(Basket) Le Président Yohan Senez, membre du comité Directeur de la LNB
Le 30 Octobre dernier, Yohan Senez a été élu membre du comité Directeur de la Ligue Nationale de Basket. Dès le 3 novembre, il participait au Comité Directeur qui évoquait la situation créée par le confinement, l’impossibilité pour les clubs d’accueillir du public, et par conséquent la fragilité économique des clubs. Retour avec lui sur son élection, son opinion éclairée sur la situation des clubs, et plus particulièrement du sien, l’ASC Denain Voltaire Porte du Hainaut.
L’élection
Président du club denaisien depuis un peu plus d’un an, Yohan Senez s’était déjà engagé lors du premier confinement, « il y a eu la création de groupes de travail, nous étions répartis dans ces groupes et j’avais choisi celui sur les impacts économiques de la crise. J’ai appris à connaître mes collègues Président et j’ai apporté ma contribution à la réflexion et aux décisions de l’époque. Un Président a quitté ses fonctions d’où la libération d’un poste et une nouvelle élection. On m’a sollicité, j’ai décidé de répondre positivement ça m’intéresse. C’est du temps d’investissement et du travail en plus. J’ai été élu le 30 octobre au cours de l’AG, je représente la pro B avec mon collègue de Rouen. En temps normal intégrer le Comité Directeur est un honneur pour moi et le club. Ce n’est pas inintéressant de faire valoir notre modèle avec peu de salariés et des bénévoles. En temps de crise, ça prend du relief. Je sens la gravité de la situation, je me suis retrouvé dans une réflexion complexe, les réunions ne sont pas faciles ».
Le Comité Directeur du 3 novembre
« Il y avait plusieurs options, nous souhaitions prendre une décision commune avec la Jeep Elite (Pro A), trouver une position homogène. La première option c’était de tout arrêter en attendant des jours meilleurs pour un retour du public en salle avec une jauge, une reprise en janvier. Quant à la deuxième option elle prenait en compte la trêve internationale et la volonté de la Ministre qui nous dit de continuer de jouer. Or comment continuer avec la perte en billetterie ? L’Etat nous aidera t’il ? A quelle hauteur ? Est-ce que ça compensera nos pertes ? (Lire à ce sujet l’article de Tony Parker, Président de l’ASVEL, si ça dure plus longtemps on va mourir). Pour la Jeep Elite, les matchs qui devaient être diffusés à la télé sont maintenus, nous avions réservé des créneaux, nous ne nous désengageons pas. Pour la pro B, la solution intelligente a été proposée par un Président expérimenté : jouer la Leaders Cup en novembre, elle se substitue au championnat et reprendre le championnat en janvier. La Leaders Cup n’est pas la compétition la plus rémunératrice mais nous disons à l’Etat, nous continuons à vivre sans recette, nous pouvons l’assumer. Nous montrons que nous nous battons et que nous sommes volontaristes ».
Le mental des joueurs denaisiens
« J’ai été impressionné par le mental de l’équipe malgré sa jeunesse, un mental d’acier. Les entraînements sont sérieux. Nous allons jouer un match de coupe de France (le 18 novembre face au BCM) et au moins un match en Leaders Cup (un quart de finale le 13 ou 14 novembre). Ces perspectives font que la machine ne tourne pas à vide. L’équipe se révèle dans la difficulté, elle gagne en cohérence, en fraternité. Les joueurs sont soudés, le capitaine joue son rôle. Denain est une bulle sociale. Ce sont des joueurs professionnels ils savent que choper le covid ça veut dire 3-4 semaines d’arrêt. Ils font gaffe, ils sont testés tous les 5 jours. J’ai beaucoup apprécié les déclarations de Matthieu Missonier. Le meneur de 23 ans a déclaré, « Denain est sans doute la meilleure chose qui pouvait m’arriver, sans doute le meilleur endroit pour un jeune, je suis vraiment reconnaissant ». Le Président poursuit, « rares sont les clubs qui forment les jeunes et leur donnent du temps de jeu ». Le trentenaire souligne que des joueurs passés par Voltaire évoluent en pro A. Citons par exemple Yakuba Ouattara qui a évolué à Monaco et fait partie de l’effectif de Sévile cette saison. « Je suis fier d’eux », conclut le Président, « avec cette crise tout est fait pour impacter leur moral et leur mental mais ils sont sérieux et soudés ».
La suite ?
« Nous guettons les courbes, nous nous informons. Si le championnat reprend en janvier, comment retrouver un équilibre entre huis clos et une jauge. Il faudra être habile et convaincant vis-à-vis de l’Etat : quels sont les impacts financiers juste pour survivre ? C’est une période un peu compliquée mais à Voltaire le staff est soudé et uni, très famille. Nous ne pouvons plus nous voir mais nous maintenons l’échange via what’sapp ou email en attendant des jours meilleurs ».
Anne Seigner