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« Coup de torchon » sur le ROB à Marly

Ce titre d’un film vise deux messages sans mauvais esprit. Tout d’abord, un hommage à Bertrand Tavernier mort le jour de ce Conseil municipal, et de l’autre la récurrence d’une nouvelle majorité, de droite ou de gauche, à nettoyer le mode de gestion de l’ancienne équipe municipale, histoire de donner un nouveau cap budgétaire et ceci indépendamment des Grands projets locaux. Ce fut le cas à Marly à travers la présentation de ce ROB 2021 (Entrée en provenance de Valenciennes vers l’Avenue Barbusse d’intérêt communautaire à Marly).

Le ROB 2021 et l’école Jean Rostand au coeur des débats

En propos liminaire de Conseil municipal en visio conférence, le maire de Marly rappelle les données de la situation sanitaire du moment. Depuis quelques semaines, la zone d’impact Covid touche également les écoles avec « une réouverture de l’école Louise Michel après une fermeture, une classe fermée sur Mandela, et durant une semaine le Collège… ! », commente l’édile. Compte tenu de la dernière mouture du protocole scolaire, il se pourrait que le portable des maires de France chauffe à blanc jusqu’à jeudi soir… !

Sur ce sujet, le maire se veut pro actif « j’ai indiqué au Sous-Préfet que nous étions en capacité de déployer un Centre de vaccination. A ce stade, le Centre de vaccination Jean Mineur (et La Rougeville sur Saint-Saulve + Polyclinique Vauban) est suffisant. Par contre, dès que la vaccination sera plus massive, j’ai la promesse du Sous-Préfet pour l’implantation d’un Centre de vaccination sur Marly », poursuit Jean-Noël Verfaillie. Bonne initiative dans la perspective d’une arrivée massive de vaccins, plus le 4ème vaccin en avril, car à ce moment la population sera très exigeante vis à vis des autorités de proximité. A l’instar d’une première semaine de vaccination, en décembre, en mode image d’Epinal où l’exécutif fut conspué de toute part ; en l’espèce cette impatience face à une absence d’anticipation par la commune serait très mal perçue par les administrés. Soyons prêts partout sur le territoire, cat toute lenteur sera impardonnable !

« Un budget prudent », Yves Floquet

L’adjoint aux finances présente ce ROB 2021, le 1er dont l’objectif est d’être un marqueur pour le reste du mandat. « Ce budget doit composer avec une baisse des recettes fiscales. Ensuite, notre objectif est de réduire les dépenses de fonctionnement en hausse constante jusqu’en 2019. Ensuite, nous devons améliorer notre auto-financement. C’est pourquoi, en 2021, la commune ne fera aucun emprunt. Ce sera un budget prudent », commente Yves Floquet.

Malgré ce serrage de ceinture budgétaire, la ville poursuit les investissements « sur le comblement des carrières (1 million d’euros), bâti communal (450 000 €), accès PMR (1,9 millions d’euros), PPP éclairage public (344 000 €)… », explique Yves Floquet.

« Notre seul levier », Jean-Noël Verfaillie

Concernant l’élaboration du budget à Marly, le maire a sa bible de travail, le rapport de la Chambre Régional des Comptes présenté au Conseil municipal en décembre 2019. « J’ai une ligne tracée par la CRC avec les faiblesses de la gestion de l’équipe municipale précédente. Compte tenu d’un autofinancement en baisse chaque année, notre seul levier pour retrouver une capacité d’emprunt, avec de l’autofinancement, repose sur la masse salariale », entame le maire.

En 2021, la commune comprend 208 agents titulaires et 36 contractuels « il y avait 75 femmes de ménages à mon arrivée avec des contrats courts, précaires… ! Ces personnes étaient dans l’incapacité de faire un emprunt à une banque. Serge Moreau, 2ème adjoint, a traité individuellement chaque dossier afin de trouver la meilleure solution chez nos partenaires habituels, AGEVAL, Lucies Services, voire API pour la restauration scolaire. Nous sommes passes de 30H à 37 heures de travail effectif. La prime CIA est en place, elle est basée sur le mérite et le présentéisme est important. D’ailleurs, nous n’avons plus d’arrêt maladie de complaisance ou sans justification », poursuit-il.

