Candidature officielle de Didier Legrand pour les municipales à Valenciennes
Vendredi soir, Didier Legrand inaugurait à Valenciennes son local de campagne pour cette prochaine élection municipale, rue du Quesnoy (Ex Nison). L’occasion de faire un point avec les médias locaux sur les tenants et aboutissants de cette nouvelle candidature au fauteuil majoral.
Didier Legrand : « Une liste d’intérêt communal »
Un propos liminaire est nécessaire pour mieux appréhender cette élection inédite au XXIème siècle. En effet, aucune comparaison n’est possible avec celle en 2001, 2008, et 2014, cette élection locale s’inscrit après une élection présidentielle improbable, une victoire en 2017 au scénario presque hollywoodien, puis un mouvement social dont la date anniversaire était ce samedi 16 novembre, le tout avec de nouveaux partis politiques et des anciens éclatés sur la scène politique. Toute certitude sur l’issue d’une élection dans les communes du Valenciennois relèverait quasi de la négligence, voire de la suffisance tout simplement.
Sur le plan politique, comment se situe Didier Legrand, 64 ans, marié, 4 enfants, au sein d’une droite, au niveau national, en formation puzzle ? « Moi, je suis Gaulliste depuis toujours. Je ne bouge pas. Laurent Degallaix était jeune RPR en 1998, puis UDI, et maintenant LREM. Je vais présenter une liste d’intérêt communal, elle est très ouverte. Tous les partis politiques sont susceptibles d’être représentés. Enfin, le soutien de la LREM (parti présidentiel) ne présente aucun intérêt dans une élection locale », entame-t-il.
Au niveau de la composition de la liste « je pourrais la boucler en 48 h si c’était nécessaire, mais je prends le temps des rencontres. Personne ne sera présent sur cette liste pour un poste, mais avec l’envie de participer à la vie de la commune », ajoute-t-il.
Didier Legrand consent à lâcher un nom « c’est le Président (Cédric Vasseur) de l’association pour la défense des jardins ouvriers (jouxtant le Golf de Valenciennes). Moi maire, on ne touchera pas aux Jardins Ouvriers », conforte Didier Legrand. Association très en vue durant le Big Bang médiatique du projet d’extension du Golf de Valenciennes porté par Valenciennes Métropole, dont le moteur est incontestablement l’extension du dite site…sur Marly, avec des aménagements paysagers et environnementaux, aires de loisirs, venant conforter un projet d’une grande ampleur… !
Pour un maire sortant affiché Macron/compatible, l’acte 2 social d’Emmanuel Macron se traduit à Valenciennes par une extension d’un Golf afin de faire plaisir à 200 pratiquants, un cadeau pour les Golfeurs de Valenciennes, un boulet électoral mortifère pour Fabien Thiémé à Marly, original.
« La démocratie locale est au point mort dans l’hôtel de ville de Valenciennes », Didier Legrand
Durant 2019, le candidat a lancé une consultation pour laquelle « nous avons reçu 5 000 réponses. Le sujet le plus revenu est la démocratie participative ».
Après un mandat de 6 ans ô combien « difficile dans l’opposition. Nous avons assuré une opposition constructive et réelle. Par contre, la démocratie locale est au point mort dans l’hôtel de ville de Valenciennes. Le record du durée d’un conseil municipal fut de 17 minutes. Généralement, il dure moins d’une heure. Nous sommes loin des Conseils municipaux sous Jean-Louis Borloo, voire Dominique Riquet. Pire, parfois, on est même coupé en cours d’intervention, il est juste plus long lorsqu’un intervenant extérieur est présent. C’est devenu une simple chambre d’enregistrement. Je regrette que le Conseil municipal ne soit plus filmé. Oui, la démocratie locale à un coût », commente-t-il.
Nous sommes loin du marathon impressionnant d’Emmanuel Macron de 7 h lors du grand débat national, débattant de tout, incollable sur tous les sujets. Là, le débat se rapproche plus des 7 minutes tous sujets abordés…, comme si toute l’opposition n’était pas audible puisque leur avis n’est pas le même que celui de majorité. Forcément, l’avis contraire est sans fondement, stupide, inintelligible, bref… inutile de débattre puisque ce n’est pas son opinion. Le débat, c’est tous les six ans…après tout, c’est agaçant ce besoin de démocratie locale… !
« Un bilan vide entre 2012 et 2016 », Didier Legrand
Didier Legrand analyse le bilan du maire sortant depuis 2012. « Il ne s’est rien passé de 2012 à 2016 inclus. Bien sûr, il y a eu l’incendie de la piscine en 2014. On a mis deux ans à lancer un projet. Nous aurions dû passer à une piscine d’agloo même si elle met 10 millions d’euros. C’est anormal que son fonctionnement demeure municipal. Par contre, cet équipement nautique s’annonce magnifique », déclare le candidat.
