La solidarité en zone rurale porte un nom, Arcade
Spécialisée dans le soutien des entreprises agricoles en souffrance, l’association « Arcade » vient aussi apporter son savoir faire face à toutes les problématiques des commerces et artisans de centre-bourg. Si vous êtes commerçant ou artisan, indépendamment des mesures de soutien de l’Etat, et des agglos, vous pouvez faire appel à cette association « Arcade » reconnue en la matière. A l’heure où la crise économique pointe au coeur de nos villes et villages, il est important de mettre en avant tous les acteurs de la solidarité.
Arcade, paysans et commerces ruraux solidaires
L’association Arcade est composée de 14 salariés (techniciens, un juriste, secrétariat), elle fait partie depuis plus de 27 ans d’un réseau national, Solidarité Paysans « c’est la voix politique de cette solidarité rurale », souligne Claude Wattiez, l’ancien président de l’association Arcade. Chaque entité composant cet agglomérat au service de la solidarité agricole est indépendante. Elle organise, rencontre, négocie sur le terrain avec les interlocuteurs de l’exploitation agricole « mais toujours avec l’accord express de l’agriculteur », ajoute l’ancien président de cette association. Cette association solidaire est basée sur Hazebrouck, elle a également une antenne importante sur Avesnes-sur-Helpe.
Claude Wattiez : « Notre particularité est l’accompagnement humain de nos adhérents »
Face à une alerte, une tierce personne signalant un problème de tout ordre sur une exploitation agricole, il est nécessaire d’avoir une visions globale. « Généralement, il n’y a pas qu’un seul facteur, cela peut-être humain, juridique, social, voire financier », note Claude Wattiez.
Le monde agricole est méconnu. « Chaque agriculteur a sa dignité. Nous ne décidons pas à la place d’un agriculteur. La première priorité d’Arcade est l’accompagnement de ses adhérents avant toute considération financière. Chaque professionnel a sa personnalité, nous prenons en compte fortement l’aspect humain du couple, ou de l’agriculteur seul. D’ailleurs, on se déplace à plusieurs, bénévoles et techniciens pour nos rencontres sur le terrain », explique Claude Wattiez.
Régler l’urgence !
Comme pour toutes les entreprises en grande souffrance, le principal est de régler l’urgence. « Nous prenons contact avec la MSA (Retraite des Agriculteurs), la banque, certains fournisseurs afin de trouver des solutions. Il faut d’abord régler l’urgence, mais nous privilégions la transaction amiable », commente-t-il.
Une exploitation agricole a une particularité que l’on ne rencontre pas ailleurs. « Parfois, l’exploitation n’est pas rentable, mais le professionnel continue depuis 15 ans. Son outil de travail ne coûte rien à la société, l’agriculteur a souvent tendance à se dévaloriser, se sous-estimer. Nous sommes contre ce discours où certains vous conseille mécaniquement de cesser votre activité faute de rentabilité », indique-t-il.
Bien sûr, il ne faut pas atteindre des situations inextricables « nous accompagnons également des professionnels vers une reconversion. D’ailleurs, début 2018, nous avons un adhérent qui reprend une boulangerie suite à sa formation sur ce projet. Le but est de réussir ensemble », ajoute-t-il.
En 2017, innovation rurale dans les centres-bourgs
A titre d’exemple sur la particularité d’une exploitation agricole, il faut rappeler que le seule la liquidation judiciaire existait, point de tempérance, de temps de reconstruire une trésorerie, le fameux Règlement Judiciaire n’existait pas. « Aujourd’hui, c’est possible, mais il faut beaucoup de temps à un agriculteur pour qu’il accepte. En 2017, nous avons accompagné 487 familles, le profil est de 42% de moins de 50 ans, 25 % plus de 60 ans, voire même certains à plus de 80 ans, mais assez peu de jeunes de moins de 30 ans », souligne Claude Wattiez.
Depuis 2017, la nouveauté est l’accompagnement des artisans, et commerçants, situés dans la ruralité. A l’instar des collectivités territoriales et locales qui mettent en place de nombreuses initiatives sur cette thématique, la vie d’un centre-bourg passe par une existence commerciale, une profession de bouche, un café etc.« Sur les 487 familles, il y avait 418 agriculteurs et 65 artisans commerçants que nous avons aidé durant cette année 2017 », précise Claude Wattiez, une donnée éclairante fournie par l’ancien Président de cette association.
Que ce soit dans le Denaisis, le Pays de l’Ostrevant, l’Amandinois, le Valenciennois ou le Pays de Condé, si vous êtes en zone rurale, contactez cette association. tout n’est pas peut-être pas encore fait !
Pour contacter cette association au service de la ruralité, notamment dans une commune rurale du Hainaut, vous pouvez téléphoner au 03 28 41 39 39/ courriel : arcade.5962@orange.fr et https://solidaritepaysans.org/arcade5962
Daniel Carlier