Pays de Condé

Julien Bécourt, la surprise à Bruay

Certes, Julien Bécourt est le fils de Daniel Bécourt, mais il se présente à cette élection à Bruay-sur-l’Escaut en mars prochain sans craindre la critique. Sa future liste sera à son image, ambitieuse pour sa commune avec beaucoup de nouveaux visages.

Julien Bécourt : « Bruay-sur-l’Escaut est à l’arrêt, certains quartiers sont délaissés »

Julien Bécourt, 36 ans, Bruaysien depuis des décennies, ne mâche pas ses mots sur la gestion locale de Sylvia Duhamel, la maire sortante. « Tous les projets réalisés durant ce mandat ont été initiés par Jacques Marissiaux. Le seul dossier porté par Sylvia Duhamel est la rénovation de l’Hôtel de Ville. Déjà près de 3 millions d’euros dépensés, et je ne pense pas que c’était un chantier prioritaire », entame le candidat. En même temps, Bruay-sur-l’Escaut a bénéficié des projets urbains de l’ANRU, chaque édile sur ce territoire connaît le temps de gestion d’un dossier de cette envergure. Sur Vieux-Condé, les dossiers du PNRQAD datent de 2012/2014, l’exécution démarre en 2019 pour une partie… ! La critique du candidat repose de facto sur l’absence de nouveaux projets pour l’avenir.

Julien Bécourt met en avant son travail de terrain. « Je suis très actif sur le territoire. Je constate que Bruay-sur-l’Escaut est à l’arrêt, certains quartiers sont délaissés ».  

Sur le plan politique, le raccourci facile est de mettre en exergue-c’est le fils de son père-, Daniel Bécourt. En effet, son père est une figure incontournable de la vie politique locale. Elu en 1990, Daniel Bécourt faisait partie de cette liste de fusion aux dernières municipales (PS et force de gauche). Elle fut battue par la liste portée par Sylvia Duhamel (Divers droite). Pour sa part, Julien Bécourt était en 24ème position sur cette liste en 2014, un avant-goût de politique.

Un collectif avant une liste « DEMAIN, BRUAY VOUS APPARTIENT »

« Nous avons lancé un collectif avec déjà 60 personnes actives. A part mon père, le groupe est complètement nouveau. Ce sera une liste sans étiquette, avec une sensibilité centre gauche, centre droit. Nous sommes ouverts à des alliances dès lors que nous partageons un programme commun pour les habitants », souligne-t-il. « Je ne ferme pas la parte à LREM non plus, mais il n’y aura aucune investiture, ni étiquette politique sur cette liste », ajoute-t-il.

« Cette liste est d’abord un rassemblement de compétences au service de la commune. Les bonnes personnes aux bons endroits », poursuit-il. La difficulté politique à résoudre pour la composition de cette liste avec des personnes de la société civile passe par la présence ou pas de Daniel Bécourt.

Frein ou atout politique, le sens des dernières élections nationales, voire du mouvement des gilets jaunes, peut servir de réflexion sur le dégagisme ambiant, autant pour une majorité que pour une opposition. Les citoyens veulent transformer en profondeur le paysage politique, le mode de gouvernance locale ci et ailleurs. C’est le cri du mouvement social vécu depuis un an, mais surtout initialement ! Le calcul politique pourrait être fatal, contrairement à une liste de citoyens, même sans expérience politique, plus porteuse d’un changement. On peut complètement inverser le raisonnement en disant que la présence d’un élu expérimenté sur cette liste constitue un gage d’expérience à la gestion communale, de plus en plus complexe, très corsetée, avec une vassalité plus forte encore en 2020 (loi NOTRe) avec l’intercommunalité. Quelle est la bonne formule ?

Pas simple la politique en famille…, mais c’est assez courageux en l’occurrence quand on connaît le sort réservé à Joël Bois, fils de Daniel Bois, en 2014 sur Condé-sur-l’Escaut, victime d’une campagne d’une rare violence verbale à son endroit, ça fait réfléchir !

Daniel Carlier

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