Si Dominique Riquet, à l’instar d’un Jean-Luc Mélenchon, pouvait arriver sous la forme d’un hologramme dans la conversation, il aurait assené les « fameuses charges de centralité que Valenciennes doit payer ». Combien de fois au sein de la plénière de Valenciennes Métropole, il a argumenté en plus de 7 minutes…, chiffre à l’appui, sur ce sujet. C’est pourquoi, la Patinoire de Valenciennes Métropole est d’interêt communautaire avec un exploitant sous contrat via une DSP (Délégation de Service Public). Donc, le constat factuel est que la nage pour tous n’est pas d’intérêt communautaire, alors que nous savons que de nombreux enfants arrivant en 6ème ne savent pas nager…, c’est un problème pris très au sérieux au plus haut sommet de l’Etat. Pourtant, à Valenciennes, un golf pour 200 personnes devient LUI d’intérêt communautaire, silence !
Pour autant, le visuel transformé de la ville de Valenciennes est indéniable. « Mis à part les voiries, le Centre aquatique, et l’Avenue Pompidou, tous les projets sont des dossiers antérieurs initiés par Dominique Riquet, comme l’îlot Folien qui arrive à maturité. Oui, la ville est plus belle, mais mourante », poursuit-il.
Sur ce point, il étaye son propos « regardez le nombre de cellules commerciales vacantes. Certes, la Place Poterne est rénovée, mais elle est presque vide, idem pour les boulevards. Pourquoi ne pas appliquer une autre politique tarifaire, sur la durée etc. afin que les automobilistes viennent prendre ses places. Mieux vaut remplir avec moins de recettes (à l’unité) que des places chères inoccupées… ! Il faut faire revenir en ville avec une nouvelle politique de transport. La seule note positive est l’arrivée du Cordon à Valenciennes. Toute de même, nous aurions pu provisionner des fonds pour l’achat de navettes électriques, il fallait anticiper ! ».
L’autre sujet de la consultation est la circulation, presque une évidence tant la ville centre est étouffée à certaines heures à l’instar d’une Métropole comme Lille, Nantes, Montpellier, sauf que Valenciennes c’est 43 500 habitants. « Il faut modifier la politique de stationnement. Bien sûr, pas gratuit, ce n’est pas possible compte tenu des emprunts de la SEAMS stationnement (ou plutôt la SPL aujourd’hui). En terme écologique, est-ce intéressant qu’un véhicule fasse 15 fois le tour du centre-ville pour trouver une place ? Beaucoup trop de places ont été supprimées sur les boulevards », indique Didier Legrand.
Par mécanisme, certains quartiers sont ostracisés. « Nous assistons à un abandon complet de la rive gauche, le quartier des Acacias, de Saint-Waast… sont privés d’aménagements, d’animations. Quand le pont Villars est bouché, vous n’avez plus que le pont Jacob, aujourd’hui sur deux voies…», ajoute Didier Legrand.
Concernant le Passage de l’Arsenal, il regrette « le retard du Cinéma de centre-ville ». Pour le reste, il faut attendre le remplissage de ce nouveau passage urbain, notamment le bowling, afin de savoir si une dynamique économique s’installe sur ce quartier de Valenciennes. En tout état de cause, observez les nouveaux commerçants, voire agence immobilière, venus s’installer dans la 1ère partie de la rue de la Paix, ils misent sur ce facteur de développement. En fait, la rue de Famars roulante sombre compte tenu du nombre pléthorique de locaux vides, alors que le quartier proche « Place du Général de Gaulle » pourrait tirer son épingle du jeu avec le passage de l’Arsenal et le Royal Resort Hotel, le malheur des uns… !
« On achète l’Hippodrome et on le revend pour une bouchée de pain », Didier Legrand
Bien sûr, si le programme est comme pour tous les candidats en cours d’élaboration. Certains dossiers traversent le temps. « Il y avait une formidable opportunité à l’Hippodrome avec à coté l’Université, le Phénix, pour lancer un CMA (Centre des Musiques Actuelles). Là, on achète ce site d’exception. Dominique Riquet a assuré le clos et le couvert, voire élaboré un projet qui n’a jamais abouti. Puis, Laurent Degallaix le revend pour une bouchée de pain (avec tout de même des problèmes en sous-sol) pour faire une galerie commerciale avec des commerçants en concurrence avec les professionnels du centre-ville ».
Enfin, la promesse électorale sur le Mont de Piété est partie en fumée « et ce n’est pas une annexe au fond de la Caserne Vincent qui va changer les choses, ce n’est pas un Musée ».
La suite du programme sera dévoilée sans doute en janvier, puis la liste électorale très attendue, comme celle du maire sortant, avec des surprises tous azimuts !
Et l’intercommunalité !
En conclusion, sans contestation possible, Laurent Degallaix demeure sur le papier le favori de cette élection municipale à Valenciennes au suffrage universel. De la même manière sa présidence, au suffrage 100 % politique, est vilipendée à Valenciennes Métropole, plus encore par les potentiels élus de droite/LREM où les nouveaux couteaux s’aiguisent, comme à gauche, les futurs élus communautaires des candidats en lice veulent balayer un mode de gouvernance peu appréciée… en coulisses. Les promesses de postes bien connus ne suffiront plus à Valenciennes, à l’agglo, si certains maires, voire colistiers, n’ont pas compris cela… c’est qu’il ne vivaient pas en France depuis mai 2017 !
Après l’arrêt annoncé d’Alain Bocquet à la Porte du Hainaut, la probable éviction du maire de Valenciennes (quel qu’il soit) comme Président de Valenciennes Métropole marquera un tournant dans la vie communautaire du Valenciennois…. en attendant la fusion des deux intercommunalités.
Daniel Carlier