Transdev et SIGH conduisent le bus de l’emploi
Quand une rencontre intervient entre un opérateur national de mobilité, Transdev, et un bailleur social, SIGH, avec environ 28 000 logements dans le Nord Pas-de-Calais, vous trouvez des points de convergence. L’un deux est indéniablement un besoin d’emploi pour des locataires et une offre de métiers au sein de cette entreprise reconnue, certes une griffe en bas de page, mais surtout une envie de construire ensemble.
Gaylor Coignard (TRANSDEV) : « C’est la 1ère fois que nous signons avec un bailleur social (SIGH) »
En surplomb de cette signature, un double phénomène touche l’opérateur national de mobilité, Transdev, un glissement de générations vers la retraite, le manque d’attractivité pour la profession de conducteur de bus, mais également « des phénomènes structurels avec la fin du service militaire obligatoire où un nombre significatif d’anciens militaires venaient chez nous, la baisse des exploitants agricoles où ces professionnels avaient (parfois) deux métiers, et surtout un désir de reconversion chez nos agents suite à la période Covid. C’est pourquoi, nous voulons valoriser ce métier avec une formation dédiée ! », commente Gaylor Coignard, Directeur territorial Aisnes-Nord chez TRANSDEV.
Face à ce constat, Transdev a choisi de prendre à bras le corps ses trous dans la raquette avec le lancement de son propre CFA, Academie by transdev (https://www.va-infos.fr/2021/10/08/lacademie-by-transdev-lance-son-cfa-sur-les-hauts-de-france/). Rappelons que cette faculté d’organiser un CFA par une entreprise est issue de la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018, elle a simplifié la structure juridique dispensant des formations en apprentissage, donc plus besoin de passer obligatoirement par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, le verrou a sauté. De fait, depuis le 1er janvier 2019, tout organisme peut devenir CFA (Centre de formation d’apprentis) et proposer des cursus de formation en apprentissage.
L’autre partie de cette convention inédite est le bailleur social SIGH, ex V2H en partie, avec aussi une véritable appétence pour l’accompagnement de son public demandeur d’emploi. « En 2021, nous avons accompagné 700 locataires avec un taux de 30% de retour à l’emploi. Ensuite, nous constatons que la mobilité est un véritable frein à l’emploi, sans oublier la fracture numérique. Enfin, 45% de notre parc de logements est situé en QPV (Quartier Prioritaire de la Ville) avec un locataire sur deux sans emploi », indique Virginie Bastin, Directrice du Pôle commercial et de proximité.
Intérêts et vision convergente
Deux besoins, une offre de carrière professionnelle, il est évident que ces deux parties étaient sur une même longueur d’onde. « Nous nous sommes rapprochés de la CCI Grand Hainaut et de son Président Bruno Fontaine. Ce dernier nous a indiqué le bailleur social SIGH pour répondre à nos besoins », précise Gaylor Coignard.
Ensuite, il s’est noué un travail de dentelle afin de proposer la découverte du métier, conducteur de bus, à tous les demandeurs d’emploi chez les locataires de la SIGH (quartier QPV). « Nous sommes dans une dynamique volontariste avec le lancement des -rendez-vous de l’emploi -. En effet, certain.e.s locataires sont parfois très éloignés des institutions. Le fait de faire venir dans le quartier tous les acteurs au sein du quartier, Pôle Emploi, PLI, Mission locale, est très porteur. D’ailleurs, les rendez-vous sont quasiment toujours honorés. Nous voulons accompagner la mobilité hors des quartiers », poursuit une collaboratrice chez SIGH.
Pour l’opérateur de mobilité, cette démarche leur permet d’inverser cette tendance sur le temps long et de travailler « sur un bassin de main d’oeuvre élargi. Pour autant, c’est la 1ère fois que nous signons avec un bailleur social (SIGH) », conclut Gaylor Coignard, jamais trop tard, ni trop tôt, pour bien faire.
Daniel Carlier