(Rétro) La fermeture du Passage de la Paix à Valenciennes
Décembre 2002, après un bras de fer pendant plus de deux ans entre la mairie de Valenciennes et les copropriétaires du « Passage de la Paix », une solution d’attente fut trouvée à l’époque afin de parer au plus pressé pour des raisons de sécurité devenues évidentes.
Sans vainqueur, ni vaincu !
Cette décision d’une fermeture de la Galerie du « Passage de la Paix » ne fut pas le fruit d’un coup de tête. En effet, dès juin 2000, la commission intercommunale de sécurité visite une première fois le « Passage de la Paix », cette vaste galerie proche de la Gare SNCF, prospère jusque dans les années 1960, mais au début du XXIème siècle à l’abandon.
L’état de délabrement avancé des lieux ne laissait pas planer le doute, le risque d’incendie y était très élevé, du fait des carences en matière d’électricité et de gaz, des dysfonctionnements du chauffage, et du système de désenfumage, sans oublier cette verrière Art-Déco -type Eiffel, avec passerelles et poutres métalliques, qu’il fallait consolider à l’aide de filets.
Face à ce constat implacable, la commission de sécurité émettait un premier avis défavorable quant à la poursuite de l’exploitation de l’endroit, et un arrêté de péril est pris en octobre 2002. Cet acte administratif majeur avait la vertu d’engager un dialogue entre la mairie, les copropriétaires, et les 4 derniers exploitants dans la dite galerie…. !
Pour autant, les avancées furent quasi nulles avec une mairie d’un coté impatiente compte tenu de sa responsabilité pénale sur la partie accessible au public, à tel point qu’une pancarte est affichée à l’entrée à destination des visiteurs « à ses risques et périls », et de l’autre des copropriétaires assez rétifs aux travaux.
Refus d’un devis pour une étude
Dans ce cadre, deux réunions sont organisées en Sous-Préfecture de Valenciennes où la municipalité suggère une étude diagnostic avec un échéancier à la clé d’une mise aux normes. Les copropriétaires refusent même le devis de l’étude. La partie amiable est définitivement finie. La mairie avait laissé jusqu’au 15 novembre pour fournir ce diagnostic de sécurité, puis s’est décidée à recourir des mesures contraignantes. Après un dernier passage de la commission de sécurité confirmant que l’exploitation du Passage de la Paix devait cesser, les quatre enseignes intérieures furent informées de la fermeture des grilles pour le 1er décembre 2002. Les cellules extérieures sur la rue Tholozé avaient 8 jours pour une mise aux normes ou une fermeture inévitable. Seules rescapées de cette mise en sécurité du public initiée par la municipalité, les cellules commerciales situées dans les étages du Passage de la Paix, sauf problème d’insalubrité, restaient ouvertes.
Une issue avec le CRAC ?
Qualifié d’ « indémerdable » par l’ancien maire Dominique Riquet, ce dossier a pris une nouvelle dimension avec son intégration dans le fonds d’Etat pour la redynamisation des centres-villes de 30 000 à 50 000 habitants sous le Gouvernement d’Edouard Philippe. La ville de Valenciennes travaille sur ce dossier où un accord amiable serait dans les tuyaux sur la verrière, mais tout reste à faire pour l’ensemble. Clairement, ce projet urbain est aussi lourd que celui de l’ancien Hôtel Dieu du CHV où un hôtel de luxe (Resort Hôtel Grand Hainaut) a pris place. En effet, vous avez pléthore de propriétaires ce qui rend toute négociation extrêmement complexe, mais le « Passage de la Paix » fait partie du programme de la liste élue le 15 mars 2020 à Valenciennes, dont une affaire à suivre… !
Daniel Carlier