Saint-Amand-les-Eaux unanime contre la TEOM
C’était un des points forts de ce Conseil municipal de Saint-Amand-les-Eaux, une motion contre la mise en oeuvre de la fiscalité pour la collecte des ordures ménagères par la Porte du Hainaut a été votée à l’unanimité (visuel Alain Bocquet, maire de la commune).
Alain Bocquet : « Ce quarteron d’élus a pesé énormément sur ce vote de la TEOM à la Porte du Hainaut »
On s’en doutait à la sortie de cette plénière à la Porte du Hainaut, le dossier ne serait pas clos. Tour à tour, les élus des groupes politiques ont exprimé leur désaccord sans gants ! « Il y avait déjà eu un scandale avec la CFE multiplié par 2,6,8, 10 pour les chefs d’entreprises, et même avec une diminution par 2 l’année suivante, la hausse est toujours là. Sur cette TEOM, c’est un vol en bande organisée. Après le racket des entreprises, c’est le racket des ménages ! », s’exclame Eric Castelain. Il ajoute dans la foulée… d’ailleurs « j’ai engueulé Jean-Michel Michalak » comme ex compagnon d’opposition municipale dans la cité thermale.
Alain Bocquet reprend Eric Castelain… « et Jean-Michel Michalak a proposé que les recettes du Pasino deviennent communautaires, c’est pas beau pour un ancien conseiller municipal de la commune ! ».
Pour sa part, Eric Renaud tance cette décision, selon lui hâtive : « Nous pouvions attendre jusqu’au 15 avril, il n’y avait pas besoin de se précipiter avec un vote d’une taxe à 15,62%. Cette taxe existe depuis 2001, mais La Porte du Hainaut a toujours fait le choix qu’elle demeure à zéro. C’est un coup de force, un abus de pouvoir, illégal et en toute irrégularité. J’irai en justice. Il faut dire aux habitants de la Porte du Hainaut que tout le monde va payer cette taxe, propriétaire et locataire (puisque le principe est que le propriétaire réclame cette TEOM au locataire) ».
Enfin, le maire conclut cette concorde sur le sujet : « Pour l’élection (du Président de la CAPH), il y a eu un pacte territorial, et ce quarteron d’élus a a pesé énormément sur ce vote de la TEOM à la Porte du Hainaut. Nous avons jusqu’au 15 avril pour faire bouger les choses. C’est une motion politique ce qui n’empêche pas des actions en justice en parallèle ».
Les rapports de la Chambre Régionale des Comptes
La présentation du rapport de la CRC était complexe juridiquement. En effet, un recours au Conseil d’Etat est (sous peu) rendu par les magistrats avec un commentaire virulent des magistrats de la CRC à l’endroit du gestionnaire du Pasino. « Je ne m’exprimerai pas sur les propos de la CRC sur le Pasino compte tenu de la proximité de la décision du Conseil d’Etat, c’est de l’ordre de l’intérêt général ! », indique Eric Castelain.
Pour être plus clair, Afin Bocquet détaille la synthèse de la CRC relative aux comptes 2014/2018 sur la cité thermale. « Il y a douze lignes sur la commune, et quinze sur la DSP du Pasino !! », explique l’édile de la commune. La CRC s’interroge « sur la fiabilité des comptes avec 18% des recettes issues du Pasino », explique-t-il. La sémantique est sans ambiguïté, l’exploitant de cette DSP est dans le viseur de la CRC « alors que nous venons d’entendre dans le détail le rapport 2018/2019 de l’exploitant », indique le maire. « Je rappelle que la ville de Saint-Amand-les-Eaux a une capacité de désendettement de 4,7 années… », indique Alain Bocquet.
Effectivement, le délégataire de cet établissement de jeux, en principal, souligne que le résultat du 01 novembre 2018 au 30 octobre 2019 est excellent. « C’est une très bonne année pour notre activité première, celle de casinotier. Nous dégageons un résultat net (après prélèvements) de 18 101 310 euros », précise un responsable du Groupe Partouche. On note que l’exploitant a reversé la somme de 5 458 771 euros à la cité thermale d’où la question, posée de concert par l’opposition, sur l’impact Covid-19… ? « A ce stade, nous avons perdu près de 9 millions d’euros. De plus, nous avons annulé tous les spectacles d’ici octobre/novembre pour un montant signé de 700 000 euros », précise-t-il.
Sur la Porte du Hainaut, la CRC s’est également exprimée :
« La CRC indique qu’il n’y a pas de vision stratégique de la Porte du Hainaut, pas de projet clair intercommunal même si elle contribue à la réhabilitation, voire création, des piscines, et la restauration des églises. Toutefois, la CRC souligne que la trajectoire financière de la CAPH est soutenable. La CRC s’inquiète également sur les perspectives du site d’Arenberg Créative Mine tout comme de la rigidité des charges. Toutefois, je rappelle que cette agglo a une capacité de désendettement de 3,9 années. On commence à s’inquiéter à 9, 12 alerte… ! Nous avions encore de la marge », commente le maire.
Pour sa part, Eric Renaud souligne « que les deux collectivités sont en bonne santé financière ». Par contre, il tance un autre aspect de la fiscalité. « Vous verrez qu’à terme le gain de pouvoir d’achat, à travers la suppression de la taxe d’habitation, sera compensé par une nouvelle taxe de la CAPH (GEMAPI, GEPU) sur les contribuables. Il y a un coût financier sur ce sujet entre 3 et 5 millions d’euros qu’il faudra résoudre par la Porte du Hainaut », commente-t-il.
