« Nous Toutes 59 » résiste à Valenciennes
A Valenciennes, pour la deuxième édition de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles contre les femmes, « Nous Toutes 59 » a défilé avec un élan remarqué, du son, du slogan toujours très imaginatif, de la danse, et un message clair… « la peur doit changer de camp ! »
Betty Rygielski : « Nous avons encore le même sentiment que l’année dernière »
Force est de constater que cette marche était beaucoup structurée que lors de l’édition précédente. Tout d’abord, le parcours était plus long. Après un démarrage sur le parvis du Phénix, le cortège composé de 250 à 300 personnes, des femmes et des hommes, s’est dirigé vers le Boulevard Harpignies, Boulevard Froissart, Place de la République, avec des chansons, un flashmob bien préparé, des slogans martelés, puis vers la rue de Lille, Place du Marché aux Herbes, rue de Paris, Place du Neuf Bourg, puis vers la rue Capron où la photo devant le Tribunal de Grande Instance de Valenciennes était incontournable, un symbole où le slogan « formation des magistrats » a claqué dans l’air.
Enfin, passage traversant sur la Place d’Armes où il ne fallait pas s’attarder compte tenu de la concomitance avec une manifestation nationale, à Valenciennes, des Gilets Jaunes.
Toute une équipe s’est formée au sein du mouvement « Nous Toutes 59 » dans le Valenciennois. La figure de proue, Betty Rygielski, de cette marche locale réagissait à la fin de la marche devant la Grande Poste Place du Marché aux Herbes. « Cette marche était dédiée à Daisy, tuée à Anzin le 23 juillet 2019. Aujourd’hui, vous avez 137 féminicides, plus 16 par rapport à toute l’année 2018. Il faut agir pour faire cesser ce fléau. C’est pourquoi, la formation des médecins, des enseignants, des policiers, et des magistrats est indispensable. Les élus doivent s’engager aussi, car il nous faut des moyens humains et financiers. 1% des viols sont condamnés en justice », explique au micro Betty Rygielski.
Néanmoins, si l’organisatrice se félicite de l’équipe (très engagée) qui l’entoure. « Je suis déçue de la mobilisation, 250 à 300 comme l’année dernière. Il est possible que certaines personnes ne soient pas venues compte tenu de la mobilisation des Gilets Jaunes », poursuit-elle… d’autant plus que le centre-ville était particulièrement inaccessible de fait.
Sur la situation de cette cause commune à tous les personnes présentes. « Nous avons encore le même sentiment que l’année dernière, ce sentiment d’impunité. Nous attendons lundi prochain les résultats de ce Grenelle. De mon coté, avec « Nous Toutes 59 », nous continuons notre travail de sensibilisation dans les écoles, les centres de jeunes… Enfin, compte tenu que notre équipe est beaucoup plus structurée, nous allons organiser plus de manifestations de sensibilisation », conclut Betty Rygielski.
Premier prix du slogan le plus percutant décerné à : « Les coins de porte ont encore tué 137 femmes cette année » (visuel d’accueil)
Daniel Carlier