Valenciennois

Y.Dusart, G. Mannarino, deux candidats et une candidate à la tête de liste UPN

Pourrait-on dire que l’ouverture de la campagne officielle de la prochaine élection départementale a eu lieu vendredi 02 octobre au domicile de Geneviève Mannarino, c’est en partie la vérité tant la présentation du binôme Yves Dusart et Geneviève Mannarino appuyée en personne par Jean-René Lecerf, le président sortant, constitue un geste très fort politiquement parlant. D’autant plus que la Vice-Présidente, en charge des personnes âgées et du handicap, est également candidate pour prendre la tête de la liste UPN.

Geneviève Mannarino : « Je suis candidate à la tête de liste de l’UPN ((Union Pour le Nord) »

En prélude à cette information politique, Jean-René Lecerf tient à rappeler que la date du scrutin « n’est décidée, ni par nous, ni par le Président de la République ; c’est la pandémie qui choisira si ce scrutin est reporté de plusieurs mois, voire après les présidentielles ». D’ailleurs, il glisse l’air de rien « qu’Emmanuel Macron avait trouvé une hostilité des parties à reporter les élections. Aujourd’hui, compte tenu du contexte sanitaire, il ne trouverait pas d’opposition politique sachant qu’il sera très difficile de faire campagne pour toutes les listes engagées ».

Enfin, le sujet de la fusion du département et de la région n’est pas à écarter, bien au contraire. « Cela me semble une évolution naturelle. Après, les divergences existent sur la méthode », indique Jean-René Lecerf.

En présence de Cécile Gallez, ancienne maire de Saint-Saulve, député, et surtout respectée par toutes les actrices et acteurs politiques quel que soit la couleur politique, de Georges Maillot, président de l’APEI du Valenciennois, de Serge Kalicki, en charge du Réseau Bulle sur le Valenciennois, et de Danielle Ferté, ex adjointe à la ville de Valenciennes, le binôme sortant du canton de Valenciennes-Saint-Saulve a fait officiellement acte de candidature pour l’élection au sein nouveau Conseil départemental du Nord en mars prochain.

« Ma présence ici, elle est simple ! Elle s’inscrit dans le cadre du service rendu par ces deux candidats à une réélection vis à vis de la population », cadre le Président du Conseil départemental Nord, le plus dense de France.

« Je disais toujours qu’il était impossible d’avoir deux VP dans un même canton, je me suis trompé », lance le Président. En effet, si Geneviève Mannarino a eu d’emblée la vice-présidence en charge des personnes âgées, et des personnes en situation de handicap, Yves Dusart s’est vu proposer en cours de mandat une VP sur la Protection de l’enfance, la jeunesse etc.. En clair, deux thématiques sociales sur les trois piliers sociaux (avec l’insertion) dont le Conseil départemental est le dépositaire. C’est dire le poids des responsabilités quand on connaît la pesée financière dans le budget du département du Nord dont les détracteurs disent qu’il n’est qu’un « guichet social », un peu réducteur pour cette institution révolutionnaire et chargée d’histoire !

« Un mandat de Geneviève tourné vers l’humain », Jean-René Lecerf

Bien sûr, cette crise sanitaire met en exergue la fragilité de nos aînés, l’isolement, la problématique du grand âge, et clairement certaines absences de pratique sanitaires.  « Je ne peux pas accepter que dans les EHPAD, la durée de vie moyenne d’un entrant est de deux ans. Petit à petit, il se laisse glisser. Il fallait trouver d’autres solutions d’accueil… », souligne Jean-René Lecerf.

Il rappelle au passage que le Conseil départemental du Nord (et autres) « ont commandé en 1er les masques, car nous payons plus vite que l’Etat. D’ailleurs, ces derniers ne furent même pas remboursés par l’Etat puisqu’ils furent commandés avant la loi d’urgence sanitaire (bref) ! ».

