. Concrètement, cela représente une baisse de 2,84 % en 2021 et de fait 2,93 % en 2022. « Le jeu en vaut-il la chandelle ? J’ai regardé sur ma taxe foncière précédente, cela représente 12 euros au final ! », indique Christian Chatelain.

Effectivement, les bases de la valeur locative de la taxe foncière vont augmenter compte tenu de l’inflation avec par corrélation un effacement de la baisse de la fiscalité locale. « Toutefois, nous devons baisser cette fiscalité locale toujours très au dessus des communes voisines 40,76 % à Saint-Saulve, 39,63% à Aulnoy-lez-Valenciennes, contre 52,47 % à Marly… encore, nous sommes même au dessus de la ville centre avec ses charges de centralité. Je pense qu’aucun Marlysien ne sera déçu d’une baisse de la fiscalité locale », explique l’édile de Marly.

Le Budget Primitif 2022

Pour ce BP 2022, Yves Floquet pose de nouveau le mantra de la majorité municipale « un investissement massif, une maîtrise des charges de fonctionnement, et une baisse de la fiscalité locale ». Sur le pan investissement lancé en 2022, vous avez deux projets, la vidéo surveillance à hauteur de 826 690 000 euros sur 2 ans et le nouveau Groupe scolaire sur le quartier de la Briquette pour un montant de 11 154 852 euros millions d’euros sur 3 ans.

Les groupes de l’opposition municipale

A ce titre, deux APCP (Autorisation de Programme et Crédits de Paiement) sont présentés durant ce conseil municipal, une sur cette vidéo-surveillance, et une sur le futur Groupe scolaire de la Briquette. Cette disposition comptable permet à une municipalité de passer uniquement dans son budget les dépenses réalisés dans l’année, mais pas l’enveloppe globale du projet. C’est un calendrier financier ferme sur une avancée concrète du projet.

Ensuite, la réduction massive de la masse salariale continue avec – 6,70% après un effort remarqué en 2021. Toutefois, le problème soulevé par la CRC, mais déjà bien identifié, d’un absentéisme très significatif sur la commune demeure. Suite à une question orale de Jérome Leman, le maire répond « nous avons comptabilisé en 2021 9 996 jours d’absences en 2021, soit 43 ETP, nous diminuons un peu, car nous étions à 52 ETP… ». Oui, le travail en la matière demeure abyssal… !

« Vous parlez de programme ambitieux, mais il n’est pas en phase avec votre programme électoral. Vous diminuez les ressources pour l’apprentissage, vous augmentez les indemnités des élus, mais où est le plan global de rénovation des écoles, tout comme celui des voiries ? », commente Marie-Thérèse Hourez.

Pour sa part, Christian Chatelain rappelle « vous parlez de bâtiments publics en mauvais état, mais vous oubliez nos travaux dans l’école du Caillou, la salle des sports du Caillou, la salle Aragon, et toutes les toitures des écoles ».

Enfin, Jérome Leman reprend un argument de l’opposition sous l’ancienne mandature « avec beaucoup d’agglo dans vos projets. Ensuite, je regrette l’abandon d’un projet validé par la ville de Valenciennes à travers la réunion de l’école Saint-Exupéry sur Valenciennes et Nelson Mandela sur Marly. Votre projet de réunion des écoles Louise Michel et Nelson Mandela perturbe la carte scolaire avec une perte de proximité. De plus, je n’aurai pas fermé l’école Jean Rostand, ni taper les associations. En fait, votre budget est éloigné de la réalité de terrain et des habitants ».

Jean-Noël Verfaillie s’emploie à répondre point par point : « Notre ambition est bien présente. Certes, c’est le jeu politicien, mais vous savez que l’Académie avait prévu de fermer les dernières classes l’année suivante. Nous avons simplement anticipé d’une année. Je vous félicite de vos efforts pour retarder cette échéance, mais elle est arrivée. Enfin, vous savez que la fermeture d’une école rentre dans les compétences locales. Aucun maire n’a plaisir à signer un arrêté d’une fermeture d’école ».

Sur le volet investissement local conforme au programme « on remplit le contrat. Dans le précédent mandat, je critiquais la seule présence de projets de Valenciennes Métropole sur Marly, mais pas des projets d’agglo en complément des nôtres, c’est complètement différent ».

Enfin, il acquiesce « sur les travaux que vous avez réalisé durant vos mandats, c’est très bien. Néanmoins, les écoles sont dans un état délabré tout comme de nombreux bâtiments publics. Concernant les voiries, nous lançons un investissement de 250 000 euros annuel ».

En marge, Christian Chatelain rappelle un projet de la CAVM d’un police intercommunale, alors « pourquoi réaliser des dépenses que Valenciennes Métropole pourrait prendre à sa charge ». Le maire répond très diplomatiquement que « l’agglo est dans une démarche de réflexion sur le mandat concernant ce projet. Nous ne pouvons pas attendre 2026 pour agir sur le sujet ».

Certes, des logiciels, des caméras « comme celles sur Alunoy-lez-Valenciennes », précise le maire, peuvent permettre une meilleure coordination dans l’élucidation des enquêtes. Néanmoins, lorsque l’on constate la coopération d’une police pluracommunale entre les communes de Raismes, Anzin, Petite-Forêt et Beuvrages, avec un retrait de la ville de Beuvrages suite aux résultats de l’élection départementale, on peut douter un jour de toute réalité d’une police intercommunale. Il faudrait pour cela gommer tout positionnement politique, une vaste blague !

