(St-Amand) Le Parc de la Scarpe en démocratie augmentée
5h18, délibérations, présentations, et rapports de taille ont rempli les heures d’un Conseil municipal assez tonique, mais surtout perché dans un futur à court et moyen terme. En point d’orgue, les prémices d’une réflexion sur le devenir du Parc de la Scarpe, une présentation du Pasino en 2023, la SPL du Centre aquatique de l’Amandinois, le lieu de restauration Chez Suzanne, et enfin le Compte administratif 2020 (visuel Parc de la Scarpe).
Nelly Szymanski : « Les Amandinois ont une feuille verte dans les mains »
Patrick Dufour lance le sujet du Parc de la Scarpe « 1ère préoccupation des Amandinois qui a fait parler et couler beaucoup d’encre ». C’est le moins que l’on puisse dire puisque le poumon vert, sur 7 hectares, du centre-ville de la cité thermale fut un pan du programme de chaque candidat à la dernière élection municipale. « Nous voulons co-construire ce projet avec les Amandinois », ajoute l’adjoint.
C’est pourquoi la majorité municipale lance une opération de démocratie participative en plusieurs étapes. « Nous voulons travailler avec le maximum d’habitants, concerter avec les citoyens, les Amandinois ont une feuille verte dans les mains », commente Nelly Szymanski, la 1ère adjointe.
Dès le 19 août 2021, démarrage d’une campagne d’affichage aide sensibilisation, questionnaire dans la Vie Amandinoise et en téléchargement sur www.participez.saint-amand-les-eaux.fr
Du 1er septembre au 23 octobre 2021 démarre une phase de concertation, de collecte des questionnaires, voire des réunions publiques, et même un concours de dessin dans les écoles sur cette thématique.
Ensuite, de la fin octobre à fin novembre 2021, synthèse des questionnaires et études de faisabilité des projets avec un passage par la « Commission Travaux »
Enfin, décembre 2021, présentation en Conseil municipal du projet plébiscité lors des réunions publiques.
« Quelle est économie réelle de ce projet ? », Eric Renaud
Evidemment, toute le monde a un avis sur le sujet. « Bien sûr, nous sommes favorables à cette large concertation. Par contre, savez-vous quelle est l’économie réelle de ce projet ? ». Sur ce point Patrick Dufour indique « à minima 2 millions d’euros ». « Cela me paraît un minimum. Fera-t-on appel à des programmistes, des paysagistes, des architectes urbanistes ? », répond Eric Renaud. « Nous sommes dans les prémices. Nous voulons répondre aux attentes des personnes. La parole est aux Amandinois », rétorque Patrick Dufour.
Pour sa part, Eric Castelain demande « comment sa liste pourra s’impliquer dans cette démocratie participative ? ».
« Dès le mois de janvier 2022, nous lancerons la 1ère phase », Alain Bocquet
Sur ce sujet central, Alain Bocquet rappelle qu’une étude « a été réalisée il y a 10 ans avec un coût de 11 millions d’euros, un projet complètement hors sol. Je pense que nous sommes plus dans les 4,5 millions d’euros, mais nous avons 5 à 6 mois pour réfléchir. J’ai beaucoup d’idées sur ce Parc de la Scarpe et ses alentours, mais nous devons travailler un sujet à la fois. Concentrons-nous sur le ce projet de réhabilitation du Parc de la Scarpe. Dès le mois de janvier 2022, nous lancerons la 1ère phase ».
2023, Odyssée de l’espace du nouveau Casino à Saint-Amand-les-Eaux
Suite à la signature le 23 juin avec le Groupe Partouche, la direction du site Amandinois est venue présenter le futur complexe du casinotier, un projet ébouriffant pour le 2ème Casino du Groupe Partouche et 8ème en France.
Il est évident que compte tenu de son statut, le Groupe Cartouche ne pouvait pas perdre son berceau depuis 1973, un camouflet impensable. Pour éviter toute mauvaise surprise, le Groupe Cartouche a donc placé la barre très très haut. « C’est un projet hors norme, un Casino extravagant », déclare un responsable du site Amandinois.
Nous avions passé en revue les propositions liées à la DSP lors du précédent Conseil municipal, mais le Directeur rappelle quelques fondamentaux : « Nous conservons un volet hors jeux, vous pourrez passer des espaces de restauration aux salles de spectacles sans jouer, sans présentation d’une pièce d’identité ».
Ensuite, le Directeur a présenté « la cerise sur le gâteau, le Pasino Lab sur 2 500 M2 avec un espace immersif, de la réalité augmentée, voire des hologrammes. Nous serons au top de la modernité à l’ouverture. C’est une aventure humaine, mais surtout amandinoise ».
Nul doute que pour les 50 ans du Groupe Partouche sur Saint-Amand-les-Eaux, le Casinotier voudra marquer le coup à travers une ouverture avec éclat.
« Le chiffre d’affaires de la SPL a diminué de 54,1% en 2020 », Sylvie Wiart
Concernant la situation du Centre aquatique de l’Amandinois, inutile de dire que la Covid a miné complètement le volet exploitation de cet équipement sportif inauguré en février 2014. « Pourtant, le début de l’année 2020 démarrait sur une hausse de la fréquentation par rapport à 2019 », commente l’adjointe aux finances.
