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L’église Saint-Martin sort de « son agonie silencieuse » à Saint-Amand-les-Eaux

L’église Saint-Martin de la cité thermale a souffert des outrages du temps et réouvre, après 17 ans de travaux, grâce au soutien indéfectible de la municipalité, des donateurs privés, et d’une communauté catholique franco-allemande. Ce samedi 11 septembre 2021 restera une date à graver dans la mémoire des Amandinois, indéniablement.

Alain Bocquet : « 300 000 euros par an pendant 17 ans »

Avant d’évoquer cette très belle messe de réouverture de l’église Saint-Martin et de consécration de l’autel, il faut rappeler qui est le coeur du moteur de cette renaissance, la puissance publique. D’ailleurs, sur la forme, la tenue de cette cérémonie religieuse avant les discours civils n’était pas de bon aloi, et moins encore quand 1/3 des fidèles dans cette église pleine à craquer a quitté l’édifice religieux à la fin de la messe. Ces déserteurs ont oublié que leur foi n’appartient qu’à la communauté religieuse, mais l’argent public nécessaire à cette réhabilitation majuscule appartient à tous, bref… ! Le propriétaire des lieux demeure la commune, conformément à la loi de 1905, et l’église catholique seulement… son affectataire permanent !

D’ailleurs, l’édile de la commune rappelle très tôt dans son discours le poids, pour toutes les communes françaises, des bâtis religieux. En effet, la loi de 1905 marquant la séparation de l’Eglise et de l’Etat a choisi de confier le patrimoine des églises aux collectivités locales et à l’Etat les cathédrales. On peut encore aujourd’hui débattre des jours et des nuits sur ce choix, surprenant ou intelligent, dans une République laïque. Peu importe, notre corpus sociétal doit composer avec ces bâtis religieux, magnifiques et encombrants. C’est pourquoi, la commune de Saint-Amand-les-Eaux a fait son choix de réhabiliter cet édifice religieux si important pour les Amandinois. « 40 000 églises et chapelles sont la propriété des communes, 580 en ruine, 470 en travaux d’urgence, 70 désacralisées avec un autre usage, et 4 600 ont besoin d’un entretien particulier, beaucoup d’églises vivent une agonie silencieuse », commente Alain Bocquet.

Pour valider cette volonté politique « la commune a versé 300 000 euros par an pendant 17 ans, soit environ 5,5 millions d’euros, sans oublier l’apport via les Fonds de concours de La Porte du Hainaut à hauteur de 2,5 millions d’euros », ajoute Alain Bocquet.

Ensuite, il ne faut pas oublier les dons privés en France, mais également les dons de la communauté religieuse allemande.

« Une coopération confiante de partenaires multiples », Jean-Marc Bocquet

A l’origine de cette restauration majuscule, une idée simple où Jean-Marc Bocquet (doyen) a contacté les communautés religieuses sensibles à Saint-Amand… ! Dans cette optique, il n’est pas surprenant de voir les dons d’Outre-Rhin avec un autel et un ambon en marbre italien, splendide, un orgue imposant, mais également le vitrail central de Saint-Martin. « Cette église Saint-Martin a bénéficié d’une coopération confiante de partenaires multiples. Après 17 ans de travaux, notre église rayonne comme jamais », explique Jean-Marc Bocquet.

Monseigneur Dollmann

Saint-Amand, Saint-Martin, mais également des reliques d’Alegonde, fondatrice du monastère de Maubeuge, insérées dans l’autel par Monseigneur Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai, cette trilogie s’impose à cette communauté religieuse de l’Amandinois et d’ailleurs.

« Le cultuel et le culturel dans cette église Saint-Martin », Vincent Dollmann

Dans les pas du défunt Monseigneur Garnier, le nouvel archevêque de Cambrai, Alsacien d’origine, était très à l’aise durant cette cérémonie où la langue de Molière et de Goethe se sont succédé avec harmonie. « Dix de fermeture (voire plus) de l’église, ce temps pouvait paraître long aux paroissiens et habitants de Saint-Amand », explique Monseigneur Dollmann.

L’homme d’église rappelle les noms des grandes femmes de la cité, Louise Nicolle et Louise de Bettignies, un mélange entre le civil et le spirituel.

Concernant cette messe de réouverture, elle fut à la hauteur de l’événement, la renaissance de l’église Saint-Martin tout comme la consécration de l’autel. Cette cérémonie augure bien d’un renouveau de la communauté religieuse amandinoise grâce à ce nouvel écrin.

« Notre pensée va plus particulièrement à Michel Méresse », Marie-José Latko

Tout comme Alain Bocquet, la porte parole de l’association des Amis de Saint-Martin évoque avec tristesse un illustre disparu. « Notre pensée va plus particulièrement à Michel Méresse, conseiller municipal très fortement investi dans la paroisse et notre association », explique Marie-José Latko.

Sur le rendu de ce chantier titanesque, elle mentionne « il est vrai que plus de dix ans de travaux, c’est long, mais quel résultat ».

Voilà quelques temps forts de ce samedi 11 septembre 2021, une date à retenir pour la cité thermale, une date planétaire inoubliable… pour d’autres raisons !

Daniel Carlier

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