Une écoute, un accueil inconditionnel, et plus encore avec le PAE
Les personnes en rupture, sans domicile fixe, ont un lieu voire plusieurs sur la ville de Valenciennes où ils peuvent trouver un refuge temporaire chaque matin. Un site physique comme celui du Point Accueil Ecoute (service de l’AJAR), situé au 10 Faubourg de Paris à Valenciennes, assure ce service à la population. Zoom sur le PAE avec Didier Lefevre, responsable du pôle accueil PAE et Baptiste Jacqmart, responsable adjoint de pôle.
Didier Lefevre : « Notre nouveau site est plus adapté »
Le Point Accueil Ecoute est un service de l’association AJAR (Association pour la Justice, l’Accueil et la Réinsertion). Sa mission est l’accueil inconditionnel des personnes Sans Domicile Fixe. Un accueil est assuré chaque matin du lundi au vendredi, de 8H00 à 11H30. « Chaque personne peut prendre une douche, trouver des solutions pour de l’alimentation, rien n’est obligatoire. Par contre, dès qu’elle est en confiance, nous pouvons l’accompagner à travers plusieurs dispositifs, notamment vers et dans le logement (AVDL), le recouvrement de ses droits aux soins, l’accès au RSA, voire l’apprentissage de la langue française », explique Didier Lefevre, responsable du pôle accueil. En 2018, le PAE a mené 2199 rencontres individuels, un chiffre quasi identique à 2017, dans le cadre des accompagnements évoqués ci-dessus.
Sur le volet du soin, un numéro est mis à disposition par la CPAM pour tous les acteurs sociaux. « C’est le numéro Urgence Précarité, il nous permet de passer en priorité un dossier pour l’accès ou le maintien des droits de santé », commente Didier Lefevre. C’est une thématique loin d’être anecdotique, car elles concernent de nombreux citoyens sur le Hainaut chaque année.
Depuis l’été 2018, le PAE a déménagé de l’Avenue de Liège au 10 Faubourg de Paris, un local nettement plus spacieux sur l’ancien site de lIUMM (Union des industries et métiers de la métallurgie). « Nous constatons une explosion de l’affluence depuis ce transfert de site. Certainement que ce public était déjà présent, mais il ne venait pas au sein du PAE », ajoute Didier Lefevre.
« On ne voit plus quelqu’un pousser notre porte pour une perte d’emploi », Didier Lefevre
Il n’existe pas de profil spécifique pour un individu poussant la porte. « Par contre, ils sont tous en rupture avec des causes multi-factorielles. On ne voit plus quelqu’un pousser notre porte pour une perte d’emploi « , poursuit Didier Lefevre.
Comme si la machine sociale, pourtant très présente en France, broyait les individus. Ils attendent le fond du gouffre pour venir chercher une main tendue, c’est très symptomatique d’un climat social compliqué, mais en évolution depuis 30 ans.
Autre paramètre en progression, la thématique des jeunes en errance est prégnante sur le Valenciennois depuis plusieurs années. Plusieurs actions coup de poing furent entreprises afin de détecter ce public hors sol, à l’écart de toutes les structures sociales connues. « Nous voyons beaucoup plus de jeunes adultes en situation d’errance. Ces jeunes sont en souffrance, ils peuvent être en rupture familiale, en décrochage scolaire, voire connaître un problème de soins. Donc, les freins sont multiples avant d’accompagner la dite personne vers un retour au logement, à l’emploi etc. », précise Didier Lefevre.
Dans la palette des services de l’AJAR, les chantiers (ACI) sont une possibilité pour ces personnes en quête d’une réinsertion. « Nous sommes en lien constant avec le service Justice de l’AJAR, le service d’aide aux victimes où nous pouvons intervenir, et bien sûr avec les ACI pour la réinsertion par le travail », indique Didier Lefevre.
Le premier pas est le franchissement de cette porte du PAE. Après, tout est une histoire de confiance. « Dix personnes plus les responsable de Pôle, Baptiste Jacqmart et moi même, assurons le fonctionnement au quotidien de cette structure », conclut le responsable.
PAE : 03 27 30 01 59 et 07 50 66 10 35/ pae@ajar.fr/10 Faubourg de Paris à Valenciennes
Daniel Carlier