Ce vendredi 02 octobre, Jean-René Lecerf est venu soutenir à Valenciennes la réélection du binôme Geneviève Mannarino et Yves Dusart. « Ce fut un mandat de Geneviève tourné vers l’humain. Il fallait des solutions alternatives, le logement partagé, l’accueil familial, un autre chemin que le choix domicile ou EHPAD avec toute la problématique de l’enfermement », indique le Président.

Ensuite, l’autre pan énorme de cette vice-présidence fut la politique en faveur des personnes en situation de handicap. Bien sûr, la tâche reste immense, mais un dialogue, certes complexe, s’est instauré entre les structures existantes d’accueil, les associations, et le Conseil départemental du Nord sur une politique plus inclusive, une recherche de l’autonomie sans pour autant gommer des situations où l’enfant, voire l’adulte, n’a pas d’autres choix que l’accueil en structures spécialisées. A ce titre, Georges Maillot rappelait que « le vieillissement des personnes handicapées constitue un (nouveau) problème. Aujourd’hui, à partir de 55/60 ans, nous n’avons pour certaines et certains plus de solutions ». Au titre du Réseau Bulle, Serge Kaliki souligne que « Geneviève Mannarino a ramené de l’humanité (institutionnelle) dans l’approche du handicap ».

« Pas un cadeau à Yves Dusart », Jean-René Lecerf

L’autre VP de poids dans le canton du Valenciennois fut dévolu à Yves Dusart, aujourd’hui maire de Saint-Saulve. « Ce n’était pas un cadeau fait à Yes Dusart tant la Protection Judiciaire de la Jeunesse était un dossier difficile. Nous avons trouvé des pistes alternatives à la machine à broyer (la séparation des enfants de la famille). Nous avions 99% des enfants en placement judiciaire. De fait, nous avons récupéré des marges de manœuvre financières pour repartir vers le chemin de l’embauche. De même, le traitement de la thématique (très médiatique) des mineurs non accompagnés nous incombe, c’est une lourde responsabilité », indique le Jean-René Lecerf.

Yves Dusart (47 ans) reprend tout de go « on nous accuse de changer de politique pour retrouver des fonds. Non, nous avons d’abord changé la méthode à travers un travail collégial afin d’éviter ce placement (quasi) automatique. Il fallait mieux accompagner les familles, etc., et de fait retrouver des marges financières ». Bien sûr, chaque cas est individuel. La dichotomie d’un dossier blanc ou noir est une vue d’un esprit ignorant des difficultés en la matière, mais parfois très politique !

Sur ce canton, le président natif de Valenciennes, rappelle à l’envie que ce canton fut « particulièrement choyé par le Département avec le Contournement Nord (125 millions d’euros sur le mandat), le collège Chasse Royale, des Fonds à hauteur de 5 millions d’euros pour l’agglo, tout comme pour la ville de Valenciennes », précise le Président. « Cela représente 37 millions d’euros de fonds du département sur ce canton, soit 5 millions d’euros de plus que sous le mandat précédent », ajoute Yves Dusart. « Le prochain grand dossier d’investissement du mandat sera le contournement de Maubeuge », précise le président.

Jean-Renée Lecerf précise un différent avec Laurent Degallaix, maire de Valenciennes, sur une subvention espérée par la ville de Valenciennes sur le financement des travaux de la basilique Notre-Dame du Saint-Cordon. « Déjà, pour donner une subvention, faudrait-il me l’a demandé officiellement à travers un dossier ! », indique-t-il.

Choix du candidat tête de liste le 15 octobre

Même si le suffrage universel doit d’abord passer par l’élection de tous les binômes au sein du futur hémicycle du Conseil départemental, le choix de la tête de la liste pour la majorité constitue un fait politique majeur.