Sur ce point, Jérome Leman, pointe une « casse sociale sans précédent. Vous payez l’externalisation des services. C’est une politique ultra conservatrice ».

La baisse de la masse salariale est calibrée à hauteur de moins 1,57% dans ce ROB 2021 comprenant le fameux GVT (glissement vieillissement technicité). « Nous sommes sur une trajectoire à la baisse avec des départs en retraite où nous serons amenés à ne pas remplacer chacun d’entre eux, voire avec un fonctionnaire plus jeune dont l’indemnité est moins forte en début de carrière », précise le maire.

Ensuite, le maire loue une nouvelle communication avec les services. « Nous avons un meilleur rapport humain que sous l’équipe municipale précédente. Nous rencontrons régulièrement les agents municipaux. Certes, Serge Moreau n’avait pas d’expérience dans la gestion publique, mais sa carrière lui a donné le sens du contact humain. Aujourd’hui, il est très respecté. Chaque agent a dorénavant une fiche de poste précise. Cela permet de faire un point sur sa situation au sein de la commune, ses envies, ses attentes… ».

A ce commentaire, Jérome Leman précise « que votre règlement intérieur n’a pas été approuvé en Comité Technique. Cela n’est jamais arrivé sous les deux mandats précédents. Nous n’avons pas de leçon à recevoir sur ce sujet ! ».

Plus tard dans ce Conseil municipal, Serge Moreau a fait part de son émoi face à des propos du chef de file de l’opposition « qui m’ont beaucoup meurtri sur ce sujet. Je vous le dis M. Leman. Si vous voulez des informations, vous pouvez me contacter, je suis disponible ! ». Tout l’écart entre le verbe politique et un membre expérimenté de la société civile résume, en partie, cette absence assumée des bulletins de vote dans les urnes… !

Sur les budgets de la masse salariale, il n’est pas simple de comparer entre deux années compte tenu de la Covid, moins de vacataires, d’animateurs, d’heures supplémentaires…, vraiment une année singulière où les chiffres ne signifient pas grand chose, et ne disent rien de l’engagement des agents d’une municipalité !

« Une baisse des taux de la taxe foncière et taxe foncière non bâtie », Jean-Noël Verfaillie

Sur cet item, les choix locaux sont radicalement différents. Comme indiqué dans son programme, le candidat avait annoncé une baisse « chaque année de la taxe foncière et taxe foncière non bâtie. En terme d’attractivité, nous devons nous aligner sur nos villes voisines, Aulnoy-lez-Valenciennes et Saint-Saulve », précise le maire.

A ce stade, le taux de la TF à Marly est de 35,18% contre 21,47% à Saint-Saulve, 20,34 % à Aulnoy, et 22,58% sur la moyenne nationale. Cette baisse chiffrée sera annoncée durant le prochain vote du budget le 08 avril 2021.

« Vide et abyssale », Jérome Leman

Dans son 1er commentaire à la fin de l’exposé d’Yves Floquet, Jérome Leman qualifiait cette présentation du ROB de « vide et abyssale ».

Le leader de l’opposition ajoute plus tard : « C’est un choix politique la baisse de la taxe foncière. Certes, le taux de Marly est plus élevé que ses communes voisines, mais pas le plus élevé du territoire, en l’occurence celle de votre ami maire à Condé-sur-l’Escaut, vous n’allez pas lui dire qu’il gère mal sa commune ! », position sur laquelle durant sa campagne le candidat/maire Jérome Leman disait du programme de Jean-Noël Verfaillie « qu’elle n’était pas du tout réaliste ».

