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(ENTE) Sandrine Rousseau : « C’est un sabotage au quotidien de l’écologie »

Depuis l’annonce officielle, en fin d’année 2021, de la fermeture de l’ENTE (Ecole Nationale des Techniciens de l’Equipement) durant l’été 2023 par la Ministre de la Transition écologique et solidaire, Barbara Pompili, la gronde est quotidienne au sein de cette institution de la formation sur le développement durable. A l’appel de l’intersyndical, Sandrine Rousseau, candidate au second tour de la primaire écologique, et présidente du conseil politique de Yannick Jadot, est venue sur le site de Valenciennes pour soutenir les fonctionnaires de l’ENTE en souffrance… !

Sandrine Rousseau : « Il existe un déficit de formation des fonctionnaires d’Etat sur l’écologie urbaine »

L’ENTE, cette institution de la formation initiale, depuis près de 50 ans, s’est adaptée au fil des années sous différents Ministères de tutelle notamment celui de l’équipement. A l’aulne du XXIème siècle depuis plus d’une quinzaine d’années, l’ENTE sur deux sites, Aix en Provence et Valenciennes, a catalysé sa formation initiale sur le développement durable des fonctionnaires d’Etat. La vertu première de cette pédagogie de sensibilisation à l’écologie urbaine est la constitution in fine d’un terreau d’agents de l’Etat, dans les collectivités locales et territoriales, formés à un tronc commun de connaissances sur l’écologie urbaine. Cette formation initiale à l’aménagement urbain des agents de l’Etat est la raison première de l’existence de cette école. De surcroît, des étudiants sont venus s’intégrer à cette formation sur le développement durable, mais également des formations partenaires pour lesquelles le bâti de l’ENTE est de fait un lieu d’accueil de grande qualité.

Pour Guy Vedrenne, représentant du syndicat FSU, l’ENTE à travers cette formation sur l’écologie urbaine « a su créer un réseau entre les apprenants, les stagiaires ayant réussi leur concours  passent par l’ENTE avant leur intégration pour leur 1er poste de fonctionnaire, mais également les étudiants. Tout cela constitue un réseau de personnes avec une réflexion commune sur l’écologie ».

C’est pourquoi, Sandrine Rousseau est venue sur le site de l’ENTE à Valenciennes, en compagnie de Quentin Omont et Christophe Vanhersecker, car ce choix national est tout sauf anodin.

« Le Cabinet Boston Consulting Group n’est même pas venu sur le site de Valenciennes », Guy Vedrenne

Pour arriver à cette décision radicale, le Ministère de la Transition écologique et de la Solidarité a fait d’appel à un cabinet extérieur afin d’analyser l’état de l’art. « Le Cabinet en charge de cette étude, le Boston Consulting Group, n’est même pas venu sur le site d’Aix-en-Provence ou sur celui de Valenciennes. Sa conclusion est trop de fonctionnaires, pas assez de recrutement, pas assez de postes… Le Ministère de la Transition écologique et solidaire a rendu sa décision le 15 décembre dernier avec une réponse aux syndicats par courrier le 24 décembre 2021 », mentionne Guy Vedrenne.

Cette vision sans concessions est très symptomatique d’une volonté de l’Etat selon Sandrine Rousseau : « C’est un sabotage au quotidien de l’écologie à tous les échelons. On supprime des structures, pas très médiatiques, mais au final, il existe aujourd’hui un déficit de formation des fonctionnaires d’Etat sur l’écologie urbaine. En fait, nous devrions multiplier par deux cette structure pour former les fonctionnaires d’Etat à l’écologie urbaine ».

« Il n’y a jamais de promotion nationale de nos formations », syndicat

Sur ce constat du cabinet Boston Consulting Group, les syndicats sont très dubitatifs. « Depuis quand une formation est rentable, c’est un investissement pour l’avenir. Ensuite, je m’étonne que nos formations ne font jamais mise en avant. D’ailleurs, il n’y a jamais de promotion nationale de nos formations contrairement au recrutement dans l’armée », s’exclame une syndicaliste.

« De fait, nous perdons un pilotage national où tous les agents ont un socle commun de connaissances. Nous avons besoin d’experts pour asseoir nos politiques publiques. On ne peut pas demander aux élu.e.s de tout connaître ! », commente Sandrine Rousseau.

Une petite musique…

Le représentant de la FSU souligne une pensée de l’exécutif « où la petite musique d’une formation de tous les fonctionnaires au Développement durable résonne. Très bien, mais pourquoi fermer notre école ? Concrètement, Nous allons passer de la formation initiale à la formation continue », précise-t-il. Effectivement, le Gap est énorme entre un tronc commun pédagogique sur lequel des apprenants de différents horizons pourront puiser leur expertise et une formation spécifique, à la carte, certes de qualité, mais ciblée avec une perte de vison globale d’un aménagement urbain.

Le Ministère de la Transition écologique et solidaire a validé la fermeture du site d’Aix-en-Provence où les fonctionnaires devront trouver un autre poste. Pour le site de Valenciennes, l’avenir est différent. « Nous passons sous l’égide du Centre ministériel de valorisation des ressources humaines (CMVRH) d’Arras Valenciennes où les fonctionnaires d’Etat seront formés sur le site de Valenciennes exclusivement. Le Ministère nous indique que les agents sur Valenciennes seront maintenus, voire quelques intégrations de fonctionnaires d’Aix-en-Provence. Par contre, les étudiants seront formés sur Lyon », explique Guy Vedrenne.

En clair, le démantèlement de cette Ecole nationale est un message de l’exécutif en contradiction avec une volonté politique présumée vers plus de transition écologique, et « lorsqu’une école est fermée, il est très difficile de la remettre en route. Nous vous soutenons (EELV), et nous communiquerons au niveau national sur cette fermeture de l’ENTE », conclut Sandrine Rousseau.

Daniel Carlier

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