Alain Veron « Avec Marie-Thérèse Griselain, la femme augmentée est déjà là »
Jeudi 21 octobre, un salon d’Honneur de l’Hôtel de Ville de Valenciennes bondé dans les dispositions sanitaires actuelles, des sportifs et des sportives en situation de handicap, des élu.e.s, etc., le décorum était là pour honorer Marie-Thérèse Griselain.
(Visuel avec une photo de René Pruvot)
Marie-Thérèse Griselain : « Gagner sur le handicap »
Si un résumé sur la personnalité de Marie-Thérèse Griselain était possible, cette simple anecdote suffirait peut-être. Très investie dans le handicap, car elle même en fauteuil suite à une polio dès l’âge de 4 ans, Marie-Thérèse, 67 ans, a frappé à toutes les portes au moment où la notion de handicap était encore très balbutiante dans la société française. « Un jour, je suis allée en Sous-Préfecture de Valenciennes rencontrer le Sous-Préfet de l’époque (lointaine). Mon père m’a porté pour monter les marches de la Sous-Préfecture, j’ai donc interpellé le Sous-Préfet- et alors l’accessibilité ! »… tout est dit sur ce vent du Handicap, un mélange de culot et de pugnacité dévastateur, mais surtout irrésistible comme peuvent témoigner de nombreux élu.e.s du Valenciennois.
Tout d’abord, José Lapchin a retracé la chronologie de cet Ordre national du Mérite fondé en 1963, après 1940 celui des compagnons de la Libération, et 1802 celui de la Légion d’Honneur. : « Aujourd’hui, nous sommes devant une personne avec une remarquable intelligence, une volonté morale, une clairvoyance et une grande humanité ».
Membre d’honneur du Rotary club de Valenciennes depuis longtemps, Marie-Thérèse a tissé des liens très forts avec ce club service du Valenciennois depuis sa rencontre avec René Pruvot dans les années 70. Son président actuel, Thierry Colin, s’est exprimé, car la détermination se transmet comme un bâton de relais. Fondatrice en 1974 de l’ASHHV, association dédiée au sport handicap, puis membre du Conseil d’administration d’handynaction (cap Emploi) pour le maintien et l’insertion des personnes handicapées dans le monde du travail, le chemin accompli est immense même si rien n’est acquis en la matière. Indubitablement, « Marie a été, est, et sera » une Défenseure inlassable des Droits des personnes en situation de handicap, voire fragilisées pour reprendre l’expression du moment « Bravo, et merci ! », souligne Thierry Colin.
Cédric Parsy, le nouveau Président de la l’ASHHV, depuis 2008, a balayé l’état actuel de ce club toujours dynamique, une équipe de handibasket en Nationale 2, une section natation au sein du Centre aquatique de Valenciennes et de Trith-st-Léger, un club de tir avec notamment Christophe Tanche, participant aux J.O de Tokyo, etc., mais également des animations, des initiatives pour la sensibilisation dans les écoles, les entreprises, et les associations.
« Je reste admiratif par le parcours de Marie-Thérèse », Marie-Thérèse Griselain
Laurent Degallaix, maire de Valenciennes, présent comme Cécile Gallez, ex maire de Saint-Saulve, prend la parole pour témoigner d’une époque pas si lointaine, mais terriblement questionnante.
En effet, avant d’être maire de Valenciennes, Président d’Agglomération et Conseiller départemental, il est passé par la redoutable charge d’adjoint aux sports à la tête du fameux OVJS . « A cette époque, je me rappelle le combat pour l’accessibilité des PMR aux équipements sportifs. A titre d’exemple, nous avons dû batailler pour un lève-personne au sein de la piscine de Valenciennes. Je reste admiratif par le parcours de Marie-Thérèse, c’est une boule d’amour », commente Laurent Degallaix. Rappelons qu’eu égard au retard sur la place de la personne en situation de handicap corsetée entre 4 murs chez ses parents, Jacques Chirac, à travers la loi de février 2005, a brisé (seulement) au XXIème siècle l’armure de cette cécité sociale faussement bienveillante.
Monseigneur Dollmann était présent également, car Marie-Thérèse fut consacrée en 1996 avec la même volonté farouche de sensibiliser la communauté catholique à la situation des personnes handicapées (https://www.va-infos.fr/2021/10/18/marie-therese-griselain-promue-commandeur-de-lordre-national-du-merite-le-21-octobre/)
« rencontre d’une femme extraordinaire », Alain Veron
Le Général de corps aérien, Alain Veron, Commandeur de l’Ordre national du Mérite, était en charge de cette remise de cravate exceptionnelle et rare puisque deux femmes seulement, en 2021, ont reçu cet honneur en France.
« j’ai rencontré Marie-Thérèse en août dernier. De suite, j’ai compris que j’avais en face de moi une femme extraordinaire avec une énergie qui vous prend. La cravate bleue ne se donne pas, elle est attribuée à des personnalités d’exception. Avec Marie-Thérèse, la femme augmentée est déjà là », déclare Alain Veron.
« Merci », Marie-Thérèse Griselain
Enfin, pour clôturer cette cérémonie protocolaire remplie d’émotions, Marie-Thérèse Griselain remercie ses témoins qui ont jalonné son chemin de vie, extraordinaire de volonté, comme Cécile Gallez, partante sur tous les sujets du handicap, Jean-Louis Borloo qui « m’a ouvert les portes de la mairie de Valenciennes comme autrefois Pierre Carous que j’ai connu très jeune. Bien sûr, Laurent Degallaix qui est venu me voir à Berck alors que je subissais une opération vitale, Georges Guillaume, un parrain toujours disponible pour moi, et sans oublier le Dr Philippe Riff pour son soutien indéfectible. Toutes ces personnes m’ont permis de gagner sur le handicap », conclut la récipiendaire.
Daniel Carlier