Les ambassadeurs du Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco
Après l’Etat, les collectivités locales et territoriales, les habitants par le prisme de la communication tous azimuts, l’heure est à l’appropriation de cette empreinte UNESCO par les entreprises privées. Dans cette optique, au sein de l’entreprise de logistique A.Mettier à Bouchain, les six premières entreprises ambassadrices du Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco ont été présentées officiellement, une étape importante pour cette démarche volontariste (visuel six ambassadeurs).
(Nouveau visuel Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco)
Six entreprises, six ambassadeurs, six nouvelles voix pour le Bassin minier UNESCO
Le dimanche 30 juin prochain marquera le 7ème anniversaire de cette reconnaissance UNESCO où le 30 juin 2012, du coté de Saint-Petersbourg, le regard sur la mine dans le Nord Pas-de-Calais a changé définitivement, voire partout dans le monde. Faut-il prendre encore la pleine mesure de cette histoire d’aujourd’hui !
Comme le disait Jean-François Caron le 04 mars 2017 à l’occasion d’une cérémonie de covering des transports publics sur le Valenciennois, le porteur du dit dossier UNESCO, la population du Bassin minier durant trop longtemps « s’est excusée d’exister ! ». Cette époque est révolue, et d’ailleurs la nomination très récente de Jean-François Caron à l’Association des biens inscrits en France UNESCO, soit 44 biens dans l’hexagone (39 culturels, 4 naturels, et un mixte), atteste de cette nouvelle donne.
Chemin faisant au Salon Made In Hainaut 2017… une idée !
La bonne idée est souvent celle qui arrive au moment opportun. « Nous étions plusieurs entreprises regroupés au MIH 2017, et le Sous-Préfet Thierry Devimeux nous a proposé de devenir des ambassadeurs du Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco. J’étais emballée par l’idée », souligne Hélène Imery de l’entreprise A.Mettier.
Coup d’oeil dans le rétroviseur, le représentant de l’Etat de proximité fut très étonné dès son arrivée sur le Valenciennois. A l’époque, il arrivait de l’Ile de la Réunion, patrimoine mondial de l’Unesco en 2010… « je savais que j’arrivais sur autre territoire de l’Unesco. Pour autant, je fus très surpris, car il n’y avait aucune signalétique, aucune référence sur l’UNESCO dans le Valenciennois, etc. De plus, peu de personnes étaient au courant », disait à l’époque Thierry Devimeux. Véronique Hiolle, patronne du Groupe international Hiolle Industrie acquiesce avec humilité : « Je fus reçu par Thierry Devimeux, et j’avoue que je n’étais pas au courant de la qualité UNESCO sur le Bassin minier ».
Mme Cathy Apourceau-Poly, présidente de l’association Mission Bassin Minier, expose cette stratégie de promotion. « C’est une fierté pour le territoire, c’est une reconnaissance prestigieuse de figurer parmi les 44 biens du Patrimoine mondial de l’Unesco en France. Pour le promouvoir, nous avons travaillé par cercle successif. D’abord, les Offices de tourisme, les habitants, l’Education nationale, les collectivités locales, mais il manquait le monde économique », précise Cathy Apourceau-Poly.
« Un premier pas pour nous », Cathy Apourceau-Poly
Ensuite, le temps de l’appropriation de ce patrimoine mondial de l’humanité par les entreprises est à l’ordre du jour. « C’est un premier pas pour nous. Cette signature avec six entreprises devenues officiellement ambassadrices du Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco est très important. Ces dernières ont d’ailleurs mis sur pied un comité avec un ADN identique aux nôtres », ajoute la présidente de la Mission Bassin minier.
Comme tous les acteurs investis sur le Bassin minier, elle souligne « la complicité sur le sujet de l’ancien sous-prefet, Thierry Devimeux, aujourd’hui sur le TOM de Saint-Pierre et Miquelon. Il était très impliqué sur cette question là. Il n’a pas manqué un Conseil d’administration de la Mission Bassin minier », précise Cathy Apourceau-Poly. D’ailleurs, après un dossier Unesco en début de carrière, puis sur l’île de la Réunion (Unesco), Valenciennois (unesco), et aujourd’hui « en ordre de marche pour déposer un dossier pour que cet archipel figure au patrimoine mondial de l’humanité », disait-il aux voeux 2019 à Saint-Pierre et Miquelon (Vidéo Youtube).
