Condé-sur-l’Escaut, la ville de tous les possibles… politiques !
Avec l’annonce ce mardi 21 janvier d’une présentation de la candidature officielle de Joël Bois, et sa liste «Condé Autrement », le lundi 27 janvier prochain, voilà le panorama électoral complet avec 5 listes en compétition sur Condé-sur-l’Escaut. Comme souvent, le paysage politique est pour le moins atypique dans le chef lieu du Pays de Condé, décryptage politique !
Un électeur sur deux pourrait ne pas voter pour la même liste qu’en 2014 à Condé-sur-l’Escaut ? Pourquoi ?
Grégory Lelong et sa liste :
Tout d’abord, honneur au sortant avec une liste du maire Grégory Lelong, elle était en point d’interrogation, sujet à un questionnement personnel de l’édile, mais également les rumeurs de retrait les plus folles alimentaient la précampagne électorale. En fait, le scénario classique d’une majorité délitée durant le mandat. Soyons francs, ce n’est pas du tout une particularité à Condé-sur-l’Escaut, ce phénomène s’est d’ailleurs accentuée sur le Valenciennois après une élection présidentielle inénarrable en 2017. Grégory Lelong repart donc avec une base électorale inconnue même si la prime au sortant demeure toujours une donnée non négligeable.
Paolino Manganaro et sa liste :
Elu sur la liste du maire sortant en 2014, adjoint dans cette nouvelle majorité qui avait en 2014 renversée la table du maire emblématique Daniel Bois (P.S), Paolino Manganaro a pris ses distances avec Grégory Lelong à travers un rapprochement avec le parti LREM avant de démissionner du Conseil municipal. Il se lance dans une campagne locale autour d’une liste citoyenne et très diverse, sans étiquette politique affichée. C’est l’élément inclassable de cette campagne municipale et de fait le facteur X pour la majorité sortante, la liste la plus dangereuse pour le maire sortant en terme d’électorat..
David Richer et sa liste :
Le candidat aux élections législatives 2017, David Richer, emmène une liste plurielle de gauche, mais également le mouvement des gilets jaunes, autour d’une ligne écologique de proximité affichée. Les résultats des dernières élections nationales démontrent qu’un terreau électoral très à gauche est présent sur ce territoire, prêt à prendre les rênes de la commune. On n’est pas du tout dans une opposition critique sans projet de gouvernance locale. Cette liste est fin prête et remontée à bloc.
Roland Bouvart et sa liste :
Pour sa part, l’élu de l’opposition repart en campagne en compagnie de Dominique Slabolepszy, une liste d’avance iconoclaste comme en 2014 où il était tête de liste au second tour avec une majorité de colistiers d’une gauche très affirmée. En 2020, cette liste nettement positionnée vers une droite très décomplexée, voire extrême, visera un électorat présent sur tout le Valenciennois. Son score sera particulièrement scruté à l’issue du premier tour. Dans l’hypothèse où cette liste ne serait pas au second tour, sa consigne de vote pourrait devenir le ticket gagnant pour le futur maire.
Joël Bois et sa liste :
Bien sûr, après une défaite très difficile à digérer pour la majorité sortante en 2014 suite à un règne depuis 1983 de Daniel Bois, la liste P.S emmenée par Joël Bois part en reconquête d’une commune perdue face à un nouveau visage en politique, Grégory Lelong. Condé-sur-l’Escaut était pourtant une place forte du Parti Socialiste dans le Valenciennois. Quel sera le comportement de l’électorat entre deux listes de gauche ?
Donc, fort de ce panorama étonnant, il est plus que probable que les électrices et électeurs de cette commune ne votent pas du tout comme en 2014, compte tenu d’une offre politique beaucoup vaste, d’une majorité éclatée, de deux listes de gauche, et d’une liste proche de l’extrême droite. Décidément, Condé-sur-l’Escaut n’est comparable à aucune autre commune dans le Valenciennois.
Daniel Carlier