L’Emploi Cash, la preuve par 17… !
Le Cap Emploi en partenariat avec l’Université Polytechnique Hauts-de-France organisait ce mardi 08 octobre une rencontre entre des personnes en situation de handicap et des employeurs, une manifestation baptisée « l’Emploi Cash ». Outre l’originalité que nous découvrirons, la réussite de cette manifestation s’explique à travers quelques atouts maîtres… !
Redoine Abdoune, référent handicap au sein de l’UPHF : « Le Cap Emploi a préparé en amont chaque candidat »
Pas un scoop, mais une constante de notre société dont la racine très latine explique un chômage deux fois supérieur à la moyenne nationale des personnes valides. En effet, pas moins de 19% de la population des personnes en situation de handicap est demandeuse d’emploi ; tout en sachant que les personnes en situation de handicap représente 6% de la population française, le chiffre est donc « Kolossal » !
Fort de ce postulat, le travail d’une structure dédiée comme le Cap Emploi devient central, essentiel dans la conduite d’une insertion réussie, voire d’un maintien, dans le monde de l’entreprise privée ou publique.
Concernant cet événement atypique, il n’en demeure pas moins que l’entretien d’embauche, pour une personne valide ou en situation de handicap, constitue un rendez-vous complexe à gérer émotionnellement, cruel, traumatique pour certains, galvanisant pour d’autres, un changement de vie est (peut-être) au bout de cet échange si court pour un virage personnel, interminable parfois. De facto, il est fortement recommandé de se préparer à toutes les questions, vendre sa personnalité, ses compétences, sa capacité à gérer le stress, la réussite voire se reconstruire après l’échec du dit rendez-vous.
Aucun CV transmis aux employeurs
Dans la continuité des manifestations « Recrutement à l’aveugle » organisées par le Cap Emploi, cette fois, les candidats abattent leurs cartes. Oui, nous parlons bien d’un jeu de cartes où chaque individu imprime une compétence professionnelle sur une carte de jeu « selon les codes métiers, la norme en vigueur », précise Alice Ferraï, Directrice adjointe Cap Emploi Grand Hainaut. Ensuite, il y a des cartes extra-professionnelles où, cette fois, le candidat décrit une aptitude, au travail de groupe, la ponctualité, la sociabilité etc. « De l’autre coté, nous avons défini avec les employeurs les compétences pro et extra pro dont ils ont besoin pour leur entreprise », ajoute Alice Ferraï. En toute logique, le besoin en compétences professionnelles est en lien direct avec la technicité de l’emploi ; il arrive que le chef d’entreprise prenne en charge la formation, mais souhaite intégrer dans son effectif un savoir-être compatible avec le reste de son équipe. D’ailleurs, c’est une constante de plus en plus récurrente à tous les niveaux d’emplois, du cadre supérieur à un emploi non qualifié. La cohésion sociale est un facteur de productivité selon… la norme en vigueur !
Chemin faisant, hier après-midi, les postulants sont venus rencontrer les employeurs. Par petits groupes, ils ont échangé avec le chef d’entreprise ou le DRH, puis abattus leurs cartes au cours de cet échange. « La personne abattant le plus de cartes en phase avec les besoins de l’entreprise décrochait un entretien individuel de 10 minutes », poursuit Alice Ferraï. Précisons qu’aucun CV ne fut transmis au chef d’entreprise au préalable, donc 17 emplois seront pourvus uniquement sur la base de cette démarche innovante « Emploi Cash », une véritable source de motivation, car chacun se retrouvait sur un pied d’égalité !
Mais attention, surtout ne pas laisser de coté les autres participants en échec sans suivi. » Immédiatement, nous débriefons avec les candidats en échec afin de comprendre les points à travailler, ce qui a manqué aujourd’hui, les points à améliorer. C’est pourquoi, le Cap Emploi a préparé en amont chaque candidat à cet entretien », explique Redoine Abdoune.
17 emplois pourvus à la fin de l’après-midi
Pour cette manifestation étonnante : « Nous avons pris en compte la mobilité de chaque participant, la compréhension par ces derniers du déroulé de l’Emploi Cash, l’explication concrète de cet entretien, rien n’a été laissé au hasard. C’est une grosse organisation« , commente Redoine Abdoune.
Le résultat est tangible, 60 personnes reconnues travailleurs handicapés étaient présentes à la rencontre de 10 employeurs avec (et surtout) 17 offres d’emplois validées «dans presque tous les domaines, logistique, industrie, tertiaire, commercial», indique Audrey Visee, Coordinatrice projets et communication Cap Emploi Grand Hainaut.
Pas mal pour une première… cash !
Daniel Carlier