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Dr Franzoni : « Nous avons rempli notre objectif de vaccination ! »

Partout en France, les territoires ont mis en oeuvre une opération « coup-de-poing » de vaccination avec un succès global à la clé. Contrat rempli pour le Dr Jacques Franzoni où le centre de vaccination Jean Mineur à Valenciennes a fait feu de tout bois pour vacciner massivement. Toutefois, le professionnel de santé souligne certaines précisions sanitaires indispensables, entre le vaccin Pfizer et l’AstraZeneca, pour plus d’efficacité surtout dans la perspective d’une ouverture vaccinale à tous les publics dès le printemps.

Jacques Franzoni : « Il faut clarifier les possibilités de vaccination avec Pfizer pour les 50-74 ans »

En pénétrant au Centre de vaccination Jean Mineur, vers 17h ce dimanche, le flux était encore conséquent. Accueil d’émargement, prise en charge vers un box où un médecin réalise le questionnaire confidentiel de santé, espace d’attente avant la vaccination, et opération d’injection, c’est fluide autour d’une organisation très huilée… ! « L’attente était très faible pour les patients grâce à un flux continu », entame Jacques Franzoni.

Jacques Franzoni en consultation pré-vaccination

Médecins et infirmiers libéraux, voire du CHV, croix-rouge, fonctionnaires de la ville de Valenciennes, salariés de l’entreprise de propreté ONET, tout le monde a répondu « à l’appel passé vendredi après-midi. Nous étions 28 médecins et une vingtaine d’infirmiers sur ce week-end. Nous sommes très satisfaits du résultat. Notre objectif était de 1 900 personnes sur ces deux jours. 200 personnes dès ce vendredi, 803 samedi, 811 dimanche, 300 sont encore programmées lundi, et 250 mardi. Nous avons rempli notre objectif de vaccination, les doses supplémentaires fournies seront consommées en début de cette semaine », commente le Dr Jacques Franzoni.

Sur le profil, le curseur était large : les 75 et plus, les 50-74 ans avec une pathologie, les soignants de plus de 18 ans, 76 % des personnes vaccinées étaient issues de Valenciennes Métropole, 18% de la Porte du Hainaut, et 6% de l’extérieur.

« venir ici pour vacciner ses propres patients », Jacques Franzoni

Avec les doses de Pfizer et d’AstraZeneca (aucun Moderna sur le Valenciennois), le samedi fut une gageure en terme de coordination puisque « nous avons cumulé l’opération coup-de-poing avec la livraison de 1932 doses de Pfizer, le flux des patients avec l’arrivée du vaccin AstraZeneca, et la possibilité pour chaque médecin libéral de venir ici pour vacciner ses propres patients. Par contre, dimanche, on s’est concentré uniquement sur l’opération coup-de-poing », indique Jacques Franzoni.

« On remet cela dans 4 semaines pour la 2ème dose… ! », Jacques Franzoni

Sur la perspective de continuer cette vaccination massive week-end après week-end, le propos est  très concret. « Il vaut mieux monter en puissance (avec les doses nécessaires) toute la semaine que des opérations coup-de-poing ponctuels. En effet, on remet cela dans 4 semaines pour la 2ème dose… des personnes vaccinées ce week-end. On ne peut pas épuiser les acteurs de santé, car il faut enchaîner sur notre semaine de travail derrière », commente le professionnel de santé.

Et les soignants vaccinés… !

Sur le sujet de l’actualité dans l’actualité, la vaccination des soignants fait débat en France. « Sur le CHV, les responsables m’indiquent que plus de 50% des soignants (volontaires) sont vaccinés. Je n’ai pas de données sur les professions libérales de santé dans le Valenciennois, mais je constate que nous avons de plus en plus de soignants volontaires à la  vaccination comme durant tout ce week-end !  Bien sûr, 100% des participants soignants à cette opération sont vaccinés », explique Jacques Franzoni.

Pression du Gouvernement, du Ministre de la Santé avec une adresse à chaque professionnel, recommandation de tous les Conseils de l’Ordre des médecins, des infirmiers, des Kiné, des pharmaciens, la vaccination du soignant au contact de ses patients n’est plus de l’ordre d’une appréciation sanitaire intime. « Je précise que le vaccin contre l’hépatite B est obligatoire pour les soignants », précise Jacques Franzoni.

La petite musique commence à siffler où au fil d’une vaccination massive, il est probable que pour le dernier trimestre 2021, les patients, voire leurs familles commencent à demander à leur praticien « êtes-vous vacciné contre la Covid ? ». D’une question innocente à la perte du client voire d’une procédure, si contamination, dans notre société qui s’américanise, sans même parler des Garanties professionnelles qui ne manqueront pas d’analyser un refus de vaccination du professionnel de santé avec toutes les exclusions à la clé. C’est un tsunami médical qui fond sur notre capacité d’acceptabilité avant toute obligation stricto sensu de l’Etat…, car nous sommes à des années lumière du même sujet sur le vaccin anti-grippe ! L’enjeu est sociétal avant d’être médical !

« Nous attendons des précisions de l’ARS Hauts-de-France », Jacques Franzoni

Dans ce flux continu de vaccination, une complication opérationnelle s’est faite jour. En effet, la volonté du Ministère de la Santé était d’ouvrir les vannes à un plus large public après celui prioritaire des résidents en EHPAD.

En effet, il y a un bug pratique dans la tranche 50-74 ans. « Il faut clarifier les possibilités de vaccination avec Pfizer pour les 50-74 ans. En effet, vous pouvez vacciner avec PFIZER pour une pathologie A TRES HAUT RISQUE, mais pas pour un RISQUE DE FORME GRAVE POUR COVID-19, contrairement au vaccin AstraZeneca où vous pouvez faire les deux. En clair, un patient entre 50 et 74 ans vient avec une pathologie comme un diabète, ou autre pathologie récurrente, nous ne pouvions pas lui administrer un vaccin Pfizer au sein de ce centre de vaccination… ! Certes, très peu ont refusé l’AstraZeneca à la place, mais il fallu expliquer et convaincre. On perd du temps. Nous attendons des précisions de l’ARS Hauts-de-France  », commente le praticien (tableau ci-dessous où une croix verte manque dans la tranche 50-74 ans).

En résumé, pour une efficacité maximale dans l’idée de ce week-end, voire d’un futur vaccinodrome dans les métropoles comme le chuchote le gouvernement, il faudrait trancher clairement. « Sur ce centre de vaccination comme ici, nous serions en capacité de vacciner 1 200 personnes par jour uniquement avec le vaccin Pfizer. Les patients souhaitant se faire vacciner avec l’AstraZeneca le feront chez leur médecin traitant, le pharmacien dont le décret prévoit cette possibilité dès le 15 mars, les infirmiers même si la date du décret n’est pas encore connue ! Cela ne pose aucun problème », conclut Le Dr Jacques Franzoni.

Clarté sanitaire, efficacité médicale, deux points qui pourraient sauver des vies à l’heure de l’ouverture des écoutilles à la vaccination pour tous les individus de plus de 18 ans.

Daniel Carlier

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