La région lilloise renforce les mesures sanitaires
Si le Hainaut n’est pas concerné stricto sensu par ce durcissement sanitaire, il est évident que les voyages des Valenciennois, privés et publics, vers la Métropole Européenne de Lille sont pléthoriques. De facto, ces nouvelles mesures concernent nos habitudes quotidiennes ou hebdomadaires, solidaires et vigilants (visuel Michel Lalande, Préfet du département du Nord) !
Michel Lalande : « imposer pour ne pas reconfiner ! »
D’entrée de jeu, le Préfet du Nord plante le décor devant une forêt de médias télévisuels : « Nous prenons des nouvelles mesures sanitaires, il faut imposer pour ne pas reconfiner. Nous sommes passés de la suggestion forte à l’imposition ! », explique Michel Lalande.
« Le 1er Préfet a utilisé ce nouveau décret », Michel Lalande
En terme de contexte, l’environnement juridique est modifié depuis ce matin avec la publication au Journal Officiel d’un « décret permettant au Préfet de département de prendre une mesure sanitaire contraignante dans l’espace public. Bien sûr, cette mesure est basée sur des données médicales précises. Je suis le 1er Préfet a utilisé ce nouveau décret », commente Michel Lalande.
« Il faut casser la dynamique », Patrick Goldstein
Etienne Champion, directeur général de l’ARS des Hauts-de-France, résume les données inquiétantes des deux dernières semaines. « Le taux de positivité du 20 au 26 juillet a été multiplié par deux. Le taux d’incidence pour 100 000 habitants est de 17,5 sachant que le niveau de vigilance est à 10 et 50 la côte d’alerte. D’ailleurs, sur zone urbaine de Lille, nous sommes proches de 40… », commente le professionnel de santé.
Présent à cette information, Patrick Goldstein, Chet de service au CHRU de Lille, met en exergue cette volonté partagée. « Il faut absolument casser cette dynamique inquiétante. Nous pourrions, sans des mesures sanitaires complémentaires, faire face à une exposition exponentielle du Covid-19 sur la MEL (Métropole Européenne de Lille) », indique le spécialiste. Pour autant, ce dernier mentionne que le niveau des patients en réanimation est faible, car il « apparaît que ce sont des jeunes, voire des jeunes actifs. Ils peuvent être pris en charge par la médecine ambulatoire. Toutefois, il est impératif de respecter les mesures barrières en extérieur, notamment sur les terrasses ! », précise-t-il.
De plus, les données sanitaires chez nos voisins belges sont également préoccupantes. « C’est pourquoi, j’ai décidé de contraindre le port du masque dans des espaces publics extérieurs fléchés. Cela concerne les zones piétonnes, les espaces verts publics, les zones à forte densité de passage, les galeries commerciales et leurs abords (parking etc.), tout comme les abords des transports publics, et les marchés de plein vent. Cette mesure sera appliquée dès le lundi 3 août », commente le prefet.
Au niveau des sanctions, elles sont déjà connues « avec une contravention à hauteur de 135 euros » », explique le Préfet.
« Cette mesure est prise pour une période d’un mois reconductible », Michel Lalande
Sur la temporalité, cette décision contraignante s’applique pour un mois à compter du lundi 3 août. « Nous laissons les collectivités locales de la MEL s’adapter, intégrer la signalétique adaptée, et revenir vers nous pour parfaitement identifier les zones à forte densité. Cette mesure est prise pour une période d’un mois reconductible », ajoute-t-il.
En effet, Michel Lalande pourrait « étendre à tous les espaces publics si les données sanitaires continuent dans ce sens », poursuit-il. A cette heure, l’impact est très différent « entre certaines communes et le centre de Lille. Nous parlons de la MEL, d’1,2 millions d’habitants, et de ses 95 communes. Néanmoins, la vérité sanitaire d’aujourd’hui n’est peut-être pas celle dans 15 jours », conclut le préfet du Nord.
Daniel Carlier