Grève, manifestations, un raz-de marée intersyndical ?
Cette journée du 13 janvier 2022 fera date dans l’histoire de la mobilisation syndicale contre un Ministre de l’Education nationale, à la fois recordman de la longévité au sein d’un Ministère explosif depuis des décennies, mais également celui des protocoles sanitaires… de dernière minute (visuel DR/syndicat).
Indéniablement, le crédit de l’exécutif durant cette pandémie fut de maintenir les classes ouvertes. Les dégâts de l’absence pédagogique font, au moins sur ce sujet, consensus compte tenu de l’expérience du confinement de mars à mai 2020 avec des retards pédagogiques avérés et très préjudiciables pour l’enfant. Le distanciel peut-être utile, mais il met surtout de la distance sociale et pédagogique entre l’enfant et l’établissement scolaire.
Pour autant, cette rentrée de janvier 2022 n’a pas tenu compte de la propagation fulgurante du variant Omicron, pourtant remarquée en Afrique du Sud et au Royaume-Uni, comme si la France ferait mieux comme nous l’avons finement observé en mars 2020 par rapport à l’Italie. Le choix d’un protocole sanitaire, certes nécessaire, mais incompatible avec un fonctionnement normal au quotidien pour les parents, les enseignants, les responsables d’établissements scolaires, et même des infirmières scolaires, fut patent. Les messages du Ministre de l’Education nationale sur le sens du devoir, se serrer les coudes, etc., n’impriment plus comme un entraîneur dont le discours ne passe plus.
Bien sûr, compte tenu de la multiplicité des syndicats, les revendications sont hétérogènes, mais le constat sur ces 8 derniers jours est commun, sans concessions ! Dans un communiqué syndical partagé, le document met en exergue « l’épuisement et l’exaspération de toute la communauté éducative ». Le diagnostic est identique quel que soit le niveau, en primaire, au collège, et au lycée, car la modification du protocole sanitaire trois fois à huit jours fut la goutte de trop.
Par voie de conséquence, la grève de ce jeudi 13 janvier 2022 va clairement influencer toutes les prochaines mesures sanitaires à l’école…, et ailleurs par le gouvernement en place. Ce qui passait quasi comme une lettre à la poste au Printemps 2020 devient insupportable dans l’esprit des Françaises et des Français, las de tout, patient sur rien, et c’est très humain après 18 mois de pandémie !
Sur Valenciennes, le rendez-vous pour cette manifestation est prévu ce jeudi 13 janvier à 10H sur la Place d’Armes (communiqué de l’intersyndicale ci-dessous).
Daniel Carlier