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(Anzin) Des propriétaires du « Collectif 23 » dans l’impasse financière

Nous avions déjà abordé cette problématique d’un immeuble très vieillissant et dégradé, avec des travaux nécessaires, voire de sécurisation, celui dit du « Collectif 23 » où une voie urbaine passe en dessous d’un bâtiment historique du centre-ville d’Anzin. Entretien avec Mme Garcia dont l’avocat a assigné le bailleur social, Partenord, au TGI de Valenciennes.

Martine Garcia : « Les propriétaires n’auront pas les moyens financiers de payer ces travaux »

Ce collectif de logements au coeur du centre-ville d’Anzin est la propriété du bailleur social, Partenord, le bailleur social public sous l’égide du Conseil départemental. Après 2010, le dit bailleur social a mis en vente une partie des logements. « J’ai fait le choix d’acheter en 2015 un appartement pour ne pas dépendre de la solidarité départementale. C’est l’achat de ma fin de vie ! J’espérais un meilleur confort dans cet immeuble », commente Martine Garcia.

Façade du Collectif 23 sur la Place Salengro à Anzin

Sauf que l’histoire aurait pu être simple, mais des doléances sont venues rapidement sur le tapis (https://www.va-infos.fr/2019/10/21/collectif-23-immeuble-danger-selon-veritas/). Aujourd’hui, l’impasse est totale où le syndic de copropriété, avec Partenord comme propriétaire majoritaire, a fait évaluer les travaux sur le bâtiment au niveau des terrasses (filets de sécurité en façade), des coursives à l’arrière, le tout avec un désamiantage costaud…, la facture est lourde : 401 478 € pour l’ensemble de l’immeuble en supprimant les coursives, 523 678 € en conservant les coursives modifiées, plus le désamiantage obligatoire pour 180 000 €. Au final, à travers un courrier du 01 décembre 2020, Partenord Copropriétés évalue par propriétaire les travaux dans une fourchette entre 11 900 € et 19 900 euros… !

Un syndic inflexible

Le syndic laisse trois options, soit le propriétaire met son épargne, soit il fait un prêt, soit sans faire les travaux, il sera à terme obligé de vendre son bien pris à la gorge compte tenu de l’impasse financière. « Nous sommes 10 propriétaires dans cet immeuble concerné par ces travaux, 8 sont propriétaires occupants, 2 sont loués. Je peux vous dire que nous n’avons pas les moyens, individuellement, de mettre cette somme. Dans l’acte authentique, je maintiens qu’il y a eu des omissions, il y avaient des vices cachés. D’ailleurs, mon avocat, Maître Thibaut Crasnault, ajoute qu’il y a tromperie. Cela constitue un dol en droit », déclare Martine Garcia.

Visuel arrière des coursives

C’est pourquoi, Martine Garcia a assigné par l’intermédiaire de son avocat le bailleur social Partenord au TGI de Valenciennes en novembre 2020. Depuis 4 ans, cette propriétaire multiplie les démarches, écrit partout, collecte de précieux documents, elle est prête pour son combat, pour elle et les autres propriétaires, face au bailleur social public.

« Partenord est le vendeur, il doit payer  », Martine Garcia

En l’état actuel des choses, le bien doit subir des travaux, car la dépréciation du logement est évidente ce qui empêche d’autres propriétaires de vendre. Cette situation doit trouver une issue supportable pour les 10 propriétaires au sein de ce « Collectif 23 ». Compte tenu de sa situation géographique, la municipalité ne peut que rester très attentive face à un potentiel danger pour des passants, voire les occupants de ce collectif de logements.

Martine Garcia

La justice doit passer sans trop tarder, car dix propriétaires pourraient se retrouver dans une situation financière inextricable. Espérons que l’arrivée d’un tout nouveau Directeur général de Partenord Habitat, Stéphane Boubennec, débloque cette impasse « puisque Partenord est le vendeur, il doit payer l’intégralité des travaux à Partenord Copropriétés », conclut Martine Garcia.

On n’oublie pas la conclusion qui s’impose, car jusqu’ici tout va bien… comme rue d’Aubagne à Marseille avant le drame !

Daniel Carlier

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