Collectif « Un nouveau départ » vers une liste à Valenciennes ?
A Valenciennes, la campagne des municipales commence à sortir des sentiers battus, outre la liste plurielle de la gauche écologique, des citoyennes et citoyens lancent un collectif baptisé « Un Nouveau départ ». Sébastien Verschueren, Betty Rygielski, et François-Xavier Huvelle racontent cette aventure locale.
Tout d’abord, Betty Rygielski, avocate à Valenciennes, s’était rapprochée du Comité LREM/Valenciennes dès novembre 2016, une aventure politique jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron. « Attirer par une politique autrement, c’était le message du mouvement initial En Marche. Puis, j’ai constaté que LREM pratiquait l’ancienne politique, pas de voix au chapitre, pas d‘écoute locale. J’ai cessé mon investissement chez LREM », explique en propos liminaire Betty Rygielski.
Ensuite, cette avocate spécialisée dans le Droit de la Famille s’est illustrée par son engagement sans limite au sein de l’association « Nous Toutes 59 ». Figure de proue, avec toute une équipe, de ce mouvement ô combien nécessaire sur le Valenciennois, elle se bat au quotidien pour faire entendre le son de la violence sexiste et sexuelle contre les femmes. « D’ailleurs, j’ai trouvé les mesures du gouvernement, à l’issue du Grenelle, très timides… sans même parler de la Réforme des Retraites dans ma profession », poursuit-elle.
« En avril/mai 2019, le Comité politique départemental a validé une candidature d’une liste LREM autonome contre Laurent Degallaix », Sébastien Verschueren
Pour sa part, Sebastien Verschueren, consultant en RH de crise, a un passé politique plus étoffé. Il a commencé au sein de l’UDF comme coordinateur régional (2004/2006), puis fut séduit par le discours politique de François Bayrou, suppléant de Françoise Mascotto dans la 20ème en 2007, il a donné un coup d’arrêt à sa démarche politique suite au ralliement de François Bayrou à Ségolène Royal entre les deux tours de la présidentielle 2007. « Je me suis investi dans le tissu associatif et notamment dans l’association Val’Autisme avec l’ouverture de plusieurs Sessad sur le Valenciennois », commente-t-il.
Enfin, comme Betty Rygielski et François-Xavier Huvelle, Sebastien Verschueren rejoint la dynamique 2016/2017 pour la campagne présidentielle. Il a occupé même un poste important. « Je suis le Délégué Politique Départemental auprès du Comité national dans la 19ème, 20ème, et 21ème », souligne-t-il. C’est à cet instant que le timing politique prend toute sa saveur. « En avril/mai 2019, le Comité politique départemental a validé une candidature d’une liste LREM autonome contre Laurent Degallaix », poursuit Sébastien Verschueren. Il précise que cette réunion se déroulait au sein du Comité national LREM… : « Deux candidats pour prendre la tête de liste étaient en lice, moi même et Delphine Alexandre ».
« Nous voulons faire participer le citoyen à la vie de la cité », Betty Rygielski
Puis, chemin faisant, le parti présidentiel a changé d’avis. On se souvient de la venue du Premier ministre à Valenciennes où les compliments à l’endroit du maire de Valenciennes furent légions… ! Enfin, en juin 2019, Laurent Degallaix est officiellement soutenu par LREM, le 1er maire dans les Hauts-de-France, parmi les 19 premiers maires en France soutenus sans ambiguïté par le Parti présidentiel. En faisant preuve de beaucoup de naïveté, on rappelle les propos du maire sortant « ils ont estimé qu’à Valenciennes je faisais du bon boulot ». Donc, en avril/mai 2019, non, mais 1 mois plus tard, Laurent Degallaix fait le job ! En résumé, quels sont les tenants et aboutissants de ce deal politique, comme en 2017 où LREM a abandonné toute candidature dans la 21ème malgré une victoire plus que probable ?
Voilà pour la chronologie politique, parlons maintenant de cette réflexion citoyenne motivant ce Collectif a se lancer dans l’arène. « Nous voulons faire participer le citoyen à la vie de la cité. Il n’y a pas de sens à être maire dans la verticalité. Il faut que chaque citoyen puisse apporter, à son niveau, sa capacité pour le bien public », explique Betty Rygielski. Voilà la genèse de collectif, une idée simple, mais tuer une idée est la chose la plus difficile pour tout adversaire politique.
« Jean-Louis Borloo, c’est comme Napoléon, cela fait partie de l’histoire », Sébastien Verschueren
Déjà, il faut planter le décor. Dans un pays où quasi tous les leaders politiques nationaux se réclament du Général de Gaulle ; sur Valenciennes… tout le monde est Borlooiste, presque comique ! Si chacun sait combien ce territoire doit à l’ancien ministre de la Transition écologique « nous sommes d’une génération qui n’a pas connu Jean-Louis Borloo. Jean-Louis Borloo, c’est comme Napoléon, cela fait partie de l’histoire », commente sereinement Sébastien Verschueren.
Sur le plan de la gouvernance locale, Sébastien Verschueren adoube le maire comme « un bon conducteur de travaux, mais pas du tout à l’écoute des habitants. Pourtant, il fait le boulot au niveau de l’affichage », poursuit-il.
« Pas réduire l’élection du 15 mars à un QCM », Sébastien Verschueren
Sur la campagne municipale, il est assez sévère « elle n’a pas démarré comme dans d’autres villes du Valenciennois, on ne va pas réduire l’élection du 15 mars à un QCM. Nous voulons offrir aux citoyens le droit d’exister », ajoute Sébastien Verschueren.
Par contre, ce collectif « Un Nouveau départ » veut porter des sujets sur la place locale. « La thématique de l’isolement, de la violence intrafamiliale, la Place de Valenciennes au sein d’une grande agglomération (fusionnée), elle devient inévitable ! », explique-t-il.
Une liste aux municipales ?
Non, cette naissance d’un Collectif n’affiche pas la voix triomphante… notre liste est bouclée, mais avec humilité que la porte de certaines valeurs partagées est ouverte. C’est courageux et à l’image de cette initiative, sans prétention politique, mais avec une ambition dévorante, car la citoyenneté pleine et entière mérite tant !
Aujourd’hui, un petit groupe est dernière ce trio, ils aspirent à fédérer des citoyennes et des citoyens au sein de ce collectif « Un nouveau départ ». Est-ce un acte politique précurseur pour les municipales d’ici le 27 février 2020 (dernier jour du dépôt des listes) ? Rien n’est impossible ! Par contre, l’aventure humaine, elle est déjà partie !
Daniel Carlier