Valenciennois

Le Covid-19 va-t-il annuler le 1012ème Tour du Saint-Cordon à Valenciennes ?

Après l’annonce d’un potentiel non déroulement de l’emblématique Braderie de Lille en 2020, toutes les manifestations du mois de septembre, voire plus, sont sur la sellette dans la Région des Hauts-de-France. Sur Valenciennes, le fameux Tour du Saint-Cordon où une messe suivie d’une procession se déroule courant septembre dans la ville centre est en pointillé… !

Grosse inquiétude sur le maintien du Tour Saint-Cordon à Valenciennes 

Comme nouvelle officielle à ce stade, la Sous-Préfecture de Valenciennes indique « nous n’avons pas d’informations sur le sujet, on attend les directives nationales ». Evidemment, cette réponse est très attendue !

Dire que le Tour du Saint-Cordon à Valenciennes constitue un temps fort de l’année est un euphémisme. Le 2ème dimanche du mois de septembre est gravé dans le marbre pour les Valenciennois. Année après année, cette manifestation résiste contre vents et marées ! D’ailleurs, elle a même survécu à la période des attentats et notamment celui de Nice le 14 juillet 2016 avec dans la foulée l’annulation de la Braderie de Lille et celle de Valenciennes, disparue totalement depuis pour Valenciennes. En effet, en septembre 2016, sous l’oeil protecteur de la force « Sentinelle », la messe a eu lieu sur la Place d’Armes avec en fond de toile l’Hôtel de Ville, un mariage très symbolique de cette manifestation ambivalente à la fois dans nos coeurs et dans nos âmes, à la fois procession et défilé populaire. En 2016, le Petit Tour dans les rues de Valenciennes a eu lieu, mais le Grand Tour fut très compliqué avec un transport etc. ! Néanmoins, ce fut un grand moment pour tous les Valenciennois comme une esquisse d’un retour à la paix dans une période très anxiogène inhérente aux attentats.

En effet, ce mélange moitié laïc/religieux est assez atypique, voire unique en son genre. La classe politique dans son ensemble ne raterait pour rien au monde cet événement, l’association propriétaire de Notre-Dame du Saint Cordon et de tous ses ornements, manteau etc. est laïque, mais bien sûr la communauté catholique est à la manoeuvre dans l’organisation de cette célébration religieuse. Ce cocktail a incontestablement un charme captivant que vous soyez catholique ou pas ! D’ailleurs, ne dit-on pas que le représentant de l’Etat de proximité n’est réellement Sous-Préfet de Valenciennes une fois qu’il a porté Notre-Dame du Saint-Cordon ?

Aujourd’hui, c’est un nouveau défi se dressant devant Notre-Dame du Saint-Cordon. Après celui de la peste noire il y a plus de mille ans, celui d’un autre virus, le Covid-19, se dresse devant un monument local. En quelques semaines, le Covid-19 est devenu l’Alpha et l’Omega de notre vie sanitaire, économique et sociétale tout simplement.

« On s’inquiète pour le Tour du Saint-Cordon », Jean-Luc Dremière

Membre éminent de l’association « Les Royés », Jean-Luc Dremière évoque les questionnements de l’association face à la cascade d’annulations des grands événements culturels et populaires dans la région Hauts-de-France. « On s’inquiète pour le Tour du Saint-Cordon, notamment pour la messe rassemblant toujours beaucoup de monde. D’ailleurs en ce moment, je suis très surpris de voir le nombre de personnes à l’église Saint-Géry venant brûler un cierge. Dans les périodes de doute, on revient souvent vers l’église. C’est pourquoi, il serait étonnant qu’une messe rassemblant près de 3 000 personnes soit maintenue. Nous attendons la décision des autorités », explique Jean-Luc Dremière.

Par contre, il évoque des pistes sur une faisabilité « pour le Tour complet par petits groupes de 10 à 15 personnes. C’est possible en terme d’organisation ! ».

« une double peine », Jean-Luc Dremière

Ce membre de l’association est également officiant laïc (uniquement pour les funérailles) depuis plusieurs années directement nommé par Monseigneur Garnier. « En ce moment, je participe à de nombreux enterrements avec des familles, dont des personnes décédées du Covid-19, à 10 ou 15 membres distanciés dans une église en capacité d’accueillir 800 personnes. En plus, la famille n’a pas pu voir le corps avant, c’est catastrophique, une double peine ! ».

Décidément, cette pandémie inédite dans l’ère moderne pourrait modifier nos fondamentaux locaux au plus profond. Pour autant, nous avons tous écouté le commentaire du 1er ministre Edouard Philippe sur le couple essentiel « maire/Préfet ou Sous-Préfet » dans la gestion et l’appréciation des mesures locales qui s’imposent, ou pas, dans ce contexte sanitaire. On attend plus d’informations sur le sujet durant les prochaines semaines, voire plus rapidement !

Daniel Carlier

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