Le pictogramme « S3A » met un pied dans l’entreprise et la culture à Valenciennes
Début de semaine en fanfare pour l’accueil des personnes en situation de handicap intellectuel avec les remises du pictogramme S3A (Symbole d’Accueil d’Accompagnement et d’Accessibilité) à une entreprise « Pro-Formation » et au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes.
(Eric Douillard, au centre avec le pictogramme dans la main en compagnie des salariés formés au S3A et les responsables de l’APEI du Valenciennois)
Georges Maillot : « C’est notre 1er pictogramme dans le monde de l’entreprise »
Après le Phénix en 2017, voilà que le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes s’investit dans l’accueil des personnes en situation de handicap intellectuel. Ensuite, la première entreprise « Pro-Formation » s’est engagée également dans cette démarche positive à plus d’un titre. « Aujourd’hui, c’est le Musée des Beaux-Arts, après le Phénix et l’espace Pasolini, mais surtout la 1ère entreprise, en l’occurence « Pro-Formation ». C’est notre 1er pictogramme dans le monde de l’entreprise », déclare Georges Maillot, le président de l’APEI du Valenciennois.
Plus qu’une société basée Avenue Macarez à Valenciennes, c’est un entrepreneur déterminé par son choix qui s’exprime : « Nous sommes une entreprise de 17 salariés recevant près de 5 000 stagiaires du Grand Hainaut dans les métiers en tension, logistique, bâtiment, entretien, espace vert…. Nous travaillons avec tous les acteurs sociaux du territoire, les prescripteurs comme Pôle Emploi, la Mission Locale, le PLIE, etc.», explique Eric Douillard, président de la SAS « Pro-Formation ». Ce dernier espère que chez ses 2 000 clients cette démarche fera des émules. « Nous voulons capitaliser sur cette initiative et ses valeurs humaines. Sept à huit personnes ont été formées chez nous par l’APEI du Valenciennes à l’accueil des personnes en situation de handicap intellectuel », poursuit Eric Douillard.
« Nous répondons aux obligations des Centres de formation en 2021 », Eric Douillard
Incontestablement, l’entrée en matière du monde de l’entreprise constitue un détonateur pour cette bataille de la différence. En effet, l’horizon est loin d’être dégagé. « L’insertion d’une personne avec un handicap intellectuel demeure difficile en milieu ordinaire, ce n’est pas totalement fluide », précise Solenne Quennée du SISEP (service d’insertion sociale et professionnelle).
Solenne Quennée était en force d’appui de Céline Vandenboren, agent d’inclusion sociale et citoyenne, pour cette formation au mois de juin dernier chez « « Pro-Formation ».
Eric Douillard précise une donnée centrale « nous répondons aux obligations des Centres de formation en 2021 ». Cet esprit d’anticipation conduit également à collaborer avec une start up au sein de la Serre Numérique. « Nous sommes Le client à la commande d’une plate-forme baptisée PIAF. Celle-ci va nous permettre de questionner en amont les futurs stagiaires afin de savoir leur handicap, auditif, visuel, etc. Dans ce cadre, nous irons chercher des subventions régionales pour l’innovation », précise Eric Douillard.
Face à cette énergie contagieuse, le président de l’APEI se rappelle « qu’il y a 60 ans, il n’existait rien pour ces enfants avec un handicap cognitif ». D’ailleurs, David Leclercq, directeur général de l’APEI, ajoute « que nous fêterons les 60 ans de l’APEI du Valenciennois en 2021. Nous n’oublions jamais que cette association fut fondée par les parents ».
Enfin, Mickael pour l’association « Nous Aussi », qui fêtera ses dix ans bientôt, conclut « avant tout était tabou, il faut élargir les horizons et avancer pour nous tous ».
A chaque nouveau pictogramme, collectivité locale, établissement hospitalier, site culturel, et maintenant entreprise, l’acceptation des différences fait son chemin là où, parfois, la solidarité égoïste pousse au repli certains individus. Repoussons cette peur de l’autre d’une actualité surannée… !
Daniel Carlier