Le Centre aquatique de l’Amandinois prépare sa réouverture
Le jeudi 28 mai dernier, le 1er ministre Edouard Philippe annonçait la deuxième étape du déconfinement. Certains furent surpris de la possibilité des ouvertures des piscines dès le 02 juin. Non, en fait, c’était le top départ d’une mise en oeuvre des protocoles sanitaires habituels, voire spécial Covid-19, par les gestionnaires de piscine en France. Chaque équipement doit se lancer dans une remise en route très lourde d’un équipement nautique ô combien sensible. Entretien avec Franck Baudoux, le Directeur du Centre aquatique de l’Amandinois depuis février 2014.
(Visuel archives inauguration le 14 février 2014)
Franck Baudoux : « Le chlore détruit le Covid-19 ! »
Fermé comme toutes les piscines françaises depuis le samedi 14 mars, le Centre aquatique de l’Amandinois ne s’est toutefois pas éteint complètement. « Nous avons pris l’option de la veille technique, et de ne pas vidanger compte tenu des volumes d’eau. Il est parfois très risqué de fermer les moteurs avec à la clé un potentiel problème à la remise en route de ces derniers », explique le Directeur.
Ensuite, Franck Baudoux explique les modalités de ce choix. « Le traitement de l’eau comme de l’air ont été adaptés afin de consommer le moins d’énergie possible. Par contre, cette veille nous permet de réouvrir dans les meilleures conditions beaucoup plus vite. Je passais tous les jours sur un chemin sanitaire balisé afin de vérifier l’équipement, et l’entreprise Dalkia tous les deux jours », commente Franck Baudoux.
Composé de 19 salariés, l’équipe fut mise en chômage partiel. « Nous reprenons une journée par semaine depuis mi-mai. Dès le 02 juin, nous lançons tous les protocoles », ajoute-t-il.
« Nous avons activé des projets digitaux beaucoup plus vite », Franck Baudoux
Tout d’abord, et cela constitue une information de taille. « Il est prouvé par les autorités médicales que le Chlore détruit le Covid-19, tout comme l’eau salée. Donc, l’Agence Régionale de Santé n’est pas très inquiète par l’ouverture des piscines (avec un protocole Covid), ni les baignades en mer, mais plutôt par les baignades sauvages, dans des étangs et des rivières où la présence de matières organiques est importante. Là, c’est dangereux ! », commente Franck Baudoux.
Ce temps de confinement fut mis à profit par la direction pour avancer sur des projets. Comme dans beaucoup d’entreprises, un dossier sur la table avance quand l’exploitation permet de dégager du temps. En l’occurrence, celui-ci n’a pas manqué pendant le confinement !
« Nous avons lancé de l’administration en ligne, recharge des abonnements, réservation de votre activité en ligne (nage ludique, association sportive, gym aquatique…). L’objectif atteint est de limiter au maximum les contacts. Tout sera en place en ligne sur notre site internet pour la réouverture de cet équipement sportif », poursuit le directeur.
« Une réouverture la seconde quinzaine de juin », Franck Baudoux
Bien sûr, pour cette réouverture, un certain nombre d’étapes sont à franchir. « En tout premier lieu, comme tout équipement nautique, nous avons un protocole pour la légionnelle, non présente chez nous bien sûr, mais cela constitue une obligation fixée par l’ARS. Désinfection des bassins, des douches, vestiaires etc, choc thermique, etc., cela prend 15 jours incompressibles quel que soit la piscine », précise-t-il.
Ensuite, il faut adapter le cheminement à travers un protocole sanitaire Covid19. « Nous avons plusieurs bassins, mais heureusement ils sont très importants nous permettant encore d’accueillir un grand nombre de pratiquants avec la bonne distanciation. Néanmoins, nous allons réduire par 3 ou 4 notre capacité d’accueil. Chaque activité sera fléchée, pas de croisement possible. Une douche sur deux avec obligation de se savonner (savon à disposition), et nous contrôlerons. Bien sûr, un casier sur trois, mais nous disposons de 600 casiers, ce n’est pas un problème. Du gel hydroalcoolique sera également à disposition dans chaque zone. Seul le bonnet, mais recommandé, ne sera pas obligatoire. Il faut bien imaginer que toutes nos procédures ont été adaptées même le protocole de secourisme… », commente le Directeur.
Si cette adaptation technique et sanitaire suit son cours normal « une réouverture la seconde quinzaine de juin sera possible », indique Franck Baudoux.
« Un actionnariat bienveillant », Franck Baudoux
Evidemment, comme toute structure privée, la perte de Chiffre d’affaires sera très préjudiciable. « Heureusement, nous étions sur les bases de notre meilleur année depuis l’ouverture en 2014, malgré l’arrivée de celle de Valenciennes. Là, j’estime une chute de 30 à 40 % du CA pour l’année 2020 », indique Franck Baudoux.
Par ailleurs, il souligne la chance structurelle de ce Centre aquatique. Certes, il est dans le champ du privé, mais avec comme seuls actionnaires 19 collectivités locales. « Nous bénéficions d’un actionnariat bienveillant durant cette fermeture sanitaire. De plus, nous avions les moyens financiers de mettre en oeuvre un nouvelle communication et notre adaptation numérique. Ce starter financier pourrait être beaucoup plus compliqué pour d’autres. Je me sens solidaire avec les PME, voire TPE, qui vont devoir engager des fonds, sans aucune recettes depuis deux mois (sauf Aide d’Etat), mais dans l’obligation d’engager des frais pour les mesures sanitaires », commente Franck Baudoux.
Voilà le chemin complexe, mais d’une grande sécurité sanitaire, avant de retrouver cet équipement aquatique sur Saint-Amand-les-Eaux, plus d’infos sur le https://dragondeau.fr/
Daniel Carlier