Le SIMOUV acteur de toutes les mobilités
La présidente du SIMOUV, Anne-Lise Dufour, mais également deux vices-présidents, Pascal Vanhelder et Eric Renaud, ont organisé une conférence de presse pour un bilan (quasi) de fin de mandat comme organisateur du transport public sur le Valenciennois.
Anne-Lise Dufour : « Nous voulons activer toutes nos compétences de mobilité »
Un acronyme est, certes barbare, mais également très révélateur. En effet, avant les organisateurs du transport public étaient identifiés comme AOT (Autorité Organisatrice de Transport). Depuis 2014, elle s’appelle AOM ( Autorité Organisatrice de la Mobilité). En clair, son champ de compétences est beaucoup, beaucoup, plus large que le « simple réseau de bus que nous gérions au XXème siècle avec les bus articulés etc., c’est complètement dépassé ! », entame Anne-Lise Dufour.
Dettes épongées, investissements programmées !
Le début de la mandature 2014/2019 fut très lourd avec un héritage financier inhérent à la ligne T2 vers le Pays de Condé. « Il était consécutif à des problèmes comme les catiches sur Anzin, mais également d’autres problèmes techniques sur Fresnes-sur-Escaut etc. », explique la présidente. Ce résultat calamiteux fut commenté au vitriol par les élus communautaires. L’éclaircie d’un retour à une exploitation excédentaire fut de facto une nouvelle très positive pour une politique de transport public dynamique, au niveau de l’exigence d’un territoire de 350 000 habitants et 82 communes, excusez du peu ! » Ce retour à l’équilibre, voire excédentaire, est intervenu depuis l’exercice 2017. D’abord, nous avons bien négocié notre contentieux avec l’ancien exploitant (rupture de la DSP) avec un moins coûtant de 4,8 millions d’euros. Ensuite, notre taxe VT (Versement Transport ( 2% de la masse salariale pour toutes les AOM) est en constante augmentation depuis cette date. Ce VT constitue l’essentiel de notre budget avec 49,5 millions programmés en 2019 « , poursuit la présidente.
Pour autant, les agglo contribuent également au financement du SIMOUV à hauteur de 4,5 millions d’euros chacune (La Porte du Hainaut et Valenciennes Métropole). « Nous sommes un dès seul syndicat à diminuer leur contribution puisque nous étions à 6 millions chacune dans les budgets précédents », précise-t-elle. Par contre, elles contribuent à hauteur de 1,5 millions sur le volet investissement « mobilisable uniquement sur des dépenses d’investissement engagées », précise la présidente. Toutefois, Eric Renaud, vice-président aux finances, prend la balle au bond : « Néanmoins, ces deux EPCI contribuent en faveur de la politique de transport public à 50 % du montant des autres agglo de même strate en France ». De manière incontestable, la gratuité totale du transport public, grand sujet du moment comme à Dunkerque, passera par un autre niveau de contribution des intercommunalités, c’est mécanique !
Toute chose étant égale par ailleurs, carte blanche n’est pas laissée au nouveau délégataire la RATP DEV, un temps de friction avec la direction locale a conduit tout de même a une rencontre entre la président du SIMOUV et la direction nationale, et un changement de toute l’équipe locale de la RATP DEV, opération têtes dans le panier… ! Depuis, les relations semblent s’inscrire dans une certaine normalité. « Néanmoins, nous demeurons très vigilants. D’ailleurs, nous avons validé une pénalité à l’endroit de la RATP DEV, car son taux de transport public à l’heure aurait dû être contractuellement à minima de 80%, ils ont écopé d’une pénalité de 70 000 € », ajoute-t-elle.
« Nous avons un très beau réseau de transport », Anne-Lise Dufour
Ce mandat a permis la mise en oeuvre de nouveaux services, mais également de nouveaux équipements. « En premier lieu, nous avons opéré un renouvellement de notre parc de bus à hauteur de 10 millions d’euros. Ensuite, nous assurons de nouveaux services comme sur Marly, où Fabien Thiémé nous a réclamé une desserte dans le nouveau quartier « Nungesser » (derrière le Stade du Hainaut). De même, le service Luciole permet de récupérer plus tard des étudiants le week-end. Nous avons un très beau réseau de transport», explique Anne-Lise Dufour.
Néanmoins, consécutivement à un boulet financier hérité de l’ancienne mandature, certains investissements avaient connu un glissement de terrain. C’est le cas du fameux « Retournement Place des Vosges ». « Il est opérationnel, mais la RATP DEV nous réclame certains nouveaux éléments de sécurité. Ce retournement au niveau du Pôle de loisirs Gaumont, la station « Vosges », permettra de ne pas poursuivre le trajet à vide jusque l’université en période estivale etc. ! Cela constitue un gain économique important, car 1km parcouru en tramway coûte 6 euros. Enfin, la nouvelle billettique est complètement installée. L’ancienne très défectueuse a contribué a des diminutions de recettes en 2018, plus de fraudes, une difficulté pour le délégataire pour quantifier les usagers etc. », indique la présidente.
« Le SIMOUV doit mobiliser ses fonctions d’AOM », Pascal Vanhelder
Dans cette optique, le SIMOUV doit contribuer à l’aménagement du territoire puisque l’absorption de l’ex SIPES impliquait cette compétence de fait. « Le SIMOUV doit mobiliser ses fonctions d’AOM, bus, tramway, navettes, vélos, mais également le covoiturage. Si dans chaque voiture, vous aviez deux personnes, le problème de l’engorgement de l’A2 serait résolu », explique Pascal Vanhelder.
A ce titre, deux nouveaux P+R (Parking Relais) sont actifs, un second dans l’environnement de la gare SNCF de Saint-Amand-les-Eaux, et un sur Denain devant la gare SNCF. Deux P+R en sus des existants, Pompidou et St Waast (Valenciennes), UPHF (Famars), Anzin ( station Hôtel de Ville) , et Bellevue sur Denain. Tous ces outils au service des citoyens contribuent à une plus grande mobilité partagée, voire aux transports doux.
Le mandat du SIMOUV n’est pas encore achevé, mais les prochaines grandes orientations seront fixées par le nouvel hémicycle installé fin mai, début juin 2020.
Daniel Carlier