A ce jour, quatre candidats sont officiellement déclarés dont Geneviève Mannarino. « Oui, je suis candidate à la tête de la liste UPN pour le prochain scrutin départemental. Je travaille sur ma profession de foi. J’y réfléchis depuis longtemps. J’ai indiqué au Maire de Valenciennes que je ne souhaitais pas de fonction d’adjoint afin de préparer cette élection, et cette candidature à la tête de liste. Les choses sont claires depuis longtemps. Nous n’avons de problèmes relationnels », indique Geneviève Mannarino.

Si compte tenu des relations tendues, bien connues, entre le maire de Valenciennes et la Conseillère départementale, nous ne pouvons pas parler d’une entente cordiale, on peut qualifier cet agreement comme de la politique cordiale. Chacun sa route… vers les urnes !

Geneviève Mannarino, une candidate imprégnée par les politiques départementales

Face à la logique des parties « qui se réunissent dans une cabine téléphonique (plutôt en visio à quatre) », ironise le Président. Jean-René Lecerf instille sa méthode « transpartisane. Nous avons convenu entre les candidat(e)s à la tête de liste UPN de passer un grand oral, le 15 octobre prochain, afin de déterminer la futur(e) tête de liste. Moi, je suis presque pour une coalition, il pourrait y avoir des surprises sur cette liste. Bien sûr, cela ne plaît pas du tout aux partis politiques. Pour autant, LREM, LR, et l’UDI, ne sont en aucun cas mis à l’écart. Simplement, pour figurer sur cette liste, vous devenez membre de l’UPN », constate le Président du Conseil départemental.

« Je suis centriste », précise Geneviève Mannarino (63 ans) qui n’est plus cartée à l’UDI. Pour sa part, Yves Dusart n’a jamais été carté à un parti politique.

Donc, la venue du Président en exercice était à double détente, un soutien au binôme en lice comme (on le suppose) dans de nombreux cantons, mais également un soutien (à peine voilé) à la candidate tête de liste de l’UPN Geneviève Mannarino.  » Il n’y a jamais eu de femme à la Présidence du Conseil départemental du Nord « , commente-t-il. Il ajoute « que j’irai soutenir les candidats (à la tête de liste) là où ma présence sera désirée, et cela ne sera pas le cas partout. Geneviève Mannarino a un atout. Elle est libre de tout autre fonction de vice-présidence (agglo) ou d’adjointe (ville). Je vois que d’autre candidats comme Christian Poiret pense (à ce stade) cumuler la Présidence de l’agglo de Douai et de la Présidence du Conseil départemental, je ne suis pas convaincu que cela soit possible ! », ajoute-t-il.

Pour sa part, Geneviève Mannarino avance ses casquettes nationales, notamment à la CNSA (La Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) « où nous travaillons sur le sujet de la prise en charge de la dépendance », souligne-t-elle, la fameuse 5ème branche où le paquebot social des prochaines décennies ! « A travers différentes fonctions nationales, j’ai un échange direct avec les ministres concernés par ces thématiques. Par ailleurs, je suis allé chercher des budgets nationaux pour le Conseil départemental du Nord », ajoute-t-elle.

Sur l’élection proprement dite, Jean-René Lecerf rappelle une réalité électorale. « A la différence de l’élection régionale où la tête de liste fait le vote. Les membres d’une liste candidate au Conseil départemental sont essentiels compte tenu de ce mandat de terrain, de la proximité avec les structures sur la canton, etc. ».

Pour l’autre poids lourd politique dans le Valenciennois, Valérie Létard, Jean René Lecerf montre un chemin « elle a une réelle opportunité sur la liste de Xavier Bertrand (grand favori de l’élection) où chacun sait qu’il ne restera pas Président (candidat à l’élection présidentielle) ». Une façon de faire taire le bruissement politique sur l’ambition de la sénatrice au sein du Conseil départemental du Nord.

Au niveau calendrier, le 15 ou 16 octobre prochain, le ou la candidate tête de liste de l’UPN sera connu « même si j’ai des reproches à faire en direct aux 4 candidats. J’attends leurs réponses… ! », conclut Jean-René Lecerf.

Daniel Carlier

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