Pays de Condé

Grégory Lelong vise l’acte 2 à Condé-sur-l’Escaut

L’édile du chef lieu du Pays de Condé a choisi de remettre en jeu son mandat. Pourtant, cette décision ne coulait pas de source et comme d’habitude les rumeurs alimentaient cette incertitude politique. Depuis quelques temps, Grégory Lelong a mis fin au suspense, il remet une pièce dans la machine électorale !

Gregory Lelong : « C’est l’image d’une commune qui change »

En propos liminaire, il faut rappeler le contexte politique de la campagne 2014 où une nouvelle figure en politique est arrivée sur la scène locale. Certes, cette candidature était portée par l’UDI et Les Républicains, mais la victoire de Grégory Lelong, mettant fin à une gouvernance socialiste historique, a constitué une des surprises du territoire au même titre que Pierre Griner à Quiévrechain.

« J’ai fait des erreurs de casting », Gregory Lelong

« Comme moi, plusieurs élus ont eu une formation assez rapide. J’ai vite appris sur la nature humaine, mais j’ai fait des erreurs de casting avec notamment l’adjoint aux travaux et l’adjoint à la sécurité. J’ai de fait porté tout seul des projets pour la commune. En fait, j’ai appris à dire non ! », entame Gregory Lelong.

Un budget sous tension

Ce n’était pas un scoop, la commune de Condé-sur-l’Escaut est très tendue financièrement. Dominique Lymer, adjoint aux finances, avait quelques mois avant l’élection de mars 2014 décrit avec la plus grande transparence l’état des lieux durant un Conseil municipal, une capacité d’auto-financement famélique, une masse salariale beaucoup trop lourde, le nouvel élu savait déjà que le bébé était malade financièrement.

« Malgré ces finances contraintes, nous avons sur nos fonds propres rendus accessibles tous les bâtiments publics pour un coût de 200 000 €, plus la mise en sécurité pour certains », explique Gregory Lelong.

Ensuite, la réduction de la masse salariale devenait un objectif contraint permettant de dégager des marges de manoeuvre. « Nous sommes passés de 331 agents + 15 agents au CCAS à 269 agents avec l’intégration des salariés du CCAS. Pour le prochain mandat, si je suis élu, la pyramide des âges est positive avec de nombreux départs à la retraite, nous pourrons remplacer une personne sur deux », ajoute-t-il. Le fait tangible et très problématique est assez simple. La commune de Condé-sur-l’Escaut a encore un ratio de 68% de masse salariale sur la charge de fonctionnement, ce n’est pas la côte d’alerte, mais c’est tout comme un avis de tempête ! « Nous avons intégré les membres du CCAS, car en 2014, le chiffre était de 64%, mais sans ces 15 salariés. Toutefois, nous n’avons pas baissé le service à la population avec notamment un renforcement du personnel communal à la Médiathèque, de 5 salariés à 9 salariés », précise le premier magistrat.

C’est un choix politique. En effet, d’un point de vue général, certaines communes considèrent, mais de moins en moins, que la collectivité locale a également un devoir d’embauche vis à vis de sa population, l’employeur public local en somme. D’autres, compte tenu de la contrainte budgétaire mise sur l’action communale, les projets de création, voire de rénovation des équipements, des services à la population etc. ; il n’y a pas de vérité absolue en a matière !

Les dossiers sensibles

Bien sûr, le premier étendard de cette mandature est la rénovation complète de la Place Delcourt. « C’était le projet phare de ce mandat. Il est symbolique et synonyme d’une ville qui revit. Ensuite, il y a eu la transformation de la base de loisirs. En fait, c’est l’image d’une commune qui change. C’est d’ailleurs, un ressenti de l’extérieur, les investisseurs frappent de nouveau à la porte de Condé-sur-l’Escaut », commente Gregory Lelong.

Bien sûr, le fameux fonds d’Etat PNRQAD (Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés) avec son lot de chantiers sur Condé-sur-l’Escaut a agité les claviers. « Le dossier du Pôle Santé est enfin résolu. Un laboratoire d’analyse, un cabinet dentaire, APREVA (en partie propriétaire) installe un service, et le CHV devrait intégrer ce bâtiment avec une permanence  de spécialistes. Je comprends vu la lenteur du dossier que les acteurs de santé initialement prévus soient partis ailleurs », explique le premier magistrat. Assurément, ce dossier était une belle épine dans le pied de la majorité municipale, le typique dossier local « indémerdable » par le maire en place.

Les attentes et les remparts

Comme enseignant détaché, Gregory Lelong est conscient que la pratique de la nage est fondamentale. C’est même une obligation de l’Education nationale en primaire. « C’est compliqué pour les jeunes condéens de se déplacer sur Valenciennes ou Saint-Amand-les-Eaux. La ville de Condé-sur-l’Escaut ne peut pas porter le projet d’une piscine toute seule. Celui-ci devrait être porté par le Pays de Condé. Il y a eu une tentative avec la commune de Péruwelz, mais ce fut un échec. Pourtant, cela constitue un réel enjeu d’éducation sur le territoire », explique-t-il. En filigrane, c’est un projet qui devrait arriver sur la table de Valenciennes Métropole un jour ou l’autre, un sujet d’intérêt communautaire sans l’ombre d’une hésitation !

Sur le Valenciennois, Condé-sur-l’Escaut est également la ville au passé le plus riche (avec Valenciennes), au patrimoine existant le plus visible, cette commune a un potentiel de « dingue » sur l’attractivité touristique ! Pour autant, le maire ne cache pas son incapacité sur le sujet. « La commune n’a pas les moyens de réhabiliter ses remparts. Certes, nous avons la Boucle Unesco, voire un projet sur l’utilisation du Jard soutenu par le Département du Nord. Ensuite, il existe une initiative sur la liaison entre le site de Chabaud Latour et l’étang d’Amaury, un dossier suivi par le PNR (Parc Naturel Scarpe Escaut dont Gregory Lelong est le président) « , commente-t-il. Pour autant, la rénovation lourde de ces remparts chargés d’histoire n’est pas à l’ordre du jour. Compte tenu de l’état des finances locales, la surprise n’est pas totale.

Le contexte politique

Carté UDI, Gregory Lelong repart avec le soutien officiel du comité Les Républicains sur le Valenciennois. Face à lui, les oppositions s’organisent « je pense que nous aurons 4 à 5 listes pour cette élection municipale. Je ne recherche pas particulièrement le soutien de la LREM pour cette élection locale. Par contre, la réflexion que partage mes collègues élus dans les autres communes est simple. La politique nationale va-t-elle influencer les scrutins durant ces échéances municipales ? », conclut Grégory Lelong. C’est de facto une question pertinente, mais également inhabituelle pour un scrutin de proximité !

Daniel Carlier

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