Energie verte, ROB, Place du Hainaut en espace vert à Valenciennes, et voie douce
Le comité syndical du SIMOUV fut riche d’enseignements avec un vote du ROB où la donnée sanitaire est prégnante, sans oublier le lancement de la réflexion sur la future DSP, voire un aménagement en espace vert de la Place du Hainaut (ex Gare des Bus), une voie douce de la Gare du Poirier vers l’UPHF…, du lourd pour ce 1er opus 2021 du transport public.
Guy Marchant : « Nous avons réalisé une négociation intelligente avec Transvilles (suite confinement) »
En prélude, le Président rappelle les derniers événements du SIMOUV, et notamment son engagement fort : « Nous sommes associés à la campagne de vaccination à travers deux engagements, la prise en charge du transport d’une personne de plus de 75 ans avec un handicap majeur pour aller se faire vacciner et la gratuité du transport public pour une personne de plus de 75 ans se rendant à sa convocation pour une vaccination. D’ailleurs, nous lancerons une navette gratuite entre la station St Waast et le Centre de vaccination dans l’espace Jean Mineur (site choisi par la municipalité comme centre de vaccination », précise Guy Marchant.
A cet effet, deux numéros sont disponibles pour demander une prise en charge de transport, par le SIMOUV, jusqu’au centre de vaccination : 03 27 14 52 52 et le 07 77 94 43 81.
Le budget 2020 revu sous l’oeil COVID
Temps fort du transport public, le vote du ROB (Rapport d’Orientation Budgétaire) s’inscrit d’abord dans un passé financier singulier, à l’heure de la Covid ! « La baisse des recettes du transport public du 16 mars au 11 mai 2020 est très importante », commente le Président du SIMOUV. Ce point est éminemment important compte tenu que le délégataire, la RATP Dev, reçoit un coût forfaitaire, et les recettes inhérentes au réseau de transport public sont reversées au SIMOUV… !
C’est pourquoi, l’Autorité Organisatrice de la Mobilité (SIMOUV) est entrée en discussion avec l’exploitant (Transvilles). « Nous avons réalisé une négociation intelligente avec Transvilles (suite confinement). Transvilles (RATP Dev) a eu la tentation, au niveau régional, du bras de fer juridique, mais la direction locale a fait preuve d’intelligence. C’est une solution équilibrée ! », commente Guy Marchant.
Le vice-président aux finances explique : « Nous avons chiffré les économies de Transvilles (chômage partiel, etc.) afin de négocier avec celui-ci. Et en même temps, la baisse des recettes pour le SIMOUV se traduit par moins 3 443 000 euros. La négociation aboutit avec une diminution de moins 1 520 000 euros en terme de charges de fonctionnement pour l’année 2020 », commente Arnaud L’Herminé, le nouveau vice-président aux finances.
Un ROB entre deux OS !
Il faut rappeler quelques standards du budget du réseau de transport public comme l’a fait le VP. « Nos recettes sont ventilées à travers 47 millions d’euros de VM (Versement Mobilité des entreprises), 13 millions de recettes issues du réseau de transport public, et 13 millions de subventions. Néanmoins, nous bénéficions depuis 2017 d’une VM dynamique, 2017, 47 M€, 2018, 49M€, 2019, 50M€, et 2020 47 945 353 après une compensation de l’Etat basée sur une moyenne des 3 dernières années ».
Pour les dépenses, le sujet du remplacement d’une partie du parc de bus (1/3) est sur la table. En effet, la loi de transition écologique impose, en 2025, 50% minimum du parc de bus en énergie verte. « En 2021, 1,9 millions d’euros seront consacrés à la transition écologique », ajoute Arnaud L’Herminé.
Enfin, Guy Marchant précise un point très concret. « Dans les précédents budgets, les montants annoncés des contributions des agglos ne correspondaient pas au final aux sommes demandées (500 000 € de différence par EPCI). Là, j’ai voulu rencontrer les deux agglo afin de se mettre d’accord avant ». En rugby, cela s’appelle un tampon à la Sébastien Chabal… !
« Je souhaite transformer le parking devant notre local commercial (Place du Hainaut) en espace vert », Guy Marchant
Au détour d’une délibération sur des travaux aux étages de l’agence commerciale de Transvilles Place du Hainaut, dont le SIMOUV est propriétaire, Guy Marchant lance une petite phrase anodine, mais énorme au final : « Je souhaite transformer le parking devant notre local commercial (Place du Hainaut) en espace vert ».
Dans les coulisses depuis un moment, cette idée de transformer la Place du Hainaut en espace vert afin de favoriser le Parking de l’Arsenal, d’évidence sous-utilisée, prend forme.
