Le commerçant et la faucheuse… de proximité !
La FTIAVAL (Organisation syndicale regroupant les unions commerciales du Cambrésis, Valenciennois, et Sambre-Avesnois) s’est exprimée sur les conséquences funestes de ce (re) confinement économique partiel. L’affiche proposée par cette association pour alerter les autorités est au niveau du danger (visuel bas de l’article).
(De gauche à droite, Christophe Fehring en charge des UC du Valenciennois, Dominique Carpentier, Trésorier, Annie Denis, co-présidente, Guy-Paul Simon, Président, Christophe Carlier, en charge des UC de l’Avesnois, et Élisabeth Poulet, en charge des UC du Cambrésis).
Guy Paul Simon : « Beaucoup de commerçants sont dépressifs, et au bord de la rupture »
Le choix est cornélien pour le Gouvernement français voire européen en général. D’un coté, il doit faire face à une pandémie hors de contrôle, et de l’autre une nouvelle mise sous cloche est mortifère pour l’économie de proximité.
« Les professionnels de proximité sont face au mur, comme devant un peloton d’exécution. Beaucoup de commerçants sont dépressifs, et au bord de la rupture. Comme durant le 1er confinement, il y a des disparités entre la grande distribution et les commerçants de proximité », indique le Président de la FTIAVAL, Guy Paul Simon. Le Président n’oublie pas les acteurs de santé : « Nous sommes très conscients et solidaires avec les soignants face à cette épidémie ».
Bien sûr, le Premier Ministre a réagi avec l’interdiction des rayons non essentiels dans les hyper-marchés dès mardi… avec une tolérance jusque mercredi. « Cela va dans le bon sens, mais cela ne suffit pas ! De plus, cela veut dire quoi -commerces non essentiels-. Je n’ai pas vu de Ministre pas coiffé, pas chaussé, pas habillé… Trop, c’est trop ! », répond Annie Denis, la co-présidente de la FTIAVAL.
« Nous remercions les élus pour leurs initiatives », Annie Denis
« On tient nos commerçants à bout de bras en ruralité, ils sont en train de se noyer », commente Dominique Carpentier, adjoint au Conseil municipal d’Avesnes-le-Sec, et trésorier de la FTIAVAL.
« Nous avons été entendus par les élus suite à nos sollicitations », indique Guy Paul Simon. « Nous remercions les élus pour leurs initiatives (arrêtés virtuels ou réels) », ajoute Annie Denis.
Pour autant, tout est en lien avec le 1er confinement sur le volet sanitaire, et en même temps rien sur le sujet économique, c’est le constat simple de cet état des lieux. En effet, suite au 1er confinement « les commerçants ont pris un coup de massue, un effet de sidération, et surtout ils ne pensaient jamais à un 2ème confinement. De plus, ils ont pu écouler leur stock d’été. Là, les commandes d’hiver sont là. Que vont-ils faire ? », ajoute Annie Denis, la co-présidente de la FTIAVAL. « On a l’impression que l’on nous livre à dose homéopathique le confinement, le deuxième, le troisième, etc. », soupire Elisabeth Poulet, vice-présidente en charge du Cambrésis.
« En contact avec Alain Griset », Guy-Paul Simon
Bien sûr, les chambres professionnelles sont en ébullition depuis vendredi. Laurent Rigaud, le nouveau président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat depuis le 28 septembre dernier, et Philippe Hourdain, le Président de la CCI Hauts-de-France sont « en contact avec Alain Griset, ministre délégué aux PME (et ancien Président de la CMA Hauts-de-France) », précise Guy Paul Simon. L’espoir est énorme concernant la prochaine échéance du 12 novembre… !
« Sur rendez-vous, c’est jouable ! », Elisabeth Poulet
Pour conjuguer une limitation dans les distanciations sociales avec un besoin impérieux d’économie de proximité, les commerçants veulent être force de proposition. « On peut travailler sur rendez-vous dès le 12 novembre, c’est jouable. Nous pouvons également élargir nos horaires, travailler tous les dimanches. Par contre, si nous restons trop longtemps fermés, on est mort. On va habituer le consommateur à ne plus fréquenter le commerce de proximité… », ajoute Elisabeth Poulet.
« Nous avons un rôle social », Annie Denis
Tout le paradoxe est également dans le rapport social du commerçant de proximité avec sa clientèle. Certes, le but de ce confinement est un frein aux interactions sociales, mais « nous avons un rôle social. On sous-estime les dégâts psychologiques de ce deuxième confinement. Nous avons pleinement conscience qu’il faut ralentir ce virus mortel. Je tiens d’ailleurs à saluer le rôle exemplaire des commerçants durant le 1er confinement », ajoute Annie Denis.
Aucune indemnisation ne suffira… !
Le problème colossal de ce timing économico/sanitaire est qu’il intervient à une période où moulte activités professionnelles font leur stock de fin d’année. Il est là. Certes, une indemnisation est la bienvenue, mais elle va rembourser les charges inhérentes, mais en aucun cas la marge du commerçant vitale à cette période. Ce bol d’air financier de fin d’année permet aux professionnels de passer un 1er trimestre sans trop de difficultés. Là, sans cela, plus de rempart face aux charges fixes, la première échéance du PGE (Prêt Garanti par l’Etat), le report des charges, voire des loyers à l’amiable, des échéances de crédit…, sans cette marge, c’est la noyade assurée en 2021.
« Une campagne d’affichage », Guy-Paul Simon
C’est pourquoi, la FTIAVAL a édité une affiche envoyée « à toutes les unions commerciales pour diffuser chez tous leurs adhérents. Nous représentons plus d’une trentaine d’Union commerciales avec entre 800 et 1000 adhérents suivant les années », conclut Guy-Paul Simon.
Malheureusement, la première vague de casse économique est pour 2021. Donc, en conscience n’achetez pas sur Amazon et consorts, réservez vos achats de Noël pour la prochaine (ré)ouverture de votre commerçant de proximité si vous voulez le saluer… encore !
L’affiche est assez parlante… !
Daniel Carlier