Valenciennois

Le Phénix Acte 2

Après un chantier rondement mené fin 2018 et durant l’année 2019, la scène nationale du Phénix a réouverte ses portes au grand public ce mardi 12 novembre 2019, un moment culturel important pour le territoire et la ville de Valenciennes.

Julien Gosselin pour lancer ce nouvel écrin de création

Un hall d’accueil complètement relooké, un trait architectural remarquable

Le destin de cette scène nationale a commencé de manière assez troublé dans les années 90. En effet, l’arrivée de Dominique Riquet sous l’ère de Jean-Louis Borloo s’est traduite par un objectif affiché culturel assez détonnant. « Ce n’était déjà pas facile au sein du Conseil municipal, il y a eu beaucoup de critiques à l’époque. Merci Dominique (Riquet) d’avoir fait ce choix de la culture, car le Phénix fait partie aujourd’hui de notre patrimoine culturel », commente Laurent Degallaix.

Le maire de Valenciennes glisse au passage un bilan culturel « 35 millions dédiés à notre patrimoine culturel, le Conservatoire, la Médiathèque Simone Veil, etc., et bientôt l’auditorium Saint-Nicolas. Pour la rénovation du Phénix, je remercie les élus communautaires pour le passage d’intérêt communautaire, et notamment Pierre Michel Bernard le président de la commission. C’était indispensable afin de devenir « Pôle européen de Création », ajoute l’édile de la commune. Tout ce chemin parcouru en moins de 20 ans… 1999-2019 !

Xavier Bertrand fut porté aux nues par le maire de Valenciennes pour son implication dans la vie du Valenciennois, ses hauts et ses bas… ! « Comme quoi, on peut-être Macroncompatible et fan de Xavier Bertrand », lance le maire.

Pour sa part, Xavier Bertrand tenait à sa présence pour cette inauguration singulière. « Je suis également ici, car j’ai une dette envers Romaric Daurier (Directeur du Phénix) qui m’a convaincu d’augmenter le budget culture, sur des projets, de la région Hauts-de-France ».

Geneviève Mannarino, vice-présidente au Conseil départemental du nord, rappelle l’engagement du département dans cette rénovation lourde « sur un territoire très attaché à la culture ».

Bien sûr, Patrick Roussiès, président du Conseil de surveillance du Phénix, et Romaric Daurier, le directeur du Phénix, ont posé les jalons de ce fil culturel si précieux.

Cette première partie de cette soirée inaugurale ne pouvait que s’achever avec un artiste emblématique du Phénix, Julien Gosselin que l’on ne présente plus.

Julien Gosselin avant sa lecture inaugurale

A travers une lecture d’un texte de Rodrigo Garcia « Désolé, je n’ai pas le temps » (à paraître prochainement), Julien Gosselin cristallise la scène en donnant corps à un texte décapant, au vitriol, au chalumeau du verbe haut. Quelques extraits cinglants, ce désir d’un « théâtre sans éthique » lavé de tous nos boulets moraux, un « hymne au nomadisme », un tir de barrage contre certains auteurs étrangers et français historiques vous laissant sans voix. Rodrigo Garcia ne connaît pas la demi-mesure, un choix plus que parfait pour cet espace de création revisité. L’irrévérence en prélude d’une nouvelle saison au Phénix, le goût de la dérision « l’injustice, un accord social momentané », un texte de Rodrigo Garcia inclassable. Le débit de Julien Gosselin fut à dessein très enlevé comme pour donner le tournis, une expression choc succède à un commentaire acide, l’auditeur comme un boxeur au bord du K.O écoute l’oreille médusé, un phrasé sans attache, mais terriblement captivant avec une réalité de base « l’homme n’est pas né pour tuer ».

Daniel Carlier

Articles Similaires