Faire cité… éducative à Denain !
La première convention de « La Cité Educative » entre l’Etat et une commune du Nord s’est signée à Denain ce vendredi 17 juillet. Au premier abord, on s’autoriserait à se demander si ce document administratif n’était pas superfétatoire tant les politiques volontaristes existent pour aider, soutenir, et accompagner le parcours de l’enfant dans et hors de l’école. Pour autant, une meilleure coordination s’avère indispensable compte tenu de l’inquiétant niveau du décrochage scolaire avant le Covid-19, et peut-être plus encore après cette année scolaire atypique (visuel Daniel Barnier, Préfet à l’égalité des chances, et Anne-Lise Dufour Tonini, maire de Denain).
(Visuel de gauche à droite, le Sous-Préfet de Valenciennes, Michel Chpilevsky, Daniel Barnier, Préfet délégué à l’égalité des chances, Anne-Lise Dufour, maire de Denain, et Jean-Yves Bessol, Directeur académique de Lille des services de l’Education nationale).
Anne-Lise Dufour : « Cette convention vise à mettre en coordination l’ensemble des partenaires »
L’enfant durant son parcours de vie est au centre de toutes les attentions par les autorités publiques de tous les niveaux. A ce titre, le chemin scolaire dans toute sa plénitude fait partie intégrante des politiques locales comme nationales, mais il arrive trop souvent que l’action se superpose comme un écho lointain, et par suite souffre d’un manque d’efficience. Dès lors, une action plus cohérente devient pertinente entre les différents acteurs.
« Nous avons été retenu grâce à un dossier étoffé couvrant l’enfant de la maternelle au lycée. Nous n’en faisons jamais trop, jamais assez concernant l’éducation de nos enfants. Cette convention met des moyens financiers sur la table, un millions d’euros sur trois ans. Cela nous permettra par exemple de proposer le repas du midi à 1 euro ; cela sera une opportunité pour certains enfants de manger un repas complet et équilibré dans la journée. Dans le même registre du soutien à l’enfant, un chèque de 30 € pour toute activité sportive ou culturel… », commente l’édile de la commune.
Trois acteurs sont autour de cette « Cité Educative », la collectivité locale, les services de l’Etat, et le Ministère de l’Education nationale.
« Un outil de pilotage avec des moyens financiers », Jean-Yves Bessol
Pour sa part, Jean-Yves Bessol, le Directeur académique de Lille des services de l’Education nationale, souligne « le travail collectif en amont avec les municipalités, et notamment celle de Denain. C’est un outil de pilotage avec des moyens financiers. C’est pourquoi, je suis particulièrement heureux que cette première convention d’une « Cité Educative » se signe dans cette ville. Cette commune a présenté un dossier très complet ».
Rappelons qu’en 2019, un label d’excellence « Cité Educative » a été attribuée à 80 territoires en France dont six dans le département du Nord (Lille, Roubaix, Tourcoing, Maubeuge, Valenciennes-Anzin, et donc Denain).
L’évitement scolaire associé au label « Cité Educative »
« L’Etat met des moyens massifs sur ces 80 territoires reconnus avec le label « Cité Educative ». Il est impératif de décloisonner l’action de l’Etat, entre celle de la Politique de la Ville et de l’Education nationale, entre celle de l’Etat et des collectivités locales. Cette troïka va travailler de concert, c’est une philosophie nouvelle pour nous », déclare Daniel Barnier, le Préfet à l’égalité des chances.
Particularité de la région des Hauts-de-France, l’attribution du label « Cité Educative » est corrélée à une action sur l’évitement scolaire, une initiative à mettre au crédit du Préfet de région, Michel Lalande. « Une cellule de veille est mise en place afin de mieux repérer les décrocheurs. Nous collaborons à ce titre avec la CAF », poursuit-il.
Cette coordination officielle entre des actions existantes ou en devenir permet de fait une cohérence entre des acteurs avec des objectifs similaires, des compétences identiques, mais dans une logique de travail en silo. En l’espèce, la transversalité s’invite au profit du suivi de l’enfant durant son cycle de vie. Ce dernier est aujourd’hui plus que jamais un être mobile, et pas seulement une cible dans une ligne de mire institutionnelle corsetée par essence, le temps et le hors temps scolaire seront donc au centre de cette réflexion collégiale heureuse…, et plus encore en sortie de confinement !
Daniel Carlier