Ces entreprises s’engagent donc à intégrer sur tous leurs supports de communication le nouveau logo (image accueil) du Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco. « Nous voulions décliner le Noir charbon sur ce nouveau visuel », souligne Virginie Lapierre, en charge de la communication chez Mission Bassin minier. « Il est très sobre, très lisible », commente Véronique Hiolle. Ce dernier va donc investir sous toutes ses déclinaisons les supports de communication des entreprises, bâtiments, véhicules, animations extérieures avec un wind-fly remis à chaque ambassadeurs, courriers et mails etc. Ils deviennent intrinsèquement le véhicule du Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco. Pas forcément besoin d’en parler en continu, il va s’afficher fièrement comme une valeur intrinsèque de l’entreprise, un identifiant. C’est un peu notre drapeau français… local.
Des entreprise diverses
Les six premiers ambassadeurs du Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco ont des activités très diverses. Vous avez le Groupe Hiolle, entreprise internationale implantée sur le territoire et dans plusieurs pays, l’imprimerie Woelfflé à Valenciennes (proche Zone industrielle de l’aéroport Valenciennes-Denain). « Cette Mission Bassin minier à toute son importance », souligne très fier d’être retenu comme ambassadeur Pierre-Edouard Woelffle. Pour sa part, Olivier Graff est un éleveur de chèvres sur le terril plat du Rieulay. « Nous avons 50 chèvres afin de produire du fromage bio. Puis, j’ai eu l’idée d’ouvrir la ferme à d’autres activités, celle d’une auberge située au sein même de l’exploitation. Je rappelle que le terril plat de Rieulay est le plus grand du genre en Europe, chaque année 15 000 personnes viennent se promener », explique Olivier Graff. Rien que le nom de cette ferme/auberge est évocateur « Agri Cool ».
Ensuite, vous avez l’entreprise MSE (Matériel Santé Environnement) sur Wingles. « Je suis petit-fils de mineur. Je suis très attaché aux valeurs des anciens, aux valeurs des mineurs. J’attends beaucoup de cette reconnaissance Patrimoine mondial de l’Unesco. A cet effet, j’ai reconstitué une entrée d’un puits de mine dans le hall d’entrée de mon entreprise (génial) », explique Reynald Romelard, responsable de cette entreprise,
Vous avez également Vestali, avec Hélène Marechal, spécialisée dans l’insertion d’empois dans le recyclage textile (absente excusée) avec son siège sur Liévin. Enfin, l’entreprise hôte de cette manifestation, les transports A. Mettier sur Bouchain qui sillonne toute la France, voire à l’international. « Toute notre flotte de camions sera équipée du visuel Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco, camions, semi-remorques, avant, arrière. Nos chauffeurs sont associés à cette démarche. D’ailleurs, c’est une équipe de courageux avec des valeurs identiques à l’histoire de la mine, nous serons un véritable porte-parole », déclare Hélène Imery.
Fondation du Patrimoine
Cette manifestation est l’occasion d’évoquer une réalité pour les 353 éléments du Patrimoine mondial de l’Unesco. « Sur 353 à ce jour, 343 vont très bien. Par contre 10 sont en grande souffrance, nous avons donc ouvert un dossier auprès de la Fondation du patrimoine ((https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/patrimoine-minier-en-danger) », précise Virginie Lapierre.
A travers ces ambassadeurs de l’inscription au Patrimoine Mondial du Bassin minier du Nord-Pas de Calais, quel est le message que toutes ces entreprises vont véhiculer ? Le savoir est même tout l’intérêt de cette reconnaissance du Bassin minier Patrimoine mondial de l’Unesco par un acteur de terrain. Il s’inscrit donc dans une double démarche de promotion, mais surtout d’appropriation. Il ne faut plus voir le Bassin minier comme un élément loin de nous, en terme de temporalité et d’actualité, mais très présent au quotidien. Comment voulez-vous le partager si sans cesse vous devez tirer sur une corde pour ramener le sujet vers soi. Non, il est dans chacun de nous. Si vous aviez dans une main un morceau de charbon, et dans l’autre une technologie, je choisirai le charbon, car il est là, c’est le reflet de l’âme humaine, c’est ça le grand défi, c’est ça le grand voyage de la Mission Bassin Minier.
Daniel Carlier