Sur ce point, il est intéressant de se rappeler que l’émergence de ce parking de l’Arsenal est née d’une demande des acteurs du territoire, notamment la CCI Grand Hainaut, voire CETCO, pour la création de plus de places de parking en ouvrage d’art. Dont acte avec la mutation de cette friche urbaine en Passage de l’Arsenal, avec de nombreuses activités, et un parking géant dont le remplissage est plus qu’aléatoire, et qui plus est pour son lancement un accès et une sortie de parking peu recommandé aux conducteurs non avertis.
Après transformation, le Parking de l’Arsenal doit donc trouver son rythme de croisière sans pour autant diminuer l’offre de stationnement. Ça c’était avant, car depuis fin 2020 l’idée de la municipalité est de supprimer le parking Place du Hainaut, le plus fréquenté de la commune avec une rotation impressionnante. L’objectif affiché étant un report sur le parking de l’Arsenal ce qui n’est pas acquis d’emblée, et surtout va réduire le stationnement en centre-ville.
A l’heure où 2021 s’annonce comme l’atterrissage de la crise économique, la perspective de suppression d’un moteur commercial à travers une offre de stationnement reconnue, accessible, et très utilisée à Valenciennes pourrait s’avérer périlleuse ! Gageons que la réalité de ce projet s’imprime dans un avenir plus favorable aux commerçants de proximité… vers 2032 ! Rappelons tout de même que la ville de Valenciennes, n’en déplaise à certains dans le déni, est la commune où le trafic automobile est le plus embolisé de la région des Hauts-de-France, et donc avec moins de parking en centre-ville prochainement… !
« Création d’une voie douce entre la Gare du Poirier et l’UPHF », Dominique Savary
Enfin, la création d’une voie douce entre la Gare du Poirier à Trith-st-Léger et l’Université Polytechnique Hauts de France est validée par le SIMOUV. Toutefois, le maire de Trith-st-Léger est monté au créneau compte tenu « que la SNCF a changé ses horaires avec une baisse de la fréquentation à la clé. A ce titre, nous aimerions bien rencontrer la SNCF (présente le 26 février), et le Président de la région des Hauts-de-France », commente le maire. Bon sang de bois, il y avait pourtant eu une cérémonie en grande pompe juste avant les municipales le 26 février 2020 (https://www.va-infos.fr/2020/02/27/jean-claude-dulieu-le-poirier-est-une-gare-sncf-davenir/) où tout était merveilleux, bref de la politique, bla, bla !!!
Pour autant, le premier magistrat confirme le besoin d’une « attractivité nécessaire du parking de la Gare du Poirier. Ensuite, le projet réside dans la création d’une voie douce de cette gare décentralisée vers l’UPHF, et elle sera écologique ! ».
Sur ce dossier, le partenariat « fut exemplaire entre les deux EPCI et l’UPHF », précise Guy Marchant.
Enfin, un semblant d’imbroglio naissant s’est fait jour suite à la prise de parole d’un élu d’Aulnoy-lez-Valenciennes sur le tracé de cette voie douce…, ça promet. Heureusement que le PLUI est dans la dernière phase avant le vote sur Valenciennes Métropole en 2021, et voté le 18 janvier 2021 à la CAPH après 5 ans de discussion, on pourrait croire que les maires n’ont pas été écoutés sur ce dossier. A tel point que Philippe Roulet, responsable technique, précise « que le tracé n’est pas définitif » !
Essai d’un bus électrique
L’entreprise IVECO/Heuliez prête pour 15 jours un bus 100 % électrique afin de tester le produit. On se souvient de l’entreprise Heuliez dont le nom a fait le buzz au temps où Ségolène Royal avait fait de cette enseigne un exemple… raté ( https://www.lepoint.fr/economie/mia-l-echec-cuisant-de-segolene-royal-14-05-2014-1822968_28.php). En effet, le SIMOUV doit changer une partie de sa flotte (53 bus) pour un transport avec une énergie verte.
C’est pourquoi, en amont de ce comité syndical du SIMOUV, un essai d’un bus 100 % électrique s’est déroulé en présence de nombreux élu(e)s. Force et faiblesse d’un bus électrique « nous allons tester ce bus dans des environnements très différents, plat, vallonné, longue ligne droite, virage fréquent », précise un exploitant chez la RATP Dev. 12 mètres de long, avec une autonomie flexible entre 500 et 250km, ce bus électrique va circuler dans le Valenciennois. Véritable promo vivante avec son atout numéro un à la clé, le fameux silence d’un véhicule électrique est incontestablement impressionnant !
Suite à cet essai, deux autres rencontres des décideurs du SIMOUV avec un bus propulsé au Gaz vert, voire à l’hydrogène vont permettre à ces derniers de se faire une opinion. A l’issue de ces trois consultations, le Comité syndical du SIMOUV devra choisir le mode d’énergie verte retenue pour le renouvellement d’une partie de son parc de bus, 53 véhicules sur 130 environ.
L’année 2021 commence fort au SIMOUV avec du fond, et cela est diablement intéressant et démocratique !
Daniel Carlier