ANRU 2/La Briquette

Dans ce déroulé programmatique via le prisme du Budget primitif, vous avez le choix de la municipalité de modifier le projet ANRU 2 (NPNRU). Le reproche de l’opposition ne faiblit sur l’abandon du projet initial « avec la reconstruction de 60 logements sociaux », souligne Virginie Melki. « Cette modification de l’ANRU 2 avec le retrait de la construction de 60 logement sociaux permettra de passer à terme de 100 % de logements sociaux à 75 %. Ainsi, je respecte la loi NPNRU (Manuel Valls) dans son désir de mixité sociale ».

« Vous ne voulez pas de logements sociaux », ajoute Marie-Thérèse Hourez. Flèche à laquelle répond simplement « je suis Président du bailleur social Partenord, avec 1 000 logements construits par an. Toutefois, je me refuse à construire des logements sociaux là où vous avez une possibilité de perturber l’équilibre social dans un quartier ».

La mixité est une notion complexe sur laquelle des critères autres que financiers doivent se greffer afin de réussir un peuplement cohérent, entre proximité et mixité sociale, un sujet de réflexion à revoir, car la société à changer lourdement depuis l’émergence de l’ANRU 1, il y a un siècle déjà !

Subvention aux associations

Au niveau du montant des subventions, la majorité municipale diminue d’un tiers le montant alloué aux subventions. « Je pensais que nous reviendrions au niveau des subventions avant la Covid », s’interroge Virginie Melki. Effectivement, les deux années de Covid ont perturbé l’organisation des associations avec une absence de dépenses parfois, des véritables soucis pour d’autres, un rendu très hétérogène. « Je me suis rendu dans 80% des AG des associations de la commune. Les montants affichés correspondent aux demandes des associations, et la non attribution d’une subvention pour certaines associations correspond à une absence de demandes, tout simplement », explique Patrick Lemaire en charge des associations.

Sur le fond, la mairie a également valorisé les équipements utilisés par les associations, soit au final un tableau avec une subvention en numéraire et un montant correspondant au coût d’utilisation temporaire d’un équipement public. Prenons un peu de hauteur, l’administré paierait donc deux fois les équipements publics, une fois via ses contributions fiscales et une nouvelle fois comme usager, c’est un peu fort du café. Comme chaque fois, l’exception confirme la règle et elle est criante en l’espèce. « Nous ne pouvions pas laisser un hangar chauffé en hiver pour quelques usagers de l’association La Boule d’Acier. Je rappelle que le club house et les parties communes étaient chauffées. Compte tenu du coût de l’énergie, je ne peux pas faire cela au regard de Marlysiens qui ont du mal à payer leurs factures », commente le maire. Effectivement, cette facture serait inexplicable en novembre 2021 et intolérable en avril 2022 à la lumière de la guerre en Ukraine.

Un budget du CCAS en question

La majorité municipale s’est violemment opposée sur le budget du CCAS à l’opposition marlysienne. Alice Donnet, en charge du CCAS, commente la démarche communale : « Nous avons lancé des permanences extérieures dans les quartiers des Floralies et La Briquette, mais également un suivi de 200 allocataires du RSA à travers un parcours social et professionnel ». Ensuite, elle égrène les missions du CCAS pour lequel « nous avons triplé ou doublé le budget, suivant votre budget le plus bas 160 000 € et le plus haut 250 000 €. Nous sommes à 360 000 euros », ajoute le maire.

Sur ce sujet, Marie-Thérèse Hourez, très impliquée dans les deux mandats précédents, est montée au créneau : « Vous exposez les missions de la CCAS comme si nous ne faisions rien avant. En fait, l’action sociale n’est pas votre priorité ». Dans la foulée, elle énumère les fins de certains services à la population avec une économie tangible à la clé « et puis je vous rappelle que nous divisions le budget CCAS et la budget Senior. Là, vous regroupez les deux dans un seul budget », ajoute-t-elle.

La réponse fuse « je crois que nous avons une conception différente de l’action sociale », conclut le maire. En résumé, le majorité propose des solutions pour une personne dans le besoin afin de se sortir de cette situation, et pas un service social stricto sensu. C’est un choix politique quel que soit son avis sur le sujet.

Les Grangettes

Suite à l’intervention de Marie-Thérèse Hourez sur la tentative de retrait du syndicat « Les Grangettes » par la ville de Marly, le maire répond « oui, je suis étonné de votre intervention, car Fabien Thiémé souhaitait se retirer de ce syndicat ». A ce jour, une procédure est en cours au Tribunal administratif de Lille contre la ville de Marly et son défaut de paiement de la cotisation 2021 et 2022.

« Oui, c’est vrai. Nous voulions sortir de ce syndicat, car il avait refusé des enfants de Marly. Fabien Thiémé est allé visiter les Grangettes suite aux travaux. Nous étions rassurés », explique-t-elle. Néanmoins, le maire répond « que ce syndicat fait l’objet d’une gestion lamentable », la commune ne changera pas de position sur ce sujet dans l’attente du jugement du TA de Lille.

Daniel Carlier

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