Valenciennois

Betty Rygielski (Nous Toutes 59) et Sebastien Verschueren rejoignent Didier Legrand à Valenciennes

La campagne municipale à Valenciennes s’agite avec le ralliement de Betty Rygielski et Sebastien Verschueren sur la liste de Didier Legrand. Rencontre avec ces citoyens voulant s’engager dans ce temps politique, mais également sur le plus long terme à travers le collectif « Un nouveau départ ».

(Visuel Sebastien Verschueren, Christelle Sabrié, Betty Rygielski, et Maxence Delehaye)

Betty Rygielski : « A part Didier Legrand, personne n’est venu à notre rencontre ! »

Le constat est limpide. « Je ne doute pas de la bienveillance des candidates et des candidats à Valenciennes concernant le combat cont les violences en général, mais aucun n’a essayé de prendre contact avec nous, notamment après la dernière manifestation « Nous Toutes 59 » du 23 novembre à Valenciennes où tous étaient présents ! Nous avons été surpris. Puis en janvier, Didier Legrand est venu à notre rencontre pour nous entendre », explique Betty Rygielski.

Entre temps, ils ont initié ce Collectif « Un nouveau Départ » afin de fédérer une liste dont l’ambition première était de porter politiquement cette lutte contre les violences sexistes et sexuelles. « Nous sommes partis très tard, trop tard. Nous avions trop de femmes », commente Betty Rygielski, mais « pas assez d’hommes », avoue Sebastien Verschueren.

Sebastien Verschuren ajoute « nous connaissions Marion Peretti à travers son engament dans « Nous Toutes 59 », mais également via l’association AREA auquel j’assistais régulièrement aux conférences. De fait, cette rencontre a donc été plus facile, car nous ne connaissions pas du tout Didier Legrand. Nous ne sommes pas de la génération Jean-Louis Borloo », explique Sebastien Verschueren.

Avant ce ralliement, on ne peut écarter le parcours de ces citoyens engagés dans la campagne présidentielle en 2017 dans le mouvement En Marche. Le constat est rude. « Je suis très déçu. J’ai pris du recul dès l’annonce très légère des mesures suite au Grenelle contre les violences sexistes et sexuelles. Ensuite, compte tenu de ma profession d’avocate, je suis vent debout contre cette Réforme des Retraites et en plus de la désinformation constante du gouvernement sur le sujet. Il y a une absence de concertation. D’ailleurs, le Conseil national à voter à l’unanimité la poursuite des actions contre cette Réforme des Retraites », précise Betty Rygielski. Ensuite, elle précise « qu’elle était en phase avec les idées d’Emmanuel Macron en 2017, mais la réalité dans la pratique ne correspond plus du tout à mes idées ».

Ensuite, pour Sebastien Verschuren, avec un passé plus engagé politiquement, il n’est pas «  du tout en phase avec la politique du Parti politique LREM, sa verticalité. Sur le nord, vous avez 4 candidats désignés par LREM, Douai, Lille, Cambrai, et Wasquehal. Tous les comités LREM autour de Valenciennes (6) étaient contre le système de désignation qui a conduit Laurent Degallaix, 1er maire des Hauts-de-France, soutenu par LREM. Ce parti politique n’écoute plus du tout la base, il oublie que c’est celle-ci qui a fait Emmanuel Macron ». Rappelons que le Comité LREM de Valenciennes a validé ce soutien à Laurent Degallaix dont Delphine Alexandre est la référente.

Aujourd’hui, ces deux citoyens ne sont même plus des Marcheurs libres…, ils sont libres tout court, ils ne sont plus dans le mouvement LREM mécaniquement ! Ils s’engagent donc politiquement avec des espoirs thématiques très clairs au service du citoyen, c’est d’abord cela dont nous parlons !

« 4 millions d’euros de budget sur le mandat », Betty Rieglesky

De facto, Betty Rygielski et Sebastien Verschuren ont exposé à Didier Legrand leur demande pour que les choses bougent à Valenciennes. « Il faut un financement concret. Nous demandons 1% du budget annuel, soit 4 millions d’euros environ sur six ans Ensuite, il faut un service dédié pour mettre en oeuvre. Sinon, rien ne se passe ! », explique Sébastien Verschuren.

« 4 millions d’euros de budget sur le mandat, c’est le budget nécessaire pour une sensibilisation massive dans les écoles et structures publiques, voire au sein du tissu associatif etc. Je fais déjà à mon niveau des sensibilisations de ce type, outre mon métier d’avocate, dans les écoles, associations etc. Il faut agir plus largement et sensibiliser tous les publics contre les violences sexistes et sexuelles, le harcèlement scolaire (et cyber-harcèlement), mettre en place une action sur la durée à Valenciennes », ajoute Betty Rieglesky.

La demande fut acceptée par la tête de liste avec une délégation large sur le sujet.

