(Canton Marly) Un programme en 3 mots… social, social, et social !
Sur le canton de Marly, la campagne s’active au fil des semaines avec vendredi soir la présentation d’une ligne programmatique et politique pour le département par l’Union de la gauche. Le volet social, le coeur de métier du département, était au centre de tous les propos, histoire de rappeler que la ligne de fond de cette institution n’est pas que des subventions de soutien aux projets communaux, mais d’abord une bouée sociale pour les habitants.
Les candidats : « Nous ne sommes pas ici pour parler des murs, mais des habitants ! »
Voilà des extraits d’une conférence de presse où ce quatuor a mis en avant un programme social, car « nous ne sommes pas ici pour parler des murs, mais des habitants ! ». En clair, le social, 75 à 80% du budget du Conseil départemental du Nord, doit, selon ces candidats, retrouver une vertu, un nouvel élan au sein d’une population où la précarité gagne du terrain comme une lame de fond.
Le quatuor de la l’Union de la gauche est là pour marteler des valeurs de gauche avant tout partagées par les militants. « Chez EELV, une plateforme numérique a permis l’élaboration d’un programme en lien avec les compétences du Conseil départemental. Nous constatons que le bilan de la droite emmenée par Jean-Renée Lecerf provoque une inertie écologique, une diminution de l’accompagnement social, et un recul de la démocratie participative. Il ne faut pas opposer fin du mois, fin du monde », commente Jeaninne Lecaille, remplaçante, retraitée, fondatrice de la section EELV sur le Valenciennois depuis 20 ans.
Pour LFI (La France Insoumise), Patrick Kolebacki, l’autre remplaçant, rappelle que les militants ont travaillé avec une boîte à outils. « Dès son arrivée en 2015, Jean-Renée Lecerf a supprimé le Pass Sport et les chèques culture, ce fut le champion de la réduction des mesures sociales », assène Patrick Kolebacki fonctionnaire territorial sur Petite-Forêt. Ensuite, il met en exergue la campagne « on fait une campagne de terrain, nous allons à la rencontre des habitants. On ne se contente pas de vidéo avec les maires. C’est une élection locale, comme celle des municipales. Les gens ont besoin de s’exprimer, nous le voyons en porte à porte », ajoute-t-il.
Pour le titulaire Julien Czapski (LFI), fonctionnaire territorial sur la ville de Vieux-Condé, tombé dans la marmite de l’action vers la jeunesse depuis des lustres, il souligne qu’en sortie de pandémie « les gens veulent du lien social et pas des notables ».
« la jeunesse est une richesse, une chance», Julien Czapski
La dynamique de la majorité sortante est symbolique « à travers la pression sur les référents RSA dans les communes. Il fallait faire sortir du RSA des bénéficiaires, les diriger immédiatement vers Pôle Emploi, sans aucun accompagnement social », explique Julien Czapski. « Vous croyez que les inscrits au RSA le sont par plaisir. On estime déjà à 30% les personnes qui n’osent pas faire la démarche, c’est très brutal ! Le RSA n’est pas un choix de vie », commente Elisabeth Cattiau (EELV), l’autre titulaire de l’Union de la Gauche sur le canton de Marly. En parallèle, les titulaires dénoncent la suppression massive d’emplois, notamment de travailleurs sociaux du Département, voire des places de familles d’accueil, ou encore des structures comme les PMI (protection maternelle et infantile).
Sur un volet essentiel de la compétence du collège, le suivi des lycéens, Julien Czapski a une approche dynamique. « Le Conseil départemental n’est pas seulement juste là pour entretenir les collèges. Je n’aime pas le terme de décrochage scolaire, mais plutôt celui d’accroche scolaire. Il ne faut pas opposer Education nationale et Education populaire. Il faut travailler sur les stages découverte, la sensibilisation aux métiers de l’environnement. D’ailleurs, nous proposons un éco-délégué dans chaque collège, la jeunesse est une richesse, une chance », ajoute Julien Czapski.
A signaler que Julien Czapski participera au débat sur les départementales sur France 3 diffusé dimanche midi, 13 juin.
« 30 % demandeurs d’emplois sur les 18-25 ans sur ce canton », Elisabeth Cattiau
Sur un canton de 63 000 habitants avec 4 grandes communes et des villages, vous « avez 30 % demandeurs d’emplois sur les 18-25 ans sur ce canton, 11% au RSA sur ce canton, un chômage ancré dans les familles et chez les personnes isolées. A travers le dispositif « Réussir sans attendre », on stigmatise les bénéficiaires du RSA qui souvent cumulent les difficultés. On n’essaye même pas de travailler sur les freins, parfois périphériques, à cette situation », ajoute Elisabeth Cattiau.
Sur le public impact, l’esprit d’un guichet est prépondérant avec des initiatives sur l’humain et la proximité. « On peut mieux flécher la collaboration avec l’association Unis-Cités (Service Civique) vers le champ du handicap », précise Patrick Kolebacki.
« Réaliser un audit financier et citoyen », Patrik Kolebacki
Sur le volet financier, un sujet très sensible compte tenu des rapports successifs de la Chambre Régionale des Comptes où Patrick Kolebacki explique le besoin de réaliser un audit financier et citoyen. « Oui, le service public a un coût. Il faut une ligne financière soutenable ».
« Implanter une Maison relais du Conseil départemental dans les grandes villes », Elisabeth Cattiau
La proximité revêt une importance centrale pour le quatuor. « Actuellement, tout est centralisé sur Valenciennes. Nous proposons une antenne relais du Conseil départemental dans chaque ville-centre du canton, Vieux-Condé, Marly, Quiévrechain…, voire dans les autres cantons du Valenciennois, Valenciennes, Denain, St-Amand-les-Eaux », propose Elisabeth Cattiau, la titulaire EELV.
Sur le volet écologique de la mobilité, les axes et piétons cyclables sont indispensables « comme pour la voie urbaine entre Valenciennes et le Pays de Condé. Elle est particulièrement accidentogène actuellement. Il faut un schéma de pistes cyclables sur l’ensemble du Département », ajoute-t-elle.
Sur cette ligne politique, la majorité actuelle au Conseil départemental diffuse un « développement désuet et durable. On ne peut se contenter de mesurettes ! », assène Jeanine Lecaille.
« Un RIC au niveau départemental et régional », Patrick Kolebacki
Dans les choix sur un mode de gouvernance différent, le quatuor est très sensible à la parole directe du citoyen. « Il faut redonner la parole aux citoyens. C’est pourquoi, nous voulons un RIC (Référundum d’Initiative Citoyenne) au niveau départemental et régional », commente Patrick Kolebacki.
Il est évident que cette élection ne se gagnera pas sur des thématiques nationales, mais sur le traitement social, des choix politiques, et des attentes de la population.
Daniel Carlier