Chemin faisant avec une fermeture du 15 mars au 21 juin 2020, puis au 2ème semestre « l’équipement n’est resté ouvert que 192 jours, nous sommes passés de 235 500 entrées en 2019 contre 98 915 entrées en 2020. Le chiffre d’affaires de la SPL a diminué de 54,1% en 2020 », commente Sylvie Wiart.
Pour l’opposition, le « contre coup du Covid sera là également en 2021. De plus, nous devons réfléchir à un véritable projet de développement, notamment avec l’ouverture du Centre aquatique à Valenciennes, celui de Trith-st-Léger, et prochainement celui de Denain », explique Eric Renaud.
Chez Suzanne…
Autre dossier abordé durant ce Conseil municipal, sous l’impulsion de Guislain Furet, la réhabilitation du 41 Grand Place à travers la création d’une crêperie, 2 appartements hôtels s’ajoutant au 12 déjà derrière la Brasserie de Paris. Ensuite, 5 appartements sont à la vente sur ce bâti en R+3, un bon moyen d’amortir le projet même si chaque activité a sa propre entité morale.
Ouvert depuis le 1er juillet, cet espace de restauration possède une vue sur la Tour abbatiale totalement unique. De plus, elle participe à l’économie de proximité… « nous avons embauché 8 personnes en CDI, 5 personnes en salle et 3 en cuisine. Je précise qu’elles étaient toutes en recherche d’emploi. Je remercie Pôle Emploi et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat pour leur collaboration », commente la personne en charge des embauches.
Un Pass’Sport
Nouveauté pour soutenir une dynamique d’inscription dans un club sportif, la majorité lance un « Pass’Sport à hauteur de 30 euros, sans conditions de ressources, en remplissant un formulaire par le licencié et l’association sportive », commente Cécile Grasso, adjointe en charge des sports.
La simplicité du process est logiquement un questionnement pour les élus. « Nous voulions éviter une usine à gaz. On remplit un simple formulaire et vous allez avec celui-ci en mairie pour obtenir vos 30 euros. Attendons de voir comment cela fonctionne, nous nous adapterons », ajoute-t-elle.
En parallèle, les soutiens de certaines Fédérations peuvent compléter une cotisation à payer pour tous les pratiquants. Il est important que chaque collectivité locale communique au mieux auprès des familles sur l’ensemble des dispositifs existants, car chaque association redoute ce Mur du mois de septembre 2021.
Partenariat avec l’ADAV
Petite friction entre Eric Renaud et Franck de Neve au sujet d’un partenariat avec l’associant ADAV (association Droit au vélo) « qui n’est pas la seule sur le Hainaut avec une compétence sur le sujet du vélo », commente Eric Renaud. L’adjoint répond que ce partenariat fonctionne bien, notamment à travers les conseils de cette association concernant les pistes cyclables sur la cité thermale.
Un aspect technique s’est invité dans la conversation avec le choix du vélo à contre sens des véhicules dans son espace cyclable. Certes, cela peut surprendre certains automobilistes, mais sur ce point technique précis, ce n’est pas du tout l’ADAV qui a inventé cette idée de circulation. Depuis plus de 15 ans ans, le choix au niveau des associations nationales, voire acteurs sur le sujet, fut de faire la promotion du contre sens à vélo face à la circulation des véhicules avec un slogan percutant « le contre sens, c’est le bon sens ! ». Il y a donc un référentiel sur le sujet, des données chiffrées sur plus ou moins d’accidents, avec ce contre sens du vélo, dans les villes motrices sur le sujet… !
Le Compte Administratif 2020
Déjà qu’un budget l’année d’une élection municipale n’est pas le reflet d’une politique, si vous y ajoutez une pandémie, vous obtenez une lecture complexe d’un état des dépenses et recettes. Néanmoins, Sylvie Wiart met en exergue une nouvelle baisse de la DGF (Dotation Générale de Fonctionnement).
« Elle a chuté de 14% en 2020. Nous passons pour la 1ère fois en dessous du million d’euros 887 000 euros. Je rappelle qu’en 2014, la DGF était de 3 137 000 euros », précise Sylvie Wiart. Ce chiffre est une résultante d’un système de péréquation initiée sous le mandat de François Hollande, les villes les plus riches perdent une partie de leur DGF au profit des villes les plus pauvres.
Certes, cette idée est vertueuse, mais cette baisse constante de la DGF amène des villes avec une assise financière, normalement confortable, à se poser la question d’une réduction des services à la population. Bien sûr, Saint-Amand-les-Eaux a un statut à part compte tenu des recettes des eaux minérales et du Casinotier, mais pour d’autres communes la question se pose sérieusement.
En résumé, d’une idée généreuse peut naître un nivellement vers le bas des services à la population, c’est une véritable question de fond à traiter au plus haut sommet de l’Etat. Comment soutenir les communes en souffrance, mais également de quelle manière maintenir les autres à un haut niveau de service à la population. Le lien de proximité essentiel entre la commune et l’administré passe par des moyens financiers quoi qu’il en coûte.
Daniel Carlier