Dites… 33 à La Sentinelle !
A quelques jours du scrutin décisif sur la commune de la Sentinelle, l’ancienne maire, Bernadette Sopo, fait part de son ressenti de fin de campagne. Indéniablement, cette élection locale sera indécise ce dimanche 05 septembre 2021… dans une commune qui pèse dans l’échiquier politique du Valenciennois et de La Porte du Hainaut.
Bernadette Sopo : « Mon équipe est très confiante »
Vous prenez… un écart de 33 voix au second tour, une annulation de l’élection pour un tract passé le vendredi avant la fin de campagne, tout comme en 2014, une abstention massive à l’instar de l’immense majorité des communes du Valenciennois, vous agitez un peu, et vous obtenez un cocktail explosif pour cette nouvelle élection locale du dimanche 05 septembre 2021 à la Sentinelle. Une évidence d’un côté comme de l’autre, toute certitude pourrait apparaître factice, malgré une statistique très très favorable pour un sortant local dans le cadre d’une élection municipale. Cette indécision poussera peut-être les électrices et les électeurs vers le chemin, un peu perdu, de l’urne républicaine.
Tout d’abord, le contexte n’est plus celui de 2020 « je ne pense pas du tout que la Covid va jouer sur la participation ». En effet, un retour en mode as usual est plutôt la tendance du moment. Pour autant, ce temps de campagne présidentielle électrisant les militants a démarré très fort à gauche, à droite, et évidemment dans la majorité LREM. Pour autant, à huit mois de cette campagne présidentielle à nul autre pareil, Bernadette Sopo balaye du revers de la main tout transfert vers cette élection locale. « Non, La Sentinelle est une ville très peu politisée. L’élection se fera sur le programme et l’équipe autour de la tête de liste. Tout le monde sait que je suis cartée au parti Socialiste. Les membres de ma liste partagent évidemment mes valeurs », souligne-t-elle.
A ce titre, très peu de changement sur la liste de Mme Sopo par rapport à juin 2020, 2 sortants et 4 entrants (dont 2 remplaçants), les nouveaux arrivants sont Laeticia Devorcine, Alison Dromard, Julien Creteur, et Jocelyne Vincent.
Sur la liste sortante, Bernadette Sopo constate que la fusion entre les listes d’Eric Blondiaux et Sébastien Rossano est toujours d’actualité. « A l’origine, l’alliance entre Eric Blondiaux se qualifiant plutôt à l’UDI et Sébastien Rossano sur une autre ligne politique, était surprenante. Toutefois, je n’ai rien observé comme désaccord durant cette année 2020/2021 durant les conseils municipaux », indique l’ancienne maire. Effectivement, cette alliance est passée au dessus des désaccords nationaux, mais aussi locaux en témoigne un Post sur Facebook de Sébastien Rossano du 23 août 2019 peu sympathique à l’endroit d’Eric Bondiaux et la maire sortante de l’époque.
C’est sur ce point que nous verrons si le choix politique national aura un effet ou pas sur cette élection d’une commune de 3 200 habitants environ, très marquée par l’empreinte du Rassemblement National à chaque élection dite nationale… !
« La ville est mal entretenue », Bernadette Sopo
A la veille de ce scrutin, la sérénité de l’ancienne maire tire sa quintessence dans « les retour de terrain. La population est très critique. Cela se voit et les habitants observent que le fleurissement n’est pas fait, que l’entretien non plus à l’image du cimetière… ! D’ailleurs, j’ai signalé à la commission spéciale que des élus utilisaient du matériel municipal pour entretenir le cimetière. Pourquoi le faisaient-ils, alors que rien n’était fait durant leur 1ère année de mandat ! », assène-t-elle
Concrètement, le service technique était composé de « 12 agents répartis sur les espaces verts, les voiries et les bâtiments publics. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas obtenir le chiffre précis sur l’équipe du Centre technique. Certains sont partis comme la territoriale le permet, certains furent transférés sans remplacement comme ASVP…, et le tout sans remplacement ! », poursuit-elle. « Oui, la ville de la Sentinelle est mal entretenue ! », conclut-elle.
L’ANRU, je t’aime moi non plus !
Sur le programme, peu de changements depuis 2020 si ce n’est une prise en compte de l’arrivée de la TEOM en 2021 (Taxe sur les Ordures Ménagères) avec une baisse « légère de la taxe foncière, mais je n’oublie pas aussi que c’est une recette fiscale locale ».
Dans les autres changements, l’apparition de la tranquillité publique amène Bernadette Sopo à une collaboration active avec « les bailleurs sociaux afin de mettre en place un point d’écoute pour les résidents. Depuis les confinements, les tensions entre voisins sont de plus en plus vives », explique-t-elle. Un fait tangible facile à vérifier auprès des forces de l’ordre contactées pour tout et n’importe quoi… !
Ceci nous amène à la vie dans les quartiers, et techniquement elle n’est pas simple à la Sentinelle, sans centre-ville proprement dit (d’où les projets) signe caractéristique d’une ancienne ville minière, avec deux quartiers partagés avec Valenciennes, Le Vignoble et Chasse Royale. En aparté, l’ancienne maire souligne que l’initiative de la mise en sens unique de la rue Gustave Delory a généré un tel mécontentement « que la mise en oeuvre de comité de quartiers s’est fait jour si nous revenons aux commandes de la municipalité. Il faut plus de concertation avec la population à la Sentinelle ».
Sur le quartier de la Chasse Royale, Bernadette Sopo ne décolère du vote en Conseil municipal concernant l’abandon de l’Autorisation de Programme de l’ANRU 2 sur le quartier de la Chasse Royale. Techniquement, ce quartier de la Chasse Royale fut oublié dans l’ANRU 1, première mouture sur Valenciennes, puis rattrapé grâce à Jean-Louis Borloo si cher à Eric Blondiaux. Pour sa part, l’ancienne maire explique toute la difficulté administrative pour intégrer « l’ANRU 2 pour le quartier de la Chasse Royale à La Sentinnelle. Ce fut extrêmement difficile compte tenu d’un quartier sur deux villes et sur deux agglo différentes. A l’origine me semble-t-il, le maire ne veut pas abattre une barre sur ce quartier avec 125 familles, ni même d’un terrain synthétique prévu dans cette Autorisation de programme », explique-t-elle.
Si les arguments de la majorité en responsabilité ne manqueront pas pour expliquer ce retrait sans retour possible, il est factuel de souligner que toutes les communes du Valenciennois, non qualifiées pour l’ANRU1, firent l’impossible pour faire partie de l’ANRU 2 compte tenu de la manne financière colossale à la clé. De la même manière, l’ANRU 2 travaille de manière différente de l’ANRU 1 sur le peuplement d’un quartier. Le relogement des habitants, d’une barre de logements détruite, sur la commune n’est plus garantie du tout afin d’assurer une meilleur mixité sociale. Bien sûr, il y a toujours des candidats pour partir ailleurs, c’est l’esprit de cet aménagement de l’ANRU 1 de Jean-Louis Borloo par Manuel Valls.
… et autre aménagements de programme
Sur le volet de la tranquillité publique, le nouveau programme fait apparaître un « numéro vert pour permettre aux citoyens tout signalement d’un problème dans leur quartier, trou dans la chaussée, fuite d’eau, voire tout autre problème », précise-t-elle. On l’a compris en 2021, la sécurité du quotidien sera l’enjeu numéro 1 pour les politiques locales et nationales.
Sur le retour du porte à porte « jamais simple pour un candidat.e, j’ai eu beaucoup de retours pour des voyages pour les seniors. En fait, il n’y a pas que la période bleue pour un petit voyage pour nos aînés ».
Ensuite, la création d’une service de location, plutôt de mise à disposition, d’outils de bricolage de première nécessité. Ce n’est pas nouveau et hyper tendance, l’heure n’est plus à l’achat, mais à l’usage. Cela se voit déjà sur certaines communes rurales du Valenciennois.
La seule conclusion possible sur cette intervention de la candidate de l’opposition municipale est que tout est possible dimanche prochain… ! D’ailleurs, elle pique jusqu’au bout « mon équipe est très confiante ».
Daniel Carlier