Marion Peretti rejoint la liste de Didier Legrand à Valenciennes
On l’avait quitté au cours d’une démission spectaculaire du Conseil municipal de Valenciennes en février 2018. Marion Peretti revient sur la scène politique avec ses convictions, son envie d’apporter des idées constructives, en rejoignant la liste de Didier Legrand (divers droite).
Marion Peretti : « On peut gagner, créer l’espoir avec des propositions »
En septembre 2019, on s’attendait à une promenade de santé électorale pour le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix. Cinq mois plus tard, c’est un agglomérat de liste s’opposant au maire sortant. Certaines réunissent des Partis politiques locaux irréconciliables au niveau national, d’autres amènent des membres de l’ancienne majorité à rejoindre l’opposition, voire même potentiellement une liste citoyenne anciennement LREM.
Néanmoins, l’annonce de Marion Peretti, 39 ans, mérite un regard dans le rétroviseur. Fille de Christian Peretti, élu dans la fameuse équipe de Jean-Louis Borloo en 1989, elle fut élevée dans une ambiance politique, un climat militant à une époque où l’élection de l’ancien Ministre de la Ville fut un tremblement de terre.
« Pas libre de mes idées, pas de débat », Marion Peretti
« Après Jean-Louis Borloo, Dominique Riquet, puis Laurent Degallaix (en juillet 2012), cela me semblait évident de rejoindre la liste de Laurent Degallaix en 2014, je ne me suis même pas posée de questions. Laurent Degallaix avait fait le job sur le terrain », indique en propos liminaire la candidate. Donc, tout commence après l’élection où Marion Perreti n’obtient pas un poste d’adjointe, non réclamé, mais sans doute espéré.
« On m’a proposé la Présidence du Conseil de surveillance du CHV, mais je ne voulais pas prendre la suite de mon père à l’hôpital public. Ensuite, on m’a proposé la Présidence de V2H… », ajoute-t-elle. Elle refusa les deux sans savoir que ne pas prendre la présidence de V2H fut la meilleure décision de sa jeune carrière politique. Concernant le signalement (Art 40) de Didier Legrand sur le dossier V2H… « comme ancienne avocate, il faut des citoyens qui signalent ce type de comportement », précise-t-elle. Aujourd’hui, Marion Peretti travaille dans l’entreprise familiale sur Marly.
Ensuite, le déroulé du mandat a vite démotivé la jeune élue. « Je n’étais pas libre d’exprimer mes idées même en interne. Pas de débat sur les dossiers, je vous cite un exemple, j’ai appris le dossier du Passage de l’Arsenal via facebook. J’avais l’impression de ne jamais être utile », assène Marion Peretti.
« J’ai rapidement décidé de démissionner du Conseil municipal. C’est Dominique (Riquet) et Valérie (Létard) qui m’ont convaincu de rester. La 1ère année, je ne fus quasiment jamais présente. Clairement, j’ai très mal vécu cette période. Il était très compliqué d’avoir une divergence d’opinion avec Laurent Degallaix », ajoute-t-elle. Ensuite, l’heure de la démission intervient en février 2018, mais sans éclat. « Je suis loyale et il ne me semblait pas honnête vis à vis des autres élus de m’épancher sur le sujet », précise-t-elle.
« des idées positives », Marion Peretti
En parallèle de cet engagement politique, Marion Peretti avait pris la présidence d’une l’association…. avant ces élections. Conférences, rencontres thématiques, puis plus récemment publications d’une revue « dont le principe repose sur des idées positives, des propositions que je veux véhiculer comme une Métropole du Hainaut (la fusion des 2 anglo), un Centre Hospitalier Régional, et des thématiques écologiques, déchets, circuit-court pour l’alimentaire dans les écoles et les maisons de retraite, pistes cyclables… », souligne la candidate. Sans l’ombre d’un doute, sa conviction d’une écologie de proximité est très présente « sans contrainte, mais on vit mieux tout en faisant de l’écologie », l’impulsion d’une collectivité locale demeure le meilleur vecteur de diffusion de cette conscience écologique trop absente (encore) en 2020.
« J’ai joué cartes sur table avec Didier Legrand et son équipe », Marion Peretti
Ensuite, le temps de la réflexion politique. « J’ai d’abord envisagé de constituer une liste de manière autonome. Par contre, je n’avais pas assez d’expérience, ni de réseau. J’ai eu un contact avec la liste de Quentin Omont (EELV), Génération Ecologie, mais nous n’avons pas la même vision de l’écologie. Par contre, il est évident que nous avons des sujets d’accords communs sur l’écologie de proximité », souligne-t-elle.
En décembre 2019, elle contacte Laurent Degallaix pour un rendez-vous « pas pour une place de colistière sur sa liste, mais pour lui indiquer ma démarche. Il m’a répondu qu’il n’était pas libre avant avril. Enfin, en janvier 2020, Didier Legrand m’a contacté et je l’ai rencontré lui et son équipe. J’ai joué cartes sur table avec Didier Legrand et son équipe sur mes idées, le besoin d’un débat sur les projets, la démocratie participative, une campagne d’idées etc. J’ai reçu un accueil très positif sans aucun interdit. Il a bien pris mes revendications sur toutes les thématiques. Par contre, je n’ai négocié aucune place », souligne-t-elle.
Bien sûr, le danger est l’assimilation a une revanche personnelle suite à sa démission, mais également sur la liste de Didier Legrand, opposant historique à Laurent Degallaix depuis son arrivée au fauteuil majoral en juillet 2012. « Non, il y a d’abord un devoir d’agir qui m’anime comme l’équipe autour de Jean-Louis Borloo en 1989 (avec Christian Peretti et Didier Legrand). Nous sommes à une époque charnière avec des choix cruciaux. Quelle que soit l’issue de cette élection, je suis prête à défendre mes idées en Conseil municipal à Valenciennes », poursuit-elle.
« Voter positif », Marion Peretti
Cette alliance politique n’est pas là pour faire de la figuration. « On est capable. On peut gagner, créer l’espoir avec des propositions. Mon message aux électrices et électeurs est de voter positif. Votez pour ce que vous croyez », conclut Marion Peretti. Sur la dimension nationale de cette élection en présence d’un maire soutenu par le Parti présidentiel « je ne pense pas que cela soit décisif dans cette élection locale ».
Enfin en conclusion, ramenons notre réflexion locale sur cette élection à Valenciennes. Cette dernière n’est qu’une ville de 43 500 habitants avec 24 664 inscrits en 2014 sur les listes électorales. De fait, rien que les colistiers de l’ensemble des listes, familles etc. pompent déjà 10% des suffrages exprimés, nous ne sommes pas à Paris, Lyon, et Marseille, c’est un village en terme de dimension politique, mais un village politique qui ostensiblement ne veut plus de son maire…. Comme le titrait la Voix du Nord dans la série bilan sur la ville-centre : « Le style Degallaix, ça passe ou ça casse », visiblement nous connaissons la réponse !
Quelle sera l’attitude de l’électorat, c’est une autre affaire ?
Daniel Carlier