(Bouchain) Ludovic Zientek, une idée locale
Le maire de Bouchain part en campagne officiellement ce vendredi 24 janvier 2020. Cette fois, il doit défendre son bilan, un nouveau rôle ô combien difficile et ingrat pour tous les sortants. Un temps où expliquer le quotidien complexe d’une collectivité locale devient un exercice de communication sur lequel certains maires se fracassent ou rebondissent pour un nouveau mandat.
Ludovic Zientek : « Pour présenter un programme crédible, il faut d’abord tenir ses promesses »
Le charismatique Edgar Faure disait du centre… politique : « Le centre, c’est au fond du couloir, la porte à droite ! ». On peut faire le rapprochement de cette citation avec la position de l’Ostrevent au sein de l’arrondissement du Valenciennois. En effet, on parle toujours des 4 pôles du territoire, le Valenciennois, l’Amandinois, le Pays de Condé, et le Denaisis incluant soi-disant l’Ostrevent, en fait les villes au fond du Denaisis, le territoire de droite… !
En décembre 2014, suite à un recours juridique, Ludovic Zientek remporte une partielle à Bouchain de 16 voix, un mouchoir de poche suffisant pour occuper le fauteuil majoral durant 5 ans et demi. Aujourd’hui, il n’est plus dans la peau du chasseur, mais du chassé comme tous les maires en campagne pour renouveler leur mandat.
Un maire issu de l’entreprise
Pour cerner le mode de gouvernance de Ludovic Zientek, son parcours professionnel est instructif. « Sur Valenciennes, j’avais une entreprise dans le domaine de l’électricité avec 25 salariés. Durant mon activité, je n’ai jamais licencié, ni eu un recours aux prud’hommes », explique-t-il. Finalement, le Groupe Suez a repris son entreprise, mais son objectif « était d’abord la reprise de tous les salariés. Le Groupe Suez m’a conservé comme dirigeant. Ensuite, j’ai rencontre Patrick Roy en 2007 », explique Ludovic Zientek. Il devient attaché parlementaire de Patrick Roy en 2007, puis candidat à la municipale à Bouchain en 2014 où il perd contre Jean-Pierre Boltz, maire divers droite.
Malgré cette défaite, son score n’était pas ridicule. « Il ne venait pas de nulle part ce score, j’étais très impliqué dans le tissu associatif bouchinois. Je suis installé avec ma femme sur Bouchain depuis 2000 », clame le maire/candidat.
Enfin, sur son empreinte politique, c’est un amoureux, collectionneur compulsif de tout ce qui a trait avec François Mitterrand. Ceci expliquant son adhésion au Parti socialiste, un peu contrarié depuis « que le P.S a laissé les Frondeurs diviser le parti tout en réclamant la solidarité dans une élection où il participe », tance Ludovic Zientek. Néanmoins, sa filiation demeure divers gauche, pas de sujet sur cette question avec ce commentaire savoureux « on ne passe pas de l’OM au PSG ! »
« 20 élus dans la majorité, pas de démission, pas de dissidence durant le mandat », Ludovic Zientek
Force est de constater que l’observateur neutre politique peut vérifier que sur la ville de Valenciennes, Condé-sur-l’Escaut, Saint-Amand-les-Eaux, et Denain voire de multiples communes où la chanson habituel fut… démission, retrait de fonction d’adjoint, dissidence à gogo ! Oui, au 20ème siècle, ce propos « durant notre mandat, 20 élus dans la majorité, pas de démission, pas de dissidence » eut été presque burlesque, mais de quoi parle-t-il ! Au XXIème siècle, cela devient presque une décoration synonyme d’une gouvernance locale apaisée…, consternant cette réalité politique générale dans toutes les communes !
Pourquoi cet état de fait, Ludovic Zientek l’explique tout simplement. « Cette majorité est sous le signe du rassemblement, des membres du PS, du PCF, de droite, divers droite et gauche, de la société civile. Je respecte l’avis de tous au niveau local et de chacun au niveau national, mais concernant les projets municipaux, ils restent locaux. Jamais le bulletin municipal ne parle de sujets nationaux ! ». Ensuite, le maire a fixé une ligne de conduite. « Chaque adjoint (7)et chaque délégué (6), voire élus, avaient un programme avec des thématiques sur lesquelles ils s’étaient engagés. Ensuite, vous devez gérer les événements fortuits. Enfin, si les deux cases précédentes sont remplies, j’ai laissé à tous les élus le soin de pouvoir prendre l’initiative sur un sujet, une manifestation associative, un projet, etc., donc le pouvoir de décider », ajoute le maire, un mode coopératif pas toujours évident, mais visiblement réussi à Bouchain.
