Régis Dufour-Lefort : « Soyons tous économes en eau »
Après un mois de mai où la pluviométrie fut très abondante, le SEV (Syndicat des Eaux du Valenciennois) avait besoin de remettre l’église au milieu du village en rappelant à tous les consommateurs que la nappe phréatique du territoire est à un niveau préoccupant.
Régis Dufour-Lefort : « Nous avons connu en juin 2019 une crise inédite avec une pénurie en eau »
Dans notre inconscient collectif, le quidam a vu la pluie jour après jour perturbé ce mois de déconfinement avec la petite musique des nappes phréatiques qui se remplissent. Le Président du syndicat Régis Dufour-Lefort balaye de suite cette idée préconçue : « Non, pas du tout, c’est tout le paradoxe, les pluies d’été ne remplissent jamais les nappes profondes. Elles s’évaporent, cela ne recharge en rien en eau la nappe phréatique. Elles se rechargent en hiver, la neige est d’ailleurs le meilleur paramètre météo pour remplir une nappe phréatique », commente Régis Dufour-Lefort.
C’est une traduction concrète du « réchauffement climatique », admet le Président du SEV et vice-président au sein de Valenciennes Métropole. Ensuite, il recalibre la situation en l’état de la réserve en eau. Bizarrement, la fameuse sécheresse de 1976, ni même la canicule de 2003 n’avaient entamé dramatiquement la nappe phréatique dans le Valenciennois. Par contre, le début de l’été 2019 fut catastrophique « nous avons connu un temps de pénurie en eau durant quelques jours fin juin 2019. En effet, durant la Coupe du Monde féminine à Valenciennes, nous avons connu une alerte à hauteur de 900 M3 consommés par jour alors que notre disponibilité était de 700 M3 jour », explique le Président du SEV
« La consommation alimentaire représente 0,8% », Renaud Camus
Il est important d’expliquer les points cruciaux de consommation en eau. « La consommation alimentaire représente 0,8%, consommation d’eau potable ou pour la cuisine », précise Renaud Camus, le Directeur de la filiale SUEZ en charge de l’alimentation en eau potable. En clair, l’arrosage des pelouses, les douches et bains du particulier, les sanitaires, l’eau dans les entreprises, toutes ces consommations sont en 1ère ligne de la consommation.
Certes, le SEV a travaillé son réseau de canalisation étendu sur 1 300 kilomètres sur son territoire. « Nous avons réduit le nombre de fuites. D’ailleurs, notre marché comprend le changement de plusieurs kilomètres de canalisations chaque année. Nous sommes à ce jour à une performance de 83% ce qui représente par jour 10M3 par jour économisé. Néanmoins, nous visons une performance à hauteur de 90 à 95% », ajoute Renaud Camus.
A ce titre, la télérelève constitue « un formidable outil d’alerte des fuites. Au bout de 3 nuits avec une fuite, le particulier est contacté. Nous constatons que dans l’immense majorité des cas, les fuites sont réparées », ajoute Régis-Dufour Lefort.
La conjugaison d’un réseau de canalisation plus récent, la réduction des fuites chez les particuliers, voire d’autres économies comme une collaboration appuyée avec les bailleurs sociaux, a permis de passer la capacité disponible par jour du SEV à « 900 M3. Néanmoins, nous devons alerter la population afin d’économiser. Soyons tous économes en eau même dans le Nord de la France. C’est une vigilance de tous les instants », commente Régis-Dufour Lefort.
Ce point presse était également en amont d’un changement structurel majeur au sein de Valenciennes Métropole. En effet, les compétences de l’eau conformément à la loi reviennent dans le giron des intercommunalités, l’agglo de la CAVM est donc sur le point de mettre en pratique au 01 janvier 2022 un pôle de l’eau regroupant l’eau potable et l’assainissement sous la houlette de Véronique Dupire.
Daniel Carlier