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(Trith-st-Léger) La commune, premier acteur de la transition écologique

Une obligation écologique passée sous les radars médiatiques, baptisée « Décret tertiaire », débarque dans notre collectif urbain. A ce titre, dans le cadre du dispositif « Energie Sprong », la commune de Trith-st-Léger lance, entre autres, les dossiers de rénovation de l’école élémentaire Louis Aubrac et de l’école maternelle Jean Masset, sa cantine et la salle des sports. Enfin, Octobre Rose sera également très présent dimanche prochain à Trith-st-Léger.

(visuel Christelle Chopin, Dominique Savary, Bruna Danna, et Jean-Paul Dubois devant l’hôtel de ville décoré pour Octobre Rose))

De l’Etat vers l’agglo en passant par la commune

Loin des discours politiques, des programmes présidentiels, depuis le Grenelle de l’Environnement en 2007, les lois et décrets se succèdent afin d’instiller dans toutes les collectivités territoriales et locales une vision décarbonée de notre environnement proche. La conjugaison du quotidien et du changement climatique constitue de facto un enjeu incontournable, une traduction complexe dans le réel, voilà le propos du jour au sein de la commune de Trith-st-Léger en dynamique sur ce sujet.

Le Décret Tertiaire, kesako ?

Ce Décret tertiaire impose « une réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments et parties de bâtiments de plus de 1000 m² à usage tertiaire afin de lutter contre le changement climatique ». Au delà de cette définition magistrale, cela concerne de plein fouet les bâtiments communaux avec une obligation latente de réduire la consommation de CO2, baisser la consommation d’énergie, produire un mix énergétique, etc. ! « C’est une vision globale du bâtiment public et de l’énergie consommé dans les espaces publics », explique le DGS de la commune, Karim Serir.

Concrètement, les communes, et tout bâtiment tertiaire privé, devront intégrer leur consommation énergétique sur un logiciel officiel, nommé Opérat, avant le 30 juin 2022. Ça promet un bouchon numérique, mais également un mode devoir de classe où les communes ne voudront pas être les champions fléchés du… « c’est pas Versailles ici » !

Le coût de l’écologie bâtimentaire revu par Energie Sprong

Il ne faut pas se voiler la face, la transition écologique du bâti a un coût réel pour une collectivité. A ce stade, vous avez trois options, la construction ex nihilo d’un nouveau bâtiment, voire démolition totale préalable, la rénovation/extension ou la réhabilitation totale. Evidemment, seul un ignorant des réalités budgétaires pourrait vous dire de raser tous les bâtiments existants, sans parler des Bâtiments de France. C’est pourquoi, une nouvelle voie s’ouvre avec la « rénovation industrialisée » à travers un process court, des travaux pérennes, mais moins onéreux, et réalisé même en site occupé… !

Energie Sprong est né aux Pays-bas, décliné aujourd’hui dans plusieurs pays européens comme l’Allemagne, mais également en France depuis 2016. L’esprit du dispositif « Energie Sprong » est d’apporter des solutions techniques (clé en main) aux porteurs de projets, moins de coût d’étude, moins de durée de travaux, pas de déménagement provisoire… ! En clair, l’écologie s’adapte aux réalités communales «  à travers une industrialisation des process. On nous apporte des solutions techniques concrètes », poursuit-il. L’objet est de massifier une volonté écologique, une obligation sociale tout en respectant un budget. Réaliser un Groupe scolaire sur un mandat voire le boucler sur le 2ème ne répond pas à la réalité du réchauffement climatique.

Ensuite, il est intéressant de comparer deux rénovations sur cette commune. En effet, il y a deux ans, l’école élémentaire Jean Masset a été rénovée avec les standards écologiques de l’époque (ERP, ascenseur, couverture, châssis, électricité)… Aujourd’hui, pour une même rénovation scolaire prévue en 2023, le supplément écologique réside « dans l’utilisation de matériaux plus nobles, recyclables, un meilleur travail sur le traitement de l’air afin de répondre au volet santé, la production d’un mix énergétique avec des panneaux photovoltaïques, une pompe à chaleur, la récupération de l’eau… », précise Karim Serir.

