Une « Trouvaille » solidaire à Douchy-les-Mines
L’économie sociale et solidaire prend pied sur la commune de Douchy-les-Mines. En effet, sous la tutelle de l’association « La Sauvegarde du Nord », un commerce dédié à l’habillement est ouvert depuis le 04 novembre 2019. Zoom sur l’enseigne « Les trouvailles de Marlene », découvrez un projet de terrain conjuguant l’insertion et le pouvoir d’achat, mais pas seulement… !
Jean-Pierre Mollière : « Ce commerce solidaire respecte la dignité des personnes ! »
Depuis 1957, l’association « La Sauvegarde du Nord »* est devenue une actrice en faveur du bien-être des populations. Aujourd’hui, elle a 1 500 salariés dans le Nord. Sa première mission fut celle de la « Protection de l’Enfance ». Chemin faisant, réalité sur la situation des personnes en situation de handicap éclatant au grand jour, crise économique passant, le « périmètre de notre intervention s’est élargi notamment vers le champ du handicap, mais également de l’addictologie, et comme aujourd’hui celui de l’insertion », commente Jean-Pierre Mollière, le président de l’association « La Sauvegarde du Nord ».
De manière récurrente dans l’univers de l’insertion aux codes biens établis, des sites dédiés ouvrent leurs portes afin de décliner une politique de terrain soutenue par les institutions publiques. C’est pourquoi, la « Ferme des Vanneaux » a vu le jour. Son objet est très vaste puisque « nous travaillons dans les thématiques de la Restauration/Traiteur (en live… c’est bon), de l’entretien d’espaces verts et sites naturels sensibles, de l’entretien de locaux, d’une ferme éducative avec nos productions comme le jus de pomme, et en l’occurence de commerces avec des ventes de vêtements neufs », explique Mustapha Zebdi, le responsable de « La Ferme des Vanneaux ».
Cette « Ferme des Vanneaux » est basée sur Roost-Warendin, près de Douai. « Nous avons 130 salariés en CDDI pour deux ans, car le but est le retour vers l’emploi (classique). Dans cette optique, notre taux de sortie positive est de 45% », précise Mustapha Zebdi.
« Nous vendons des vêtements neufs, ce n’est pas une friperie », Jean-Pierre Mollière
Par contre, trois boutiques solidaires sont déjà ouvertes sur Roost-Warendin, Aniche, et depuis le 04 novembre sur Douchy-les-Mines, au 01 boulevard de la Liberté, un commerce baptisé « Les Trouvailles de Marlène ». « Nous vendons des vêtements neufs, ce n’est pas une friperie. Nous bénéficions d’un Mécénat important afin de pouvoir pratiquer des petits prix. Par contre, ce commerce solidaire respecte la dignité des personnes, ce n’est pas une démarche caritative. Avec une simple carte de fidélité comme nous avons tous, si vous êtes bénéficiaires des minima sociaux, vous bénéficiez d’une réduction de 50% (sur des prix déjà très bas). Cette initiative est très constructive, très originale, et je vous annonce l’ouverture prochaine d’un entrepôt (300 M2) sur le Douaisis afin de stocker les vêtements (de qualité) », commente Jean-Pierre Mollière.
« C’est le projet économique le plus intéressant de notre mandat », Michel Véniat
Quand l’association « La Sauvegarde du Nord » a sollicité la commune de Douchy-les-Mines, elle n’a pas tardé à répondre positivement. « C’est le projet économique le plus intéressant de notre mandat. Il n’est pas ordinaire, pas caritatif, mais une entreprise d’insertion par l’activité économique », souligne le maire de Douchy-les-Mines.
Sur cette ouverture d’une enseigne de proximité. « Je veux souligner que le propriétaire bailleur a joué le jeu, c’est SIGH. C’est une activité dans le champ de l’Economie Sociale et Solidaire. Nous avons 4 salariés en insertion dans ce magasin où nous nous efforçons de placer ces derniers en situation de vente réelle, logiciel de gestion, gestion des prix et des stocks etc. », précise Mustapha Zebdi.
Les partenaires publics sont nombreux. On peut citer La Direccte, le Conseil Régional Hauts-de-France, La Porte du Hainaut, le Conseil départemental du Nord, et le Fonds Social Européen. On n’oublie pas les Mécènes privés, rouage indispensable pour proposer des vêtements neufs, comme Damart, Jules, la Boutique Lemahieu, Pimikie, Rougegorge, Afibel, Carrefour Solidarité, et la Fondation JM Bruneau.
Chaque petit pas vers l’insertion n’est pas vain, il promeut l’espoir d’un lendemain meilleur. « Je prends toutes les mesures positives des différents gouvernements », conclut Jean-Pierre Mollière. S’il existe un domaine où il faut se féliciter de toute avancée constructive, c’est bien celui-là. La précarité ne peut se payer le luxe de l’indignation, c’est beaucoup trop chère au quotidien !
Daniel Carlier
* Association présente à Valenciennes boulevard Froissart