Ensuite, il rappelle les conditions de l’arrivée de Fabien Thiémé au pouvoir en 2008. « Oui en 2009, nous avons augmenté les impôts de 30% suite aux finances chaotiques dont nous avons hérité en 2008. Nous sommes passés de 60 ans (en 2008) à 9,4 ans de capacité de désendettement en deux mandats ».

Sur ce point crucial, la CRC avait mis en exergue un dérapage de la capacité de désendettement sur les années contrôlées, repartie de fait vers une hausse inquiétante d’où les choix budgétaires de la majorité actuelle.

« La seule politique de logement ne suffit pas ! » Christian Châtelain

Cette baisse fiscale annoncée introduit de fait le pouvoir d’attractivité d’une commune. « La seule politique de logement ne suffit pas ! », interpelle Christian Châtelain, très affuté durant ce Conseil municipal. On ne saurait dire mieux tant les services à la population, un tissu commercial de proximité, etc., sont des éléments incontournables, sauf que la mémoire politique est assez cruelle. On se souvient de Fabien Thiémé sur un terrain vague dans le quartier Nungesser indiquant à la presse locale, l’histoire industrieuse de ce site, le projet d’un EHPAD, d’une nouvelle Maison des Associations, et de 600 logements. Pari réussi, mais pour le reste mis à part une tentative d’une relocalisation d’Auchan Valenciennes avortée un soir de février 2014 où les élus du SIPES ont refusé cette ZACOM propulsée politiquement ; et si vous y ajoutez des relations très tendues avec le tissu des commerçants locaux, aucune communication sur l’implantation d’entreprises… Durant deux mandats cette majorité avait d’autres priorités, au demeurant respectables, mais mis à part le logement, pas grand chose… pour l’attractivité ! La vérité vient en marchant… longtemps !

Un boulevard communautaire, une Place centrale, et un Parc vert  de 20 hectares… !

Comme toute majorité municipale, l’autre marqueur d’un mandat réside dans les réalisations pour la population. « Bien sûr, je suis très satisfait du passage d’intérêt communautaire de l’Avenue Barbusse. Les études sont déjà en cours par Valenciennes Métropole, elles vont déterminer le choix du lancement des travaux, soit via l’Avenue de Verdun en provenance de Valenciennes, soit en provenance de Saultain. Ensuite, le chantier proprement dit devrait démarrer en avril 2022 », commente Jean-Noël Verfaillie.

Place Gabriel Peri

Sur ce futur chantier, Bernard Evrard rappelle que ce projet est la résultat « d’une demande de Fabien Thiémé. Arrêtez de vous attribuer les projets que nous avons lancé durant les précédents mandats. D’ailleurs, vous refusiez la construction d’un restaurant scolaire pour financer cette rénovation par la ville de cette Avenue Barbusse ». La réponse fuse : « Effectivement, ce projet était dans votre programme en 2001, 2008, 2014, mais c’est une chose de demander et une autre d’obtenir. Ce projet était dans mon programme, car j’avais déjà l’assurance que Laurent Degallaix (favori à sa succession à la CAVM) validerait ce dossier »… Plus tard dans le conseil, le maire reprend « la démolition du bâti de l’école Marie-Curie aux Floralies sera engagée. Nous bénéficions d’une enveloppe de 200 000 € de Valenciennes Métropole suite à la demande de Fabien Thiémé. Vous voyez, je n’ai aucun mal à reconnaître le mérite à un autre… ! »

Ensuite, l’autre Gros dossier est la rénovation lourde de la Place Gabriel Peri et de façon concomitante de la rue Oscar Carpentier. « C’est pourquoi, nous avons besoin de (re) constituer un autofinancement. Il sera bien utile pour un projet à plusieurs millions sans parler de l’école de la Briquette (avec de fortes subventions) », commente le maire.

