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Voyage dans le temps à Saint-Amand-les-Eaux

A travers une initiative baptisée « sous les bottes des archéologues », les services de la commune de la cité thermale et de l’INRAP ont conjointement réalisé une exposition de premier plan au sein de la Tout abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux. Panneaux, objets, commentaires, tout y passe de l’homme de Neandertal (oui, oui) au XVIIIème siècle, un parcours de vie local décrypté à travers quelques périodes clés (visuel Alain Henton de l’INRAP).

Alain Henton de l’INRAP : « Nous avons choisi 3 périodes marquantes de l’histoire de Saint-Amand »

Pour découvrir cette exposition au coeur d’un bâti historique de la vie locale, rendez-vous dans la Tour abbatiale pour ce voyage à travers le temps. Plusieurs membres de l’INRAP étaient présents pour cette inauguration dans les conditions sanitaires requises, car la ville de saint-Amand-les-Eaux est un client intéressant pour ce service d’Etat. « Nous avons choisi 3 périodes marquantes de l’histoire de Saint-Amand, de la Préhistoire, de l’Antiquité où Saint-Amand est au centre de 3 cités gallo-romaines au moyen-âge en passant par la période de reconstruction de l’Abbaye. Enfin, une période plus récente fut aussi choisie, car le XVIIIème suscite également l’investigation de nos services », indique Alain Henton, un expert de l’INRAP.

Cette exposition portée par la commune est « pédagogique, didactique, et esthétiquement remarquable », souligne Alain Bocquet, le maire depuis 1995 de la cité thermale.

Bien sûr, vous avez plusieurs sites où des fouilles fructueuses ont permis de découvrir des vestiges presque inespérés « comme le pont du XVIIème dans un état de conservation remarquable », ajoute Alain Henton.

Pour prendre le temps chronologique, vous avez sur le site du Mont des Bruyères, avec le Centre Leclerc installé, la découverte pléthorique de silex, des bifaces servant à découper la viande. « C’est une boucherie à l’âge préhistorique, à l’époque de l’homme de Neandertal. Nous avons découvert près de 35 000 silex façonnés, dont 75 variétés de bifaces comme outil de découpe de la viande. Ces outils sont utilisés jusqu’au bout. Lorsqu’il devient tout petit à l’usage, il se transforme vers une autre utilisation, il est réemployé, car rien ne se perd à cette époque. Plus globalement, cette initiative est positive et courageuse, car elle montre ce que cette commune a dans son ventre », explique Philippe Ferray de l’INRAP.

Ensuite, vous avez d’autres grandes périodes comme la plus récente sur la Grand Place avec la découverte des vestiges de l’Atrium de la reine Suzanne. Dans la foulée, vous avez la découverte des douves et de son pont du XVIIème siècle. « Nous allons proposer un projet, validé par la DRAC, de reconstitution du pont de l’époque sur le parvis rénové de la Tour abbatiale. A ce titre, nous avons lancé une souscription. A ce jour, nous avons récolté plus de 150 000 euros à travers 200 donateurs », précise Alain Bocquet.

La DRAC, présente également, valide l’intérêt de l’ensemble de ces sites archéologiques : « Ce sont des sites de rangs nationaux, voire internationaux, ils sont à marquer d’une pierre blanche pour cette région des Hauts-de-France ».

Enfin, comme pépite de cette exposition trône, au coeur du rez-de-chaussée de la Tour abbatiale, la tête attribuée de manière hypothétique au moine Amand retrouvée dans la douve de l’abbaye en 2019. « Durant la fouille, une pierre m’est tombée sur le pied et je me suis rendu compte qu’il était possible qu’elle fut la tête du moine Amand. Cela reste une hypothèse, mais tous les éléments concordent, la taille, le lieu où elle fut retrouvée, et la représentation avec une tiare, un visage avec une barbe… », commente avec émotion Alain Henton.

Plus dans le détail, vous avez des panneaux explicatifs qui permettront aux visiteurs de se plonger dans l’histoire de la ville en remontant le temps avec 4 sections :

. La Préhistoire d’une vallée (le temps des chasseurs-cueilleurs)

(- 300 000 à – 50 : Antiquité) sur le site bas du Mont-des-Bruyères (la Scarpe : une vaste plaine façonnée par l’eau et le vent)

. De l’Antiquité à nos jours

(- 50 à 500) sur le site des Thermes (un sanctuaire des eaux gallo-romain), site GSK (un domaine agricole gallo-romain)

(500 à 1000 : 1er Moyen Age) sur le site de la Grand’Place (un atelier de verrier carolingien) et la résidence de la Reine Suzanne.

. De l’An « mil » au Grand siècle (l’abbaye, le bourg, la campagne)

(1000 à 1500 : 2e Moyen Age) sur le site de la Grand Place (un cimetière oublié / aux portes de l’abbaye), le site de la rue Barbusse (la fortification d’un bourg), le site du Pasino (une ferme au Moyen Age)

(1500 à 1789 : les temps modernes) sur le site de la Grand Place (la douve de l’abbaye et le pont de la Tour)

. De l’Aube du 18e siècle aux années 1900 (du bourg abbatial à la ville)

(1789 à nos jours : époque contemporaine) sur le site de la rue Barbusse (une tannerie au 18e siècle) et la rue Davaine (la 1ère faïencerie de St Amand), le site des Thermes (de l’hôpital militaire aux thermes civils).

Infos pratiques :

Le musée est ouvert en semaine, sauf le mardi, de 14h à 17h ; samedi, dimanche et jours fériés de 14h à 18h jusqu’au mois de septembre. L’entrée est gratuite.

Infos pratiques : Port du masque est obligatoire à partir de 11 ans, Utilisation de gel hydroalcoolique avant l’accès aux salles, parcours fléché, et nombre de personnes limité.

Daniel Carlier

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