Lyreco, 25 demandeurs d’emplois, 1 solution… en télétravail !
Les collectivités locales à travers les PEC, le secteur privé avec les Emplois-Francs, mais également des entreprises, en l’occurence Lyreco, cherchent à conjuguer un besoin impérieux et une main tendue à des personnes très éloignées de l’emploi. Le partenaire idoine était donc Pôle Emploi, accompagné de Cap Emploi, afin de découvrir les profils de 25 personnes à embaucher d’ici fin décembre 2021.
Lyreco et Pôle Emploi en recherche d’innovation !
Cette entreprise fait partie du paysage local tant elle est (re)connue sur le Valenciennois. « Lyreco est une fierté pour Marly, un fleuron du Valenciennois. Chaque année , elle obtient des récompenses pour sa qualité d’employeur », commente Jean-Noël Verfaillie, l’édile de la commune. Pour autant, il n’est pas toujours simple de trouver la bonne méthode de recrutement dans une entreprise quelle que soit sa dimension. Cette fois, Lyreco avec près de 10 000 collaborateurs dans le monde, Lyreco France avec 550 salariés, mais aussi Le Groupe Lyreco 350 salariés, soit 850 salariés sur le site de Marly, avait un recrutement à effectuer dans un délai assez court.
« Nous avions un besoin important dans la gestion des appels téléphoniques de 10h à 12h et de 14h à 16h. La méthode classique de recrutement n’est pas apparue comme la bonne solution. C’est pourquoi, nous avons saisi l’occasion pour lancer un partenariat avec Pôle Emploi, un projet complet afin de trouver les bons profils pour ces postes », indique Armeline Joly, responsable du recrutement chez Lyreco.
L’idée simple à la base, mais complexe à mettre en oeuvre, était de proposer ce travail à des demandeurs d’emplois de longue date avec des difficultés pour quitter leur domicile, notamment à cause d’un enfant en bas âge ou autre problématique.
Pôle Emploi à proposer, à ce stade, déjà 20 personnes, 7 collaborateur.e.s ont démarré, après 200 heures de formation, un CDD de six mois. Ensuite, Mickael Bestelle, Directeur Pôle Emploi Valenciennes, annonce en live « nous avons validé hier soir 13 demandeurs d’emplois qui vont intégrer Lyreco le 19 juillet prochain. Nous avons évalué les personnes en capacité de remplir cette mission en télétravail, et d’abord sur le savoir être ».
Sans CV, sans expérience professionnelle exigée….
Un point crucial dans la recherche de profils est la méthode choisie. « Nous n’avons pas demandé de CV, d’expérience professionnelle, de diplômes. Bien sûr, les candidat.e.s envoyés par Pôle Emploi ont passé des entretiens et le recrutement s’est basé sur ces derniers », précise Ingrid Gaumeton, directrice des Ressources Humaines.
Cette méthode plus anglo-saxonne est un peu en rupture avec les habitudes très françaises, latines, du blindage de diplômes, d’expériences professionnelles exigées, d’un vécu avant la 1ère fois comme si un nouveau né devait faire un compte rendu sur son accouchement… Cette fois, la motivation, la disponibilité en phase avec les contraintes de la future collaboratrice ou collaborateur ont permis de trouver une solution d’employabilité.
Ce projet collaboratif sur mesure entre le service public de l’emploi et Lyreco va permettre d’ici la fin de l’année l’embauche, en CDD de 6 mois, de 25 collaborateurs à 20 heures par semaine. « L’objectif est (si affinités) de prolonger en CDI ces salariés dès l’année 2022 », poursuit Ingrid Gaumeton.
« Pas seule en télétravail », nouvelle collaboratrice
Evidemment, l’emploi 100% en télétravail peut effrayer un peu le candidat à brûle-pourpoint. C’est pourquoi, Lyreco accompagne chaque salarié.e dans cette mission, certes à distance, mais toute relative. « On n’est pas seule en télétravail. Lyreco nous accompagne chaque jour. Nous sommes très bien intégré.e.s à l’entreprise », explique Achab Salome.
L’autre témoignage, Samantha Pauchet comme une autre en distanciel, met en exergue « qu’il était compliqué de trouver un emploi avec mon enfant en bas âge. C’est une excellente solution en télétravail ». Evidemment, Lyreco a fourni tout l’équipement informatique nécessaire à chaque collaborateur.
Les profils des demandeurs d’emplois étaient très divers comme un bénéficiaire du RSA, voire une personne de 36 ans résidant en quartier prioritaire de la ville sans emploi depuis trois ans même si beaucoup avaient un véritable souci de disponibilité compte tenu d’une contrainte familiale.
Une papeterie en 1926
Cette initiative originale entre Lyreco et Pôle emploi à destination des publics prioritaires est l’occasion pour rappeler que cette entreprise était au départ en 1926 une papeterie, la Papéthèque installée sur Valenciennes proche de la Rue du Quesnoy, et quelques autres dans le Nord Pas de Calais. « Cette entreprise, originaire du Valenciennois, reste familiale. 10 000 dans le monde, mais 2 000 collaborateurs en France avec un service de livraison intégrée. Chaque commande avant 18 h est livrée dans les 24H », commente Le Directeur Général de Lyreco.
Plus un service global approuvé visiblement par une palette de clients conséquente, le siège à Marly est à l’image de la méthode de management Lyreco. « Je vous adresse mes compliments. En visitant cette entreprise dont l’aménagement est presque en bon père de famille, on voit toute l’attention que vous portez à vos collaborateurs. Cette initiative répond à notre volonté d’aller vers… pour un emploi durable », déclare le Sous-Préfet de Valenciennes, Michel Michel Chpilevsky.
Un crèche d’entreprise, une collaboration avec un service de conciergerie, un mécénat de compétences où un salarié peut consacrer des heures de travail (payées) à une association caritative, notamment dans l’éducation, Lyreco multiple, et le fait savoir, son souci du bien-être au travail. Cela répond à ce stade, avec le comportement socio-écologique de l’entreprise, à un choix également d’un certain nombre de personnes en quête d’une fonction, notamment chez les jeunes, où le salaire net n’est plus l’alpha et l’oméga du poste.
Le télétravail
Le Sous-Préfet aborde la thématique indirecte du jour, le télétravail dont la pertinence pendant cette crise sanitaire n’échappe à personne. En effet, arrivé en mars 2020, le Sous-Préfet de Valenciennes a subi comme tout le monde un moment particulier… « les services de l’Etat en Sous-Préfecture ont connu le télétravail 100 % au 1er confinement. Je suis passé de mon ancien poste (sur Arles) en effectif très dégradé, à effectif pas du tout ».
La question intéressante était l’empreinte du télétravail dans une entreprise comme Lyreco. « Nous avons pour tous les salariés 2 jours de télétravail par semaine, et 3 jours en présentiel, c’est valable pour tout le comité de Direction. Néanmoins, certaines fonctions ne sont pas télétravailables (équipement informatique double écran par exemple). Elles doivent impérativement venir sur site », précise le Directeur général.
Nul doute que cette initiative collégiale entre Lyreco et Pôle Emploi va certainement semer des graines vers l’emploi durable… !
Daniel Carlier