Enfin, un peu inattendu, un projet très vert prend une vitesse inattendue. « Nous lançons une étude d’un Parc Urbain d’environ 20 hectares ( le long de la Rhônelle sur un plan très large).Ce dossier arrive plus vite que prévu. Il va contribuer à l’attractivité de Marly avec un espace vert plusieurs fois supérieur au jardin de la Rhônelle à Valenciennes », explique l’édile. On peut parler géographiquement du pendant de la Base de Loisirs de Raismes – La Porte du Hainaut.

« Oui, nous savons que ce n’est pas anodin », Assia Costanzo

« Ouvrir une école, c’est fermer une prison », disait Victor Hugo, la phrase coutumière pour donner du relief à ces 4 murs de la connaissance. Sur ce dossier épineux, c’est l’adjointe Assia Costanzo qui s’y colle : « L’école Jean Rostand connaît une baisse des effectifs année après année. Une classe doit fermer en septembre prochain, puis 2 l’année suivante. Nous devions prendre une décision », explique-t-elle.

Après cette intervention, le maire précise que « sur les 46 élèves actuels (dont les 2 ans), 20 quittent cette école. Ils restaient 26 enfants à reclasser ».

En effet, si la fermeture d’une classe revient à l’Académie, la fermeture d’une école communale est dans les mains du locataire du fauteuil majoral, et personne d’autre. « Une fermeture d’une école est un échec et un effacement du service public ! », commente Christian Chatelain.

Pour sa part, Jérome Leman explique « vous n’avez pas dit toute la vérité aux parents. C’est votre choix cette fermeture d’école. De notre coté, nous avions essayé d’enrayer cette baisse d’effectif. C’était notre volonté municipale. Votre choix met en difficulté des familles ».

Le maire argumente « vous saviez depuis longtemps que cette école fermerait un jour. Je ne pouvais pas conserver une école vide ! A ce jour, nous n’avons pas encore identifié de projet sur ce bâti  communal », ajoute le maire.

Virginie Melki pour l’opposition propose une autre voie : « Pourquoi n’avez-vous pas conservé une classe à double niveau pour les petites sections et les moyennes sections, tout en laissant partir les grandes sections en école élémentaire ? Cette solution aurait permis de maintenir des enfants sur cette école ! ».

Assia Costanzo réplique tout de go « c’est une mauvaise solution ! Oui, nous savons que ce n’est pas anodin une fermeture d’école, mais malheureusement, elle était inévitable ! Nous avons proposé un accompagnement individuel pour toutes les familles concernées. D’ailleurs, les enfants dans des classes à double niveau sont moins socialisés ».

Certes, la question et la réponse sont d’évidence bienveillantes face à l’enjeu de ces touts-petits. Pour autant, on oublie d’un coté la plasticité des touts-petits, voire le supplice chinois pour les parents d’un coté et de l’autre l’historique utilisation dans les campagnes de la classe à double niveau depuis la création de l’école publique. Ne rajoutons pas des clous au cercueil d’une école qui ferme, la situation est déjà assez triste comme cela !

Et à propos de l’ACRVS évoqué en juillet 2020 au Conseil municipal de Marly

Le choix d’un non renouvellement d’une convention entre la commune de Vieux-Condé et l’association ACRVS, très implantée sur les centre sociaux du Valenciennois, a fait grand bruit.

Pour sa part, le maire de Marly explique sa démarche : « Cela s’est bien passé avec l’ACRVS même j’avais fait le même constat que David Bustin. J’ai donc contacté l’ACRVS en indiquant fermement que ce conventionnement s’arrêterait sans un changement radical ».

Ensuite, certains choix furent validés par l’ACRVS avec notamment « le changement des deux directeurs de centre sociaux, la Briquette et les Floralies. Ensuite, ce n’est plus deux centres sociaux séparés, mais les Centres sociaux de Marly, car en centre-ville vous avez également des problématiques sociales. Ensuite, nous avons revu le champ d’intervention, les jours d’ouverture….! Dans ce cadre, nous avons relancé une convention pour 2 ans (2021-2022), au lieu de 4, avec une réunion chaque trimestre », conclut Jean-Noël Verfaillie.

Daniel Carlier

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