« Le climat » au Lycée Wallon à Valenciennes
Depuis le début de l’année 2020, la région Hauts-de-France a lancé une concertation sur la thématique du climat au sein de ses lycées. Ce mardi 06 octobre, plusieurs classes de seconde du lycée Wallon à Valenciennes étaient donc sollicitées pour écouter, mais surtout exposer leur ressenti, leurs idées sur un sujet crucial pour leur avenir (visuel Guislain Cambier, élu régional en charge des sujets climatiques).
Guislain Cambier : « Les panneaux photovoltaïques sur les toitures des lycées (volontaires), c’est voté ! »
Démarré en janvier à travers les 5 départements des Hauts-de-France, cette concertation des lycéens a connu un coup d’arrêt pendant le Covid. « Nous avons repris les concertations climat depuis septembre. Nous n’avons pas la solution au réchauffement climatique global, mais chacun doit prendre sa part, agir à son échelle », explique en propos liminaire Guislain Cambier.
C’est pourquoi, le Conseil régional interroge « son coeur de métier, ses lycéens, car ils sont pleinement dans la tranche d’âge concernée par ce changement climatique. Nous voulons des solutions locales pour une écologie populaire, positive, et concrète ! Par exemple, nous venons de voter l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures des lycées. Bien sûr, ce sera une démarché volontaire du Conseil d’administration de chaque lycée », ajoute Guislain Cambier. On ne doute pas un instant qu’une toiture neuve, plus une opération écologique créatrice d’énergie pour le dit équipement scolaire, génère une demande pléthorique au sein du Conseil régional des Hauts-de-France.
« Il est criminel de conseiller à nos élèves la pratique du vélo sur la ville de Valenciennes », enseignante au Lycée Wallon
Après une présentation de cette « concertation-climat » par l’élu régional, Christophe Legroux, un cadre du Parc Naturel Régional de l’Avesnois expose son idée d’un jeu environnemental. « L’idée est simple. Ce jeu repose sur la réalisation des 36 gestes à faire pour que la planète se porte mieux. Vous pouvez créer dans ce lycée votre propre vague éco-citoyenne grâce à une application. Cette dernière va prendre en compte chaque geste en faveur de l’écologie », commente-t-il.
Ensuite, Guislain Cambier a engagé les jeunes a se lancer dans une tornade d’idées. Cette discussion a commencé par une brise sur le transport en commun avant que plusieurs enseignants n’interviennent sur le déplacement en mode doux, en l’occurence le vélo et plus particulièrement sur la commune du dit lycée. Le moins que l’on puisse dire est qu’un tir de barrage a démarré : « Il est criminel de conseiller à nos élèves la pratique du vélo sur le ville de Valenciennes. Nous sommes trois enseignants pratiquant le vélo avec tous les équipements nécessaires à la meilleure sécurité possible, et pourtant tous les 15 jours, j’ai l’impression d’avoir risqué ma vie à un moment donné ».
Elle rajoute une couche sur la politique locale « on dirait que certains agents publics sont payés au nombre de signe de cyclistes mis au sol même lorsqu’ils sont totalement incohérents ». Des propos appuyés par ses collèges où une idée est sortie du lot, le réaménagement du local à vélo à l’intérieur du lycée Wallon, vétuste et saturé avec quelques vélos… ! « Dans le cadre des travaux du lycée, vous pouvez faire votre demande pour la rénovation de ce local », commente Guislain Cambier.
La traduction par les chiffres, aucun enfant parmi plusieurs classes de seconde ne venait en vélo… ! En clair, rien n’incite à la pratique du vélo sur la ville-centre !
« Récupérer l’eau de pluie comme énergie », un élève
Ensuite, un échange sur l’eau fut intéressant avec notamment une idée de derrière les fagots. « Pourquoi ne pas récupérer l’eau de pluie comme énergie », questionne un élève. Déjà l’idée dans un débat précédent sur la récupération de l’eau de pluie pour les sanitaires a posé quelques « problèmes réglementaires. En effet, un particulier peut le faire, mais il est impossible de pratiquer cette démarche au sein d’un établissement scolaire », précise Guislain Cambier, administration quand tu nous tiens…
Pour revenir à cette brillante idée où l’eau récupérée serait génératrice d’une énergie pour éclairer, activer une machine, etc., est très concrète. Oui, cela existe, plusieurs experts et particuliers ont phosphoré sur le sujet, le web regorge d’articles sur cet item. Après les panneaux photovoltaïques, pourquoi ne pas récupérer une énergie tombée du ciel… !
Les idées fusent sur les déchets…
Un peu contre toute-attente, les dernières vingt-minutes furent consacrées à un débat rompu sur la fiscalité des déchets. A l’heure où une dès 2 agglo (La Porte du Hainaut) du Valenciennois se déchire sur la nouvelle taxe d’enlèvement sur les ordures ménagères votée en plénière (alors qu’elle était nulle durant 20 ans) ne manque pas de sel.
La ligne de base est l’existence d’une fiscalité pour la dite collecte. Le sujet semblait faire consensus sauf que… « je suis pour une taxe très faible avec un aménagement selon le poids des déchets consommés », explique une élève. Un autre s’insurge contre la taxation au poids des déchets « c’est un peu fort, celui qui a des déchets est également quelqu’un de vertueux qui n’a pas jeté ses papiers par terre ».
D’autres fustigent la taxation au poids « puisque certains vont remplir la poubelle du voisin ». L’élu régional intervient « il y a des solutions techniques avec des poubelles dotées de puces électroniques. Seul le propriétaire peut ouvrir sa poubelle ».
Une autre élève estime « qu’il est normal que les plus pauvres ne paient pas de taxe sur les déchets ». Pour autant, une ligne partagée s’est dessinée sur « le tri des déchets. Il faut taxer les déchets plastiques, mais pas les déchets alimentaires, car selon la composition d’une famille le résultat est très différent ». Voilà le sujet est complexe, mais la génération des contribuables de demain est 100% connectée au sujet !!!
Si vous voulez participer à cette démarche écologique, agissez sur www.concertation-climat.fr
Daniel Carlier