DIS.ELEC rachète « Rémy Distribution » à Valenciennes
En pleine tourmente sanitaire et économique, le rachat d’une entreprise emblématique du Valenciennois en décembre 2020 attire l’oeil et souligne l’audace de la démarche. En effet, l’entreprise de distribution de matériel électrique aux entreprises et aux particuliers « Rémy Distribution » fut rachetée par la société DIS.ELEC, une PME de ce secteur, basée dans le Pas-de-Calais ; entretien avec Jean-Michel Freymann, un des deux associés de la société.
Jean-Michel Freymann : « Nous voulons conserver l’ADN de l’entreprise Rémy Distribution ! »
Initialement lancé rue de la Poste comme magasin de distribution de matériel électrique à destination des particuliers, Rémy Distribution a poursuivi son développement en se positionnant sur le marché des professionnels. Cette bipolarité notable s’est traduite dans le temps par un déménagement dans un local plus vaste, situé Quai des Mines à Valenciennes. Ensuite, un nouveau site a été investi Avenue Jean Jaurès à Valenciennes le long de la voie de tramway vers le Pays de Condé, mais cette fois avec 1 200 M2 de surface d’exploitation.
De son coté, DIS.ELEC est une entreprise du XXIème siècle. Elle est sur le marché de la distribution de matériel électrique, mais uniquement les professionnels, depuis 15 ans. A la base, DIS.ELEC devait s’installer sur Douai, et à défaut d’un site en phase avec ses besoins, elle a opté pour la région lensoise. Aujourd’hui, elle est implantée sur Avion, Lille, et aujourd’hui sur Valenciennes à travers la reprise de Rémy Distribution.
Cette reprise n’est pas une surprise totale compte tenu « que j’habite Valenciennes depuis 25 ans. J’ai mon réseau, mais la complémentarité de nos clientèles et équipes respectives est évidente. Nous voulons conserver l’ADN de l’entreprise Rémy Distribution avec cette dualité d’un service aux particuliers et aux entreprises », commente Jean-Michel Freymann.
« La Covid n’a pas remis en cause cette transaction », Jean-Michel Freymann
Chose méconnue, les deux leaders mondiaux dans la distribution de matériel électrique, et pas l’installation qui est un autre métier, sont français. Il s’agit des géants « Rexel» et « Sonepar ». « Cet aspect a complètement réduit à néant le nombre d’entreprises dans ce secteur. Néanmoins, les indépendants restants au niveau national se sont organisés en association afin de mutualiser leurs achats. Il y a une quinzaine d’indépendants au sein de l’association située sur Lyon, baptisée SIELE, dont Rémy Distribution justement. De cette manière, j’ai pu rencontrer la famille Thuru, repreneur de l’entreprise auprès de la famille fondatrice Rémy. Nous avons discuté avec la famille Thuru pendant 7 à 8 ans, et le 15 décembre dernier la transaction s’est réalisée avec la reprise de l’effectif expérimenté de cette société historique sur Valenciennes. La Covid n’a pas remis en cause cette transaction », commente Jean-Michel Freymann.
Avec cette reprise, DIS.ELEC comprend 30 salariés pour un chiffre d’affaires de 19 millions d’euros. Outre le volet complémentarité des métiers, la couverture géographique est intéressante. « Nous étendons notre clientèle dans Le Valenciennois, le Cambrésis, et le Maubeugeois. Pour autant, je demeure convaincu qu’il faut envoyer des compétences à la rencontre du client », ajoute le chef d’entreprise.
« Prendre notre revanche », Jean-Michel Freymann
Certes, PME, mais DIS.ELEC adosse son service aux clients a un matériel éprouvé. « Là également, les grands faiseux mondiaux sont français comme « Legrand » et « Schneider ». Il est quasi impossible de passer par des fabricants de petite taille, car la norme française est une dès plus exigeante du monde », ajoute Jean-Michel Freymann.
Souvent décrié, notre quotidien normé jusqu’au bout des ongles a une vertu. « Ces normes (drastiques) ont protégé le marché français. Il existe en Asie des très bons fabricants de matériels électriques, mais ils ne répondent pas aux critères français… », ajoute-t-il.
Evidemment, cette année 2020 totalement iconoclaste a bouleversé le paysage économique. « Ce sont plus nos clients qui ont souffert des confinements. Pour notre part, 1/3 de notre effectif a bénéficié du chômage partiel avec une perte de chiffre d’affaires de 500 000 euros environ. Nous avons limité la casse grâce à un investissement humain énorme sur le 4ème trimestre », poursuit-il.
Enfin, sur cette année 2021 aussi stupéfiante sur la durée qu’une sortie de guerre mondiale, mélangeant une pandémie et une campagne planétaire de vaccination, un crash économique conjugué avec un rebond espéré, sans oublier un temps électoral en France pour épicer la sauce de notre quotidien dynamité. « Nous avons envie de prendre notre revanche sur la vie. On veut revenir à un fonctionnement normal des échanges professionnels comme privés », conclut Jean-Michel Freymann.
Daniel Carlier