Le rapport du Centre aquatique de l’Amandinois
Comme le Pasino, le Centre aquatique de l’Amandinois doit présenter son rapport d’exploitation annuel. Franck Baudoux, le Directeur de la dite structure, a présenté un bilan où « nous avons réalisé en 2019 le meilleur chiffre d’entrées payantes depuis l’ouverture en février 2014. L’équipement est plébiscité par les usagers des 19 communes de la SPL », indique-t-il.
Pour autant, une baisse drastique des entrées club de natation depuis l’ouverture (- 10 000 entrées) est tangible. « Nous sommes en lien avec les clubs. Nous mettons ces derniers dans les meilleurs dispositions, mais nous ne sommes pas dans les associations. Je rappelle qu’à la base, cet équipement fut réalisé pour la natation scolaire avec une jauge (seulement) à 150 000 entrées par an », commente le directeur.
Eric Renaud juge sévèrement les résultats financiers « Franck Baudoux fait preuve d’un optimiste béat sur la trajectoire financière de cette SPL. L’arrivée du complexe à Denain, celui de Trith-st-Léger, et la réouverture de Valenciennes vont proposer d’autres offres de service. Ces chiffres sont inquiétants pour la suite ».
Ce rapport était accompagné d’une délibération faisant basculer Franck Baudoux à 80% de son temps de travail sur la commune, et seulement 20% sur le Centre aquatique. Après moulte supputations de l’opposition, Alain Bocquet explique simplement les faits. « J’ai reçu en octobre 2019 un courrier de la MEL m’indiquant que Franck Baudoux serait embauché chez eux. Il a d’ailleurs eu d’autres propositions sur le territoire, il n’est donc pas nul… ! Ensuite, les élus de la SPL ont souhaité qu’il ne parte pas comme cela. C’est une simple étape de transition pendant deux ans où il nous faudra trouver un nouveau Directeur », indique Alain Bocquet. « Il faut gérer le Mercato », ironise Eric Castelain.
La maire rappelle une donnée (pas neutre) sur cette année de Covid-19 pour les équipements sportifs: « La SPL a permis de bénéficier du chômage partiel contrairement aux collectivités. De plus, l’objectif de cette piscine était fléché sur la natation scolaire. Il est réussi (en partie) puisque nous passons de 50 % de jeunes sachant nager à 80% », conclut le maire. Assurément, les décès chaque été, particulièrement en 2019, sont légions faute d’une bonne pratique minimale de la nage. La Ministre des sports, ex championne de la discipline, s’engage d’ailleurs très activement sur cet item.
Les projets communaux, du patrimoine historique au bien-être des personnes âgées
Deux projets phares ont été présentés en préambule de ce Conseil municipal sur la durée… ! Bien sûr, l’EHPAD du futur, situé sur la friche Leclerc Avenue Henri Durre, a tenu toutes ses promesses. Tout d’abord, on peut noter le timing avec « un permis de construire déposé durant le confinement avec un retour très prochainement. La livraison par l’opérateur est prévue (Ramery construction) en novembre 2022 », explique le Directeur du Centre Hospitalier de St-Amand M. Thumerelle.
Ce nouvel équipement vise le remplacement des structures comme l’EHPAD de l’Estreelle (186 lits) voire de l’EHPAD du Bruille (96 lits) tristement touché par le Covid-19 : « Avec 287 lits + 5 chambres relais (300 lits au total) dans le médico-social, cet EHPAD est un projet très ambitieux avec un budget de 30 millions d’euros. Je remercie Fabien Roussel pour son appui pour obtenir l’autorisation de l’ARS ».
Pour sa part, le Docteur Dambre indique que ce projet a été « co-construit avec les résidents, les soignants, et les familles. Nous avons pris en compte les besoins et les envies des résidents. Il n’y a pas une chambre en dessous de 28 m2, contre une dimension de 14 à 17 m2 actuellement. Ensuite, ce seront des petites unités de 28 chambres où le résident pourra y demeurer ou se rendre dans d’autres unités », précise le Docteur Dambre.
Composé de 3 bâtiments, d’une Place centrale, trois patios d’une grande dimension, le confort de vie est privilégié « en centre-ville. Je remercie le maire pour la mise à disposition de cet espace foncier », ajoute le Directeur général.
Sur le volet environnemental, le bâtiment sera passif avec « des aménagements modifiés, notamment avec le retour d’expérience de la crise du Covid-19. En effet, il n’y aura pas de climatisation, mais une gestion de l’air optimisée ! », explique une responsable de chez Ramery.
L’autre présentation emblématique de cette soirée était le projet d’une réalisation patrimoniale en phase avec la découverte des vestiges d’un pont et de ses arches du XVIème siècle. De suite, le locuteur de la DRAC indique « qu’il n’est pas intéressant de réaliser une mise en lumière stricto sensu de ces vestiges. Il faudrait creuser une cavité de 10 mètres x 15 mètres, laisser des dalles en verre avec un risque de serre…. ! Non, l’idée est de recréer une partie de ce pont, avec une arche, devant la Tour Abbatiale. Cette réalisation serait totalement en phase avec l’oeuvre d’origine », commente-t-il.
Ce trait architectural au pied de la Tour abbatiale « renforcerait l’attractivité de la commune. Bien sûr, il se ferait dans l’hypothèse d’un financement comme par la Fondation du patrimoine, du mécénat, et autres partenaires. Le coût estimé serait d’1,8 millions d’euros ! », indique Alain Bocquet. L’édile ajoute, et ce n’est pas rien, que « ce projet a la bienveillance de la Directrice de la DRAC… », les connaisseurs auront compris. Nous reverrons ce dossier sur le long terme durant ce mandat !
Daniel Carlier