« Vous pouvez produire votre énergie et la consommer », Karim Serir

L’esprit de cette démarche est donc de concevoir des bâtiments publics à énergie positive. Le bâtiment simplement passif (donc à consommation neutre) ne suffit plus, il faut produire son énergie. En effet, là également l’évolution est intéressante, car depuis deux ans, vous pouvez « produire votre énergie et la consommer directement », précise-t-il. Presque ridicule à mentionner, mais depuis deux décades minimum, les producteurs d’énergie, particuliers ou entreprises, devaient impérativement revendre leur énergie à EDF, très bien payée tout de même ! Maintenant, une collectivité locale « comme nous avec 50 000 M2 de bâtiments publics doit réfléchir à son mix énergétique », déclare Karim Serir.

« Nous sommes inscrits au concours d’innovation Energie Sprong (saison 2) », Dominique Savary

Dans la cadre d’un dossier déposé par une collectivité locale via Energie Sprong, ce dispositif prend en charge tous les diagnostics bâtimentaires de la commune. A cet effet, comme évoqué ci-dessus, la commune a déposé deux dossiers Energie Sprong, mais le fin du fin est que parmi ces dossiers déposés par les communes, un challenge est organisé. « Nous sommes inscrits au concours d’innovation Energie Sprong (saison 2) pour notre école Lucie Aubrac », explique le maire.

Solutions de façades, isolation, maîtrise des coûts, efficacité énergétique, tout y est ! « Le résultat de ce concours sera rendu les 14 et 15 décembre 2021 », précise le maire. A cette date, la commune saura quelles solutions seront retenues en phase avec l’esprit Energie Sprong.

« Il est important de souligner un pilotage du dossier avec la population », Céline Imbert

Pour autant, une armée d’experts ne fait pas un projet urbain, tout juste une esquisse inachevée. C’est pourquoi, la commune de Trith-st-Léger, le mardi 05 octobre, a proposé aux jeunes de l’école Lucie Aubrac leur vision de « l’école de demain ». « Ce fut une très belle expérience avec les jeunes », lance Dominique Savary.

Pour La Porte du Hainaut, l’auteur de son « Plan Climat », cette démarche locale est fondamentale. « Tout d’abord, Il est important de souligner un pilotage du dossier avec la population. Ensuite, ces projets s’inscrivent parfaitement dans le Plan climat porté par les communautés d’agglomérations », explique Céline Imbert, Directrice du service éco-responsabilité et gestion des ressources naturelles au sein de La Porte du Hainaut.

Chemin faisant, elle pousse la réflexion plus loin où « il serait possible dans l’avenir (pas si lointain) de lancer des marchés globaux énergétiques. Cela pourrait s’inscrire pleinement dans le Schéma de mutualisation en cours », ajoute-t-elle. On n’est jamais mieux servi que par soi-même et le défi de la réduction du coût de l’énergie, voire la maîtrise de la hausse, sera un défi incontournable pour les collectivités locales. Et généralement où se dirige en premier le regard du maire de proximité quand les cordons de sa bourse sont trop serrés…, l’agglo !

« C’est une première sur la commune », Christelle Chopin

Depuis début septembre, la commune de Trith-st-Léger a lancé son marché hebdomadaire sur la parvis de la mairie. Dans le cadre de l’opération Octobre Rose pour la lutte contre le cancer du sein, ce marché de plein vent va accueillir un collectif d’associations au service d’une cause « concernant tout le monde, femmes et hommes également concernés à hauteur de 1% », précise Christelle Chopin.

« C’est une première sur la commune. Les associations occuperont un grand et deux petits stands sur le marché du dimanche 17 octobre de 8H30 à 11H00. A cette occasion, nous vendrons les créations des associations afin de récolter le maximum d’argent pour l’association EMERA », commente Christelle Chopin, adjointe aux oeuvres sociales.

La liste des associations participantes est pléthorique : Les Femmes solidaires, Résid’en Fête, le Club Fémina, Estrellas (majorettes), bien sûr l’association EMERA que l’on ne présente plus. « Il y aura une marche de 6 km avec l’association les Pieds Trithois, mais également une association VTTiste sur le même parcours. Enfin, nous organisons également une tombola au profit de l’association EMERA », explique Christelle Chopin.

Présente également à cette annonce, l’élue déléguée à la culture, Bruna Danna, évoque l’implication « des ateliers d’art plastiques à travers la création de ruban rose. Ensuite, cette manifestation s’est montée en 15 jours » où l’urgence solidaire toujours d’actualité contre la maladie.

Le soleil et la générosité sont commandés dimanche prochain.

Daniel Carlier

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