(Condé) De la mémoire indignée au logement indigne !
Le dernier Conseil municipal de cette année 2020 s’est déroulé ce vendredi 20 décembre sur Condé-sur-l’EScaut. Au menu, beaucoup de délibérations habituelles en amont d’un vote budgétaire, mais deux d’entre elles ont tenu la corde, l’habitat indigne et un soutien de la commune à une initiative mémorielle (visuel Grégory Lelong).
Grégory Lelong : « Ce service dédié au logement indigne va bien au delà du Pays de Condé »
Ce conseil municipal se tenait au sein de la salle des fêtes de Condé-sur-l’Escaut, rue du collège, là où le projet PNRQAD fut présenté peu avant les élections de mars 2014, plus d’un siècle en temps Covid !!!
Après des délibérations où quelques piques, entre Grégory Lelong et Joël Bois, ont émaillé ce début de Conseil municipal, une délibération cadre sur le logement a été présentée aux élu(e)s du 28 juin 2020.
Cette délibération sur l’habitat indigne situe le niveau de l’enjeu pour cette commune « plus pauvre encore, en données statistiques, que ses voisines de Vieux-Condé et Fresnes-sur-Escaut. Notre commune présente un taux de parc privé potentiellement indigne de 13,50 %, ainsi qu’un taux de logements vacants de 12,80 %», souligne l’adjoint en charge de la solidarité, Marc Pontus. Ce ratio est énorme, et justifie pleinement un statut prioritaire au sein de l’agglo de Valenciennes Métropole.
« L’habitat indigne comprend l’indécence, l’insalubrité, et la situation de péril. L’indécence désigne des logements où le propriétaire (marchand de sommeil) doit être sanctionné. C’est de la responsabilité du maire et du préfet. A ce titre, la CAF suspend dores et déjà le versement des APL à ces propriétaires indélicats. Ensuite, vous avez également des propriétaires modestes que nous devons accompagner », explique Marc Pontus. En effet, vous avez une autre catégorie de logements vacants, dans le cadre d’une succession voire d’un déménagement, dans un grand délabrement compte tenu que les propriétaires sont dans l’incapacité financière de faire des travaux.
Ensuite, vous avez l’insalubrité « où les occupants sont en danger. L’ARS est en charge de ces dossiers ».
Enfin, la situation de péril est plus connue « lorsqu’un bâtiment fragilisé présente un danger pour les passants, la commune prend un arrêté de péril », poursuit-il.
« Ce service est totalement gracieux pour les communes au sein de Valenciennes Métropole. Tout l’objet de cette convention réside dans le grand nombre de communes concernées par cette convention. En effet, ce service dédié au logement indigne va bien au delà du Pays de Condé », commente le maire, Grégory Lelong.
Pour sa part, Joël Bois de l’opposition municipale espère « que cette convention fera l’objet d’un suivi, d’un point d’étape. Je remercie Valenciennes Métropole pour ce service qui existe depuis longtemps ».
« Un devoir de mémoire », Alice Polisini-André
Une subvention de 300 euros avait ce vendredi une résonance particulière. En effet, la commune a décidé d’accompagner l’initiative d’un professeur d’histoire du Lycée du Pays de Condé, Romain Ambert, relative à une exposition itinérante sur la communauté juive du Valenciennois au XIXème et XXème siècle. « C’est un devoir de mémoire important pour tout le monde », indique Alice Polisini-André, élue de l’opposition.
Julien Grosperrin précise « qu’une demande de subvention a été réalisée auprès de la Région, le département, l’agglo, et bien sûr notre commune. Le besoin est de 2 500 euros ».
A peine les commémorations du 11 novembre où les soldats morts pour la France de toutes les guerres sont honorés, mais également le jour où Daniel Cordier, ancien résistant et secrétaire de Jean Moulin, est décédé avec un hommage national prévu à cet effet, l’importance de cette exposition mémorielle s’avère « essentielle ».
Prime Covid
A l’instar de toutes les collectivités locales, une prime Covid-19 a été votée en faveur des agents en présentiel, voire en télétravail, durant le confinement du mois de mars/avril. » Nous avons choisi la réparation la plus équitable avec un calcul au prorata des heures passées à travers un système déclaratif par les chefs de service « , précise le maire.
Relations syndicales
Une question orale se concentrait sur les relations entre le maire et les délégations syndicales : « Nous avons effectué une mise à jour de la convention de 2002. Effectivement, nous sommes passés de 316 heures à 70 heures de délégations syndicales. De plus, quand je vois l’utilisation de ces heures notamment au mois de juin dernier, je me pose des questions. Je note que cette modification envoyée à la coordination départementale de la CGT n’a pas donné lieu à une réponse, ni de référé au TA », indique Grégory Lelong.
On s’en doute, le syndicat majoritaire au sein de cette commune entretient des relations très tendues avec la majorité élue… !
Daniel Carlier