La santé gravit la « Mortagne » dans l’Amandinois
Cette fois, la mise en lumière de « France Relance » fait étape dans l’Amandinois au sein de la commune frontalière de Mortagne-du-Nord. Comme des milliers de collectivités locales françaises, Montagne-du-Nord est confrontée à la réduction de l’offre médicale sur son sol. C’est pourquoi, depuis 2017, la majorité municipale réfléchit à l’implantation d’une maison pluridisciplinaire de santé.
Michel Quiévy : « Un projet intercommunal porté par Mortagne-du-Nord »
Avec quatre docteurs dont un de 74 ans et un de 63 ans, cette commune transfrontalière avec la Belgique avait besoin d’anticiper une carence sanitaire sur sa ville, mais également dans les communes limitrophes. Certes, Mortagne-du-Nord est dotée (seulement) de 1630 habitants, mais « près de 8000 habitants sont concernés avec les communes voisines sans compter les français habitants en Belgique frontalière. C’est pourquoi, nous avons présenté un projet intercommunal porté par notre commune », précise le maire, Michel Quiévy. Près du SDIS, sur un axe départemental très fréquenté avec la Belgique à deux pas, le site est idéal pour une attractivité d’une patientèle en quête d’un réponse de santé près de chez eux… !
En effet, cette construction d’une Maison de Santé plurisdisplinaire comprend, sur 600 M2, des espaces pour 4 médecins libéraux, 3 pour les rendez-vous, 1 pour le tout venant, 1 dentiste, une salle d’examen, et un espace de vacation pour les spécialistes de passage. « Le patient pénètre directement dans une salle d’attente d’un professionnel de santé, il n’y a pas de perte d’espace. Ensuite, il y a également à coté de cette Maison Plurisdisciplinaire de Santé la relocalisation de la pharmacie de centre-ville. Ce projet global a été labellisé par l’ARS (Agence Régionale de Santé) », commente le maire.
Par voie de conséquence, cette validation du Ministère de la Santé a permis des financements multiples comme celui de la Région des Hauts-de-France. « Nous avons validé récemment cette subvention de 500 000 € au titre du PRADET avec un bonus de 10% compte tenu d’un dépôt de dossier complet (avant le 31 mars 2021) dans les délais demandés par Xavier Bertrand », indique le vice-président à la région Salvatore Castiglione.
Sur le même registre, le Conseil départemental du Nord devrait débloquer le PTS (Projet de Territoire Structurant). « Nous attendons la réponse définitive sur cette somme de 300 000 € », explique Michel Quiévy. Eric Renaud, Conseiller départemental du canton, rassure l’édile « ce financement ne sera sans doute pas débloqué avant les élections, mais je ne vois pas pourquoi la nouvelle majorité refuserait ce projet structurant validé par l’ARS ! ».
Bien sûr, la Porte du Hainaut apporte son aide à ce projet en ruralité via un fonds de concours de 300 000 €. Aymeric Robin était présent à cet effet afin de souligner ce soutien.
Un local d’officine réalisé par la commune
Concernant le projet attenant à cette Maison de Santé plurisdisplinaire, la pharmacie située actuellement en centre-ville a souhaité se relocaliser à coté de ce projet. « A ce titre, nous avons pris à notre charge la construction d’une nouvelle officine avec une location du site au pharmacien », souligne le maire.
On peut souligner que le phénomène d’implantation des pharmacies, nouvelles ou relocalisées, sur des axes routiers prend de l’ampleur en ruralité, voire même sur des communes plus importantes. L’officine nécessite du passage, du stationnement, et un agglomérat de compétences médicales est très attractif. Comme le plus souvent, le maire d’une commune rurale ne peut se permettre de perdre sa pharmacie… !
38 % d’aide de l’Etat
Enfin, le Sous-Préfet de Valenciennes, Michel Chpilevsky, était présent au titre de la prise en compte de ce dossier via la DSIL (Dotation de soutien à l’investissement local). « C’est un projet de santé labellisé par l’ARS, mais également un outil de proximité », commente le Sous-Préfet. Ce dossier avait déjà été soutenu par la DSIL classique initialement alloué au projet à l’été 2020 (arrêté préfectoral du 23 juillet 2020), 334 695,00 € (soit 30 % du coût total éligible), et une DSIL exceptionnelle dans le cadre de France Relance (arrêté préfectoral du 17 décembre 2020) de 90 000,00 € (soit 8,07 % du coût total éligible). Le tout conjugué débouche sur un soutien de l’Etat à hauteur de 424 695 euros soit plus de 38% du montant total éligible du projet.
« Je précise que j’ai déjà pu obtenir des avances afin de payer les entreprises sur ce chantier initié depuis février 2021. J’espère qu’il sera achevé en décembre de cette année », ajoute le maire
En effet, 127 408 € ont été versés à la commune en mars 2021 au titre des 1ʳᵉˢ avances de paiement. « Un maire peut demander une avance sur subvention et a le droit de l’obtenir… », commente Michel Chpilevsky.
Pour l’anecdote qui ne l’est pas…, compte tenu de l’impact de la Covid sur la production de matériaux de base pour la construction en tous genres, du placo au fer à béton, les prix explosent à la hausse. « Ce chantier est déjà à 1 950 000 € », commente le maire tout en craignant une hausse de derrière les fagots. Tous les bricoleurs et artisans se rendent compte de la chose sur le terrain, tout produit prend déjà cette semaine 5% de hausse dans les grandes enseignes… ! Cet état de fait risque de peser lourd sur tous les retours de prix concernant les chantiers des collectivités locales et territoriales à venir… !
Entreprise sur Bouchain
La suite de cet après-midi « France Relance » a croisé le chemin de l’entreprise SNCZ située sur Bouchain. Elle est lauréate de l’appel à projets « Soutien à l’investissement industriel dans les territoires – Hauts-de-France » et s’est vue accorder une subvention d’un montant de 800 000€.
Daniel Carlier