Enfin, sur le sujet de l’approche d’une gouvernance nouvelle fin 2014, elle s’est réalisée » en toute sérénité, je maîtrisais bien les dossiers bouchinois, Bouchain me passionne. Ensuite, j’ai toujours su m’entourer. Dans ce cadre, j’avais rencontré comme délégué du préfet, Stéphane Autin. Je lui ai proposé de venir pour devenir DGS, un poste qui n’existait pas à Bouchain, on se complète parfaitement ! « .
Un budget
Le point tangible sur cette commune est sa situation financière. « La dette par habitant est de 30 euros. Nous avons réalisé un investissement de 800 000 euros par an, sans aucun emprunt », précise-t-il. Donc, sur les fonds propres de la commune, les subventions obtenues, Bouchain avec son emblématique entreprise EDF/Général Electric est une commune aux finances saines, 1,9 année de capacité de désendettement en 2017, une dette par habitant baissant depuis 2007 de manière constante.
Le maire revendique la solution à un conflit financier, une cession de créance. « Nous avons économisé sur le budget de la commune 6 millions d’euros », lance-t-il.
La sécurité
Sur ce volet, le fait notable est l’installation de 86 caméras de vidéo-surveillance. « L’idéologie sur le sujet est complètement dépassée. En l’occurrence, le nombre d’affaires résolus grâce à la vidéo est impressionnant », indique le premier magistrat. Ensuite, un deuxième agent pour la Police Municipale a été embauché durant ce mandat.
Emplois et développement économique
Le fait d’armes de ce mandat dans le domaine est la création « d’un Bureau municipal Energies Bouchinoises. Nous avons eu 450 Bouchinoises, Bouchinois, venus dans ce Bureau pour un emploi, une formation, un stage, une volonté de changer, autour de 124 partenaires. Le succès de ce service passe par la bonne personne au bon poste », commente Ludovic Zientek.
Ensuite, l’accessibilité des bâtiments publics aux PMR a constitué un fil rouge de ce mandat. En effet, le premier magistrat a pris ses fonctions 15 jours avant l’application de la loi de 2005… au 01 janvier 2015. On connaît la fin de l’histoire, compte tenu de l’état d’avancement pathétique des ERP (Etablissement Recevant du Public) fin 2014 en France, un délai de 3 ans supplémentaire avec un plan d’investissement pluriannuel etc. fut mis en place pour les communes françaises. On rappelle que cette loi, sous Jacques Chirac, datait du 11 février 2005. Le handicap comme d’habitude fut pendant dix ans la dernière roue du carrosse des collectivités locales au réveil tardif… !
Travaux, aménagement et équipement
On peut noter les premiers aménagements autour du Bassin rond dont 3 communes sont propriétaires. Sur la partie bouchinoise, la mairie a choisi la création de places de parking, mais également des embellissements.
Animation et patrimoine
De même, la ville a lancé un salon originale sur les métiers de l’uniforme en mai 2016, tout comme le classement du « Bastion » aux Monuments historiques.
Voilà donc quelques extraits de ce bilan pléthorique de Ludovic Zientek que les administrés pourront découvrir, commenter, critiquer ou approuver jusqu’aux élections municipales. C’est pourquoi le maire sortant demeure constant dans son approche d’une gestion communale, comme un guide de la vie locale, il claque : « Pour présenter un programme crédible, il faut d’abord tenir ses promesses ! »
Enfin, the last but not least, Ludovic Zientek espère un nouveau rapport intercommunal entre les élus et la présidence communautaire avec des vice-présidents compétents dans leur domaine et disponibles… ! On peut anticiper une secousse communautaire sans être un grand clerc, sur les deux EPCI, suite à ces élections municipales 2020. Enfin, il tient à préciser » je ne suis pas candidat à la présidence de la Porte du Hainaut ! « .
Daniel Carlier