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Le commerce en gestion « Attractive » à Valenciennes

Vendredi 28 mai, ce jour n’était pas simplement l’inauguration d’un nouveau local commercial dans rue Vielle Poissonnerie à Valenciennes, celui de la 2ème Boutique de l’enseigne « Sur le Trottoir d’en Face », c’est aussi une 1ère vitrine d’une politique de reconquête des cellules vacantes grâce à un partenariat fort entre un fonds d’Etat (Coeur de Ville), la majorité politique de la ville-centre, avec son maire en chef de file, Laurent Degallaix, et la CCI Grand Hainaut, emmenée par son Président Bruno Fontaine, son bras armé sur le terrain.

Annabelle Cozette : « La Foncière n’est pas une SCI ! »

Tout d’abord, remontons le point de départ d’une rue où « 4 cellules étaient encore ouvertes contre 4 fermées aujourd’hui », commente Laurent Degallaix. En 2004/2005, Francis Decourrière, Président du SITURV, décide que le tracé du tramway initialement prévu par la Place d’Armes passera dorénavant par la rue Vieille Poissonnerie, comme devant un peloton d’exécution, les commerçants ferment ou déposent le bilan les uns après les autres avec comme symbole le départ de l’historique (et excellente) Pâtisserie Lescieux. « C’est vrai, comme beaucoup de communes, nous avions un taux de vacances important ce qui nous a permis d’aller chercher les dispositifs nationaux. On a été malin et prêt ! », ajoute l’édile de Valenciennes.

« C’est la 1ère dans la région », Bruno Fontaine

Ensuite, la ville de Valenciennes a travers son « CRAC » a choisi un partenaire pour mettre en place une structure de reconquête commerciale. C’est pourquoi, la CCI Hauts-de-France a monté de toute pièce une filiale immobilière afin de porter et d’acquérir les fonciers vacants. « C’est la 1ère dans la région. D’ailleurs, c’est aujourd’hui la 1ère ouverture d’un commerce grâce à l’acquisition d’un local par la Foncière », précise Bruno Fontaine, le Président de la CCI Grand Hainaut, cheville ouvrière de ce projet.

Cette traduction s’est opérée à travers la création d’une Foncière, opérateur immobilier afin de racheter les murs des cellules vacantes. « Attention, la Foncière n’est pas une SCI. Nous ne sommes pas juste là pour faire une opération financière. Bien sûr, nous devons trouver un équilibre financier. L’objectif est qu’à terme le professionnel rachète les murs de son fonds de commerce », indique Annabelle Cozette, la Présidente d’ATTRACTIVE Valenciennes, une commerçante sur Saint-Quentin. « On a négocié avec les propriétaires de gré à gré et si nécessaire, la ville de Valenciennes a un droit de préemption (renforcée) », précise le Président de la CCI Grand Hainaut.

« 6 à 7 cellules programmées », Gauthier Hotte

Sur l’effectivité du travail de reconquête des friches, la Foncière «ATTRACTIVE Valenciennes» a déjà quelques réussites à son actif. « Trois cellules vont s’ouvrir dans la rue Vieille Poissonnerie, mais nous sommes sur 6 à 7 programmées sur la commune. Ensuite, une cellule sur la rue de Lille et sur la rue de Famars sont à l’étude également. Je rappelle que nous proposons aux professionnels des loyers modérés, 180 € du M2 annuel », commente Gauthier Hotte, Directeur général délégué de la CCI Grand Hainaut.

Annabelle Cozette et Nicolas Chiarelli

La ville de Valenciennes bénéficie d’une innovation « on expérimente un outil. Nous voulons le dupliquer sur d’autres communes. Nous sommes d’ailleurs en discussion avec la commune de Maubeuge. Il faut comprendre que cette pandémie a mis en exergue un resserrement des centre-villes. La commune doit se resserrer, le commerce physique en périphérie n’est plus possible, il ne faut plus se disperser », précise Bruno Fontaine.

Par contre, cette période sanitaire « a permis aux commerçants de se lancer dans le digital. Avant, certains commerçants en site physique considéraient que cela suffisait. Non, il faut s’adapter aux nouveaux comportements d’achats des consommateurs tout âge confondu. C’est une nécessité ! », ajoute Annabelle Cozette.

« De 20 à 49 créateurs », Nicolas Chiarelli

En plus des acteurs déjà cités, cette inauguration bénéficiait de la présence de l’adjoint au commerce de proximité, Didier Rizzo, d’Emilie Leclercq, conseillère déléguée à l’animation commerciale, la manager de ville Emilie Gerard, de Laurent Suin et de Monique Guilbert, de l’association des Boutiques de Valenciennes, et en surprise la venue de Valérie Létard, vice-Présidente au Sénat, et de Xavier Bertrand, Président de la région des Hauts-de-France.

La transition sur le digital était évidente « car le Market Place Mes Commerçants Grand Hainaut fait référence dans la région des Hauts-de-France. Je n’ai pas oublié sa présentation lors de ma venue à une Conférence initiée par la CCI Grand Hainaut à Saint-Amand-les-Eaux », explique Xavier Bertrand. A savoir que https://www.mescommercantsdugrandhainaut.com, porté par Didier Rizzo et aujourd’hui par Laurent Suin, rassemble près de 350 professionnels sur le Grand Hainaut à ce stade.

Ensuite, le Président de Région des Hauts-de-France n’oublie pas que la compétence économique de la région « la région va continuer à soutenir les opérations, et plus particulièrement les communes qui mettent le paquet sur le centre-ville. Un autre enjeu de taille est celui de la maîtrise des loyers, et enfin nous poursuivrons notre soutien aux Market Place tout comme le référencement des sites internet des commerçants ».

« Vous avez une chance inouïe», Annabelle Cozette

La présidente d’Attractive Valenciennes tient à souligner l’esprit partenarial sur ce dossier. « Vous avez une chance inouïe avec un maire, Laurent Degallaix, très engagé pour le commerce qui collabore avec la CCI et tous les autres acteurs nécessaires au développement de l’économie de proximité. Nous sommes engagés pour dix ans avec la ville de Valenciennes dans ce partenariat », commente Annabelle Cozette et en creux « quand je constate les résistances, voire les rivalités sur d’autres territoires… », poursuit-elle.

L’édile de Valenciennes ravi de cette ouverture enchaîne sur la vedette du jour, Nicolas Chiarelli, l’exploitant de l’enseigne « sur le Trottoir d’en face ». « Vous êtes à la fois sur un local physique et deux aujourd’hui, voire un 3ème, et vous défendez également tous les jours sur les réseaux sociaux le commerce en centre-ville. Je vous remercie pour ce que vous êtes, nous donnez du crédit à notre démarche politique », commente Laurent Degallaix.

Force est de constater que ce principe marchand et solidaire plaît beaucoup depuis 18 mois. En effet, Nicolas Chiarelli propose à la vente des objets de créateurs dans les Hauts-de-France, des bijoux, des accessoires, des petits meubles etc. https://www.va-infos.fr/2019/10/04/une-boutique-ecoresponsable-ouverte/). Cela donne la possibilité à des créateurs, des artisans, outre le digital, de bénéficier d’une surface d’exposition de qualité et de vente également. « Je suis passé de 20 créateurs à 49 créateurs aujourd’hui », précise-t-il. Donc, le principe fonctionne… ! Avec 80 M2 sur le 1er site et 37 M2 sur le deuxième, cette entreprise pourrait donc se développer plus encore.

Daniel Carlier

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