Bien sûr, la réponse convenue est « on rase gratis »… « c’est impossible dans le budget d’une commune »… « contrainte de fonctionnement »… Pour se donner un repère tangible, la ville de Valenciennes a dépensé 2 millions d’euros en communication pour la splendide exposition « British Muséum » au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes dont le succès très très mitigé constitue une réelle déception ; c’est deux ans du budget demandé pour commencer à travailler en profondeur sur le sujet des violences en général. Comme d’habitude, d’aucuns pourraient penser que ce propos est provocateur, facile, extrême, pas réaliste, mais expliquez-moi comme à un enfant de six ans, votre indignation est avant ou après le féminicide de cette journée… 

Comme l’écologie de proximité, la sensibilisation du grand public aux personnes en situation de handicap, c’est d’abord près de chez soi que l’impact d’une Politique locale structurée aura le plus d’effet. La seule explication rationnelle pour laquelle les édiles de France, voire tous les gouvernements confondus, n’est pas plus dans l’action financée… est simple.  C’est un sujet de seconde zone budgétaire.… Arrêtons de tirer comme sur une corde cette thématique espérant ramener le foulard de notre coté ! Non, ce sujet fait partie de notre corpus sociétal, il est en nous ! Nous n’avons pas d’un coté à convaincre les méchants et de l’autre motiver les gentils, il n’y a qu’une action possible. Il faut changer l’âme humaine dès le plus jeune âge, la prise de conscience des choses au plus tôt, c’est cela le grand défi d’une politique locale bien préparée !

Agir localement et territorialement !

Aujourd’hui, les résultats du Ministère de l’intérieur en 2019 indiquent une fois de plus de très mauvais résultats concernant les violences intrafamiliales, et malheureusement une hausse très inquiétante sur le Valenciennois ! Peut-on chaque année se contenter de commenter ses chiffres, seulement de manifester, juste de militer avec au final, un impact… symbolique ! Non, les violences contre les femmes (et les hommes), les enfants, le harcèlement scolaire méritent beaucoup plus… !

Au niveau national, à minima un Secrétariat d’Etat dédié avec des budgets, et en local, une politique fléchée volontariste, actrice de son destin ! Le bilan au global début 2020, au niveau national, malgré d’évidentes bonnes intentions de tous les gouvernements, un sous-budget, un impact réduit, des résultats quasi inexistants ! Au niveau local, dans les 34 750 communes environ en France…, une bienveillance parfois, un soutien moral, un post sur la page Facebook du maire, voire une subvention pour l’association locale en action sur le sujet. Sur le Valenciennois, la signature des 35 communes portée admirablement par plusieurs élues (Isabelle Choain et Elisabeth Gondy) d’une Charte européenne en la matière est indéniablement pavée de bonnes intentions, mais a autant d’impact qu’un euro dans la caisse de la Réforme des Retraites… ! Faut pas se voiler le visage face aux résultats 2019 pathétiques en la matière, le TGI de Valenciennes est gavé de délits à traiter sur les violences intrafamiliales. Donc, cette lutte contre les violences n’est pas un sujet politique stricto sensu, car il n’y a pas de couleur politique. Par contre, c’est plus que jamais un sujet Politique, avec un Grand P, car seul le ou la maire va donner des moyens budgétaires, créer un service dédié pour mettre sa politique de proximité en oeuvre…, c’est si simple. A cette heure, le progrès le plus palpable, c’est quoi ? Les 34 750 maires de France laissent les manifestations « Nous Toutes » se dérouler sans qu’elle soient cataloguées comme éléments perturbatrices à l’ordre public, rien dans les faits, rien dans le budget, rien dans l’action ! C’est sûr qu’en France, nous partons de loin, car une femme a eu l’autorisation d’ouvrir un compte bancaire indépendant sans tutelle masculine seulement en 1970…, c’est déjà bien tout de même, mais les « beignets » sont toujours en position créditrice et sans agios !

« Porter des sujets au niveau de Valenciennes Métropole », Sébastien Verschueren

Pour sa part, Sébastien Verschuren veut promouvoir des sujets parfois économiques ou sociaux sensibles au niveau de l’intercommunalité. « Tout d’abord, il faut soutenir la démocratie participative où qu’elle soit sur le territoire. La création de notre Collectif « Un Nouveau Départ » s’inscrit dans ce cadre. Ensuite, certains sujets économiques nécessitent un portage de Valenciennes Métropole. Je prends l’exemple dernièrement d’une installation potentielle d’un site Tesla sur le Valenciennois. Ce sujet a fait l’objet de deux prises de parole avec le chef de l’Etat. Sur le Valenciennois, seul Bruno Fontaine, président de la CCI Grand Hainaut, était moteur sur ce sujet. Le président de Valenciennes Métropole n’a pas bougé du tout », explique Sébastien Verschueren.

Un Collectif pour tous

Pour faire suivre ces idées collectives, outre cet engagement politique, le lancement du Collectif « Un nouveau Dé(mocratie) Part(icipative) » s’avère devenir un support dans le temps.

Au niveau d’un vaste territoire comme celui de Valenciennes Métropole, le travail est immense. « Nous voulons élargir le cercle des sachants. Quand vous parlez dans certains quartiers du Valenciennois, il ne connaissent ni le nom du Président de la République, ni celui du Premier ministre. La cible est les 16/26 ans afin de cordonner des actions de démocratie participative, mais également remettre dans un circuit social ces jeunes très très éloignés de tout, de l’emploi, de la vie locale etc. », commente Maxence Delehaye, coordonateur de ce Collectif. Toujours au sein de ce jeune mouvement, Christelle Sabrié, conseillère municipale à Beuvrages et communautaire depuis 2014 « avec des rapports difficiles avec Laurent Degallaix, le président de Valenciennes Métropole. Je n’ai plus d’engagement politique en 2020 durant cette prochaine mandature, j’ai du temps à consacrer à ce collectif en terme d’animation, de remontée des problématiques concrètes etc., tout ce qui pourra nourrir la réflexion et construire son action ».

Voilà des passeurs d’idées sur une liste municipale en lice à Valenciennes, et le terreau d’un creuset d’action sur un territoire où l’écart entre l’élu et le citoyen n’a jamais aussi grand, les mouvement sociaux durant ces deux dernières années sont là pour ne le prouver.

Daniel Carlier

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