(Santé) Le GHT du Hainaut-Cambrésis vers une explosion présumée ?
Malgré une naissance assez rapide après la promulgation de la loi en 2016, le GHT du Hainaut-Cambrésis subirait après 3 ans et demi d’existence une césure radicale avec le retrait de deux établissements de soins, celui du CH de Cambrai, mais également celui du CH du Cateau-Cambrésis.
Le GHT du Hainaut-Cambrésis amputé… ?
Pour rappel législatif, les 891 établissements de santé du paysage sanitaire public français devaient, avant le 01 janvier 2022, se regrouper en GHT (Groupement Hospitalier de Territoire). Dans cette optique, le GHT du Hainaut-Cambrésis fut sur les fonts baptismaux en juillet 2017 avec un projet médical partagé entre les 12 établissements publics de santé du Hainaut-Cambrésis.
Des réunions de médiation avec l’ARS Hauts-de-France
Pour autant, chemin faisant, depuis deux ans, le vent souffle dans les voiles de la Gouvernance du GHT du Hainaut-Cambrésis, le Centre Hospitalier de Valenciennes, comme hôpital public de référence de cette entité de santé, ne fait pas du tout l’unanimité. En effet, dès le mois de mars/avril 2021, la presse locale du Cambrésis relatait le sentiment des édiles des communes de Le Cateau et de Cambrai. Serge Siméon, édile de Le Cateau et Président du comité territorial des élus locaux au sein de la GHT Grand Hainaut, ne cachait pas sa déception sur cette distance des besoins sanitaires du Cateau-Cambrésis et la Gouvernance de ce GHT avec Rodolphe Bourret, Directeur du CHV, comme Président du Comité stratégique.
En 2021, le CH de la Sambre-Avesnois, celui du CH de Cambrai et encore celui du Cateau-Cambrésis ont évoqué avec l’ARS Hauts-de-France leur désir de quitter cet GHT du Hainaut-Cambrésis. Toutefois, le CH de la Sambre-Avesnois n’a pas poursuivi sa démarche « compte tenu de son nouvel établissement de santé, on lui a clairement conseillé de se maintenir dans cet GHT du Grand Hainaut », précise une source médicale du Valenciennois proche du dossier.
Un soignant d’un CH du Cambrésis ajoute « des réunions de médiations ont eu lieu avec l’ARS Hauts-de-France. Cette dernière a demandé une modification du projet d’un GHT regroupant le CH de Cambrai et celui du Cateau-Cambrésis. Toutefois, après sa surprise en juin dernier, le Directeur de l’ARS Hauts-de-France aurait validé cette séparation et de fait un nouveau GHT. On attend des confirmations officielles très prochainement ». En tout état de cause, les ajustements sont opérationnels dans ce nouveau projet de GHT regroupant les 2 CH du Cambrésis.
Le GHT Hainaut-Cambrésis, une exception française… !
Sur 891 hôpitaux regroupés en 135 GHT sur le territoire français, la déchirure de ce GHT du Hainaut-Cambrésis apparaîtrait « comme la seule en France depuis leurs installations », indique une source médicale proche du dossier. D’autant plus étonnant compte tenu que depuis des mois, le Centre Hospitalier de Valenciennes est mis en lumière par de nombreux politiques, dont le Président de la République, pour sa gestion sanitaire efficiente.
A ce titre, on comprendrait mieux le camouflet infligé par l’Agence Régionale Hauts-de-France à Laurent Degallaix, par messagerie interposée, suite à des annonces sanitaires favorables, mais précipitées, au Centre Hospitalier de Valenciennes. Alors que le CH de Valenciennes revendique une dimension régionale, l’échec présumé de la gestion d’un GHT sur ce bassin de vie bien connu constituerait un véritable caillou dans sa chaussure… !
En effet, d’un mouvement d’humeur, d’une pression via la presse, à un retrait effectif d’une instance officielle de santé, il y a un gouffre immense en terme de gouvernance stricto sensu. C’est pourquoi ce retrait du GHT du Hainaut-Cambrésis des deux établissements du Cambrésis sera (peut-être) validé sans blocage par l’ARS Hauts-de-France même si cette modification ne figure même pas (encore) sur le site internet de l’ARS Hauts-de-France. Bref, pas de vague, mais ce GHT du Hainaut-Cambrésis amputé serait un échec sanitaire de fait pour le CHV, pour la ville de Valenciennes, et par capillarité un événement exceptionnel à plus d’un titre. En résumé, quel que soit le choix de l’ARS Hauts-de-France, le mal